![]() |
Sa famille décimée, Marina Tsvétaïéva s'est donnée la mort dans une ville perdue de l'URSS en 1941. Elle avait seulement 24 ans lorsqu'éclata la guerre civile de 1917, année qui verra la Russie basculer après la révolution d'Octobre vers des décennies de dictature. La marche tragique de l'Histoire n'avait que faire de ce petit bout de femme, fût-elle une immense poétesse. Telles de petites notes de musique, les vers de Marina Tsvétaïéva tintent agréablement à l'oreille. Deux courts poèmes lus à haute voix pour goûter à cette douce musicalité ! Le premier de 1918 s'inscrit dans une série thématique sur l'inspiration et le travail du poète : “J'ai dit. Un autre l'a entendu Doucement l'a redit. le troisième l'a compris. Avec son gros bâton de chêne le quatrième est parti Dans la nuit, accomplir un exploit, Et le monde en a fait une chanson. J'avance avec aux lèvres cette chanson, Au devant de la mort, ô ma vie !” Le second de 1920 est une sorte de lamentation sur les morts de la guerre civile : “Tous couchés en rangs Sans partage. À bien voir les soldats, Où sont les nôtres ? Et les autres ? Il était Blanc - le voilà rouge Rouge de sang. C'était un Rouge - le voilà blanc Blanc de mort.” La préface de Zéno Bianu, intitulée ‘' Le chant magnétique”, introduit avec passion ‘'Insomnie et autres poèmes''. Le poète et essayiste français, subjugué par le talent impétueux de son aînée, met en exergue la soif de vivre de la moscovite, son lyrisme profondément nocturne et insomniaque, sa façon inimitable d'empoigner l'univers. Le cauchemar soviétique a duré 69 ans. La poésie de Marina Tsvétaïéva est éternelle ! + Lire la suite |