AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,71

sur 26 notes
5
2 avis
4
2 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
A 28 ans, Arata est chargé de l'identification et de la mesure des bruits et autres nuisances sonores pour la municipalité d'un quartier de Tokyo. Ce travail solitaire lui convient, lui qui passe ses journées avec ses écouteurs sur les oreilles à écouter du hard-rock, une façon de s'isoler du monde. Il partage sa vie avec Fumi, mais les relations se distendent...Quand Fumi ne fait pas preuve d'indifférence, elle est fuyante et c'est vers la pétillante et libérée Mariko - dont l'activité professionnelle est de répondre aux appels du téléphone rose - qu'Arata trouve une oreille attentive et une consolation sexuelle qui lui permet d'oublier quelque peu son couple qui se délite. C'est par hasard qu'il retrouve Ikuo, qu'il avait connu au lycée, quand tous les deux jouaient dans le même groupe de rock. le jeune homme n'est pas plus épanoui, au bord du divorce, il se dispute, avec sa femme qui le rabaisse, la garde de leur petit garçon de cinq ans et ce n'est pas son oreille absolue et sa profession d'accordeur de pianos qui lui permettent de remonter la pente. Les deux amis vont tenter, en s'entraidant et s'écoutant, de sortir de leur marasme et infléchir le cours de leur vie.

Une petite déception après la lecture de Tokyo décibels, un récit qui décrit deux jeunes trentenaires à la dérive, Arata, partagé entre sa relation avec deux femmes qui, il le sait, ne lui apporteront pas la réponse à son mal-être et Ikuo, artiste à fleur de peau, maltraité par sa femme pianiste qui cherche à le dévaloriser auprès de son fils Je suis restée un peu en dehors de cette histoire et même si les personnages sont bien décrits, je ne les ai pas trouvés très attachants. Des héros désenchantés ou perdus dans une sorte de conte moderne un peu triste.
Commenter  J’apprécie          240
En fait, je croyais acheter un roman de Ryu Murakami. Trompé par le graphisme psychédélique de la couverture et le titre en grosses lettres roses, je n'ai pas vu le nom de l'auteur inséré en petits caractères dans le titre. Mais ce fut une agréable lecture. D'ailleurs, ça commence un peu comme un roman de Ryu Murakami, dans l'enfer de Shinjuku. Arata, le narrateur, employé à la mairie, se promène dans le quartier pour mesurer l'intensité du bruit, lorsqu'il y a une plainte des riverains.
Ballotté entre Fumi et Mariko, ses deux amies, il se balade toujours avec ses écouteurs diffusant du hard-rock à haut volume pour être dans son monde, et ne pas entendre celui de la ville. Tokyo est décrite comme recouverte d'un nuage de pollution et les habitants incommodés par les bruits insupportable de la ville.
Il va inopinément retrouver un ancien ami de lycée, devenu accordeur de piano, et alcoolique. Lui, même retrouve régulièrement une bande de copains pour jouer de la musique. C'est autour de la musique (hard-rock et piano), des bruits de la ville (circulation, chantiers...), des écoutes téléphoniques (de Mariko envers ses voisins et celles de Arata envers Fumi), que vont se cristalliser l'intrigue et les différentes actions des personnages.
En effet, Mariko, elle-même, répond aux appels d'inconnus sur un téléphone rose et écoute également les conversations intimes de ses voisins par l'intermédiaire d'un système d'écoutes. Arata, lui, craignant des infidélités, écoute les appels laissés sur le répondeur de Fumi.
Mais le roman va tout doucement s'orienter vers une certaine poésie, amenée par le son des cloches des temples et l'enfant d'Ikuo. Au fil du récit, le vacarme de Tokyo devient moins assourdissant et les personnages finissent par trouver leurs voies.
Au final, Hitonari Tsuji, comme souvent, partant d'une réalité difficile, oriente son récit vers une certaine spiritualité ou du moins un décalage par rapport au réel. Il nous offre alors une vison du Japon plus nuancée et toujours portée par des personnages en quête d'eux même, contrairement à l'univers de Ryu Murakami où on ne s'échappe jamais de l'enfer, que serait devenu le Japon.
Commenter  J’apprécie          120
Avec son roman publié en 1995, Hitonari Tsuji nous emmène dans une promenade sonore. le bruit est l'élément central de l'intrigue.
Le narrateur Arata a pour travail de relever le niveau sonore dans divers endroits de l'arrondissement de S., à Tokyo. Il décide de profiter de ces opportunités pour réaliser une carte sonore.

De caractère plutôt asocial, Arata vit avec une jeune femme qu'il soupçonne d'infidélité. ce qui ne l'empêche pas lui-même de retrouver de temps à autre Mariko qui a pour hobby d'écouter les conversations d'inconnus sur les ondes grâce à une CB améliorée. Ces écoutes vont placer Arata face à un dilemme moral. Son côté voyeur est excité à l'idée d'entendre ce qui ne devrait pas l'être. Mais d'un autre côté, il s'interroge sur la moralité de cette activité. Face à l'ampleur des écoutes clandestines, il se sent démoralisé. Comment accorder sa confiance, comment ne pas devenir paranoïaque dans ce monde où tout le monde espionne tout le monde? Arata ne tranche cependant pas et continue d'osciller au fil des écoutes.

Le roman offre une grande quantité de descriptions de sons diversifiés, voire surprenants (le chant d'un coq dans un arrondissement de Tokyo par exemple). Cette description des bruits et de leurs qualités donne une teneur poétique au récit (bruit du vent dans les arbres, vibrations sonores des cloches d'un temple). Cela nous renvoie à notre propre perception des sons au quotidien. Hitonari Tsuji donne envie de sortir et de tendre l'oreille avec plus de concentration pour identifier les bruits qui nous entourent, au lieu de tout recevoir en une sorte de brouhaha.
Commenter  J’apprécie          90
Arata est un jeune japonais de Tokyo qui sort à peine de l'adolescence. Rempli de doutes sur la vie, son couple, ses amis, il pleure la perte de ses rêves d'enfant et regrette le cynisme du quotidien. Paumé, il se réfugie dans la musique, son baladeur sur les oreilles comme une barrière au monde, et dans son travail comme contrôleur sonore pour la mairie de Tokyo.
Comprenant peu à peu l'importance de notre relation au bruit, il décide de réaliser une grande carte sonore de sa ville.
Centré autour du sens de l'ouïe, le récit de Hitonari Tsuji étonne par la profondeur de sa réflexion sur notre relation au bruit, à la musique.

Mais il sait aussi parler du quotidien, de l'amour, de l'amitié avec toute la poésie dont savent faire preuve les auteurs japonais et peu d'auteurs actuels sont capables de saisir d'aussi beaux instantanés de scènes de vie urbaines.
Commenter  J’apprécie          60
Hitonari Tsuji est un auteur à part, qui a le don de transformer des situations banales ou loufoques en moments poétiques et en même temps, acerbes sur la vie japonaise contemporaine. La lecture de ce roman est comme un temps suspendu dans notre vie épileptique.

C'est l'histoire d'Arata, jeune homme chargé par la mairie de Tokyo de contrôler les nuisances sonores dans son quartier avec son matériel portable. Il se décide un jour de faire une carte de la mégapole pour mieux comprendre la population, qui semble perturbée par la perte de repères. Une cloche deviendra le symbole de ces racines culturelles et spirituelles perdues, suite à modernisation de la ville. Arata est aussi un homme tiraillé entre sa petite amie qui semble s'éloigner inexorablement, et Mariko, sa partenaire de jeux érotique mais qui finalement se révèle être la personne qui le comprend le mieux. Construire cette carte sonore lui permettra de se reconstruire personnellement.

Il est difficile de restituer l'atmosphère de ce roman. Hitonari Tsuji nous livre une réflexion assez poétique sur les sons et la musique : c'est assez fascinant comme il arrive à en restituer les nuances et la profondeur. La poésie, qui s'en dégage permet de mettre encore plus en exergue la perte de repères des japonais. L'évolution galopante de la mégapole les coupe de leur histoire spirituelle et culturelle : comment être équilibrée dans sa vie et dans ses relations, si les personnes ne savent pas d'où elles viennent et quelles sont leurs racines ? Si plus rien n'est intime, puisque tout le monde épie tout le monde, quelle part de liberté et de spontanéité, pouvons-nous conserver ?
C'est un roman qui invite à la réflexion, sans donner de réponses politiquement correct.
Commenter  J’apprécie          30
Un très bon livre pour une fan de musique! L'univers de cet auteur est doux, j'ai réellement accroché!!
Commenter  J’apprécie          20
Ce roman assez court nous plonge littéralement dans le monde du son et des bruits. le héros qui travaille pour un bureau municipal anti-pollution sonore est fan de musique rock, joue de la guitare électrique et prend petit à petit conscience que sa petite amie ne l'aime pas. Face à cette réalité douloureuse, il se lance dans la carte des sons du quartier : cloches de temples, poulets, bruit du vent dans les feuilles... Ce livre d'un belle écriture se lit d'une traite et nous fait tendre l'oreille aux bruits insolites de notre ville.
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (52) Voir plus



Quiz Voir plus

Les mangas adaptés en anime

"Attrapez-les tous", il s'agit du slogan de :

Bleach
Pokemon
One piece

10 questions
884 lecteurs ont répondu
Thèmes : manga , littérature japonaiseCréer un quiz sur ce livre

{* *}