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Citations sur La domination (26)

On dit que je suis vieux, impuissant, que je préfère les adolescentes prépubères, que j'organise des soirées privées comme dans Histoire d'O, on dit que je fréquente les peep-shows de la rue de la Gaîté pendant mes heures de travail, que les travestis m'excitent, que je suis incontinent, un pervers lubrique et que je me fais fouetter tous les quinze du mois par une vieille dominatrice... J'adore ça! Quand je suis chez moi le soir devant mon téléviseur en train de regarder un vieux film de Bergman avec une tisane brûlante à ma gauche et une femme qui fait la gueule à ma droite, j'aime penser que les gens fantasment sur moi!
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On ne fait pas de bonne littérature avec de bons sentiments, relisez Gide !
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Les hommes de ma génération ont peur des femmes, ce sont des indécis, des circonspects qui n'envisagent l'amour que comme une succession de rapports de force dont ils sortent le plus souvent affaiblis. J'ai souvent pensé que mon père était devenu sexuellement dépendant de filles très jeunes pour ne pas avoir à ruser avec des femmes d'âge mûr, plus assurées, plus exigeantes aussi. Moi, depuis que je suis en âge d'aimer, j'applique la devise de Conrad : "Celui qui s'attache est perdu". J'ai toujours pu sauver ma peau.
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Et pour un gosse à peine adulte, apprendre par hasard que son père est un mystificateur, un manipulateur, un type qui a basé sa vie sur la duplicité et le mensonge, c'est un choc, un choc inouï qui justifie et impose la rupture.
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Je mens. Je mens pour séduire. Pour garder celles que j'ai réussi à séduire et puis, après, pour les quitter. Je mens à ma femme le matin, au réveil. Je mens à mes enfants, mes amis, mes collègues. Je dis que je pars en mission humanitaire dans des pays où je suis sûr de ne rencontrer personne. Je mens. J'applique la méthode d'encadrement soviétique telle qu'elle m'a été transmise par mon père qui la tient de son père. Je mens par amour, par lâcheté, par habitude, goût du secret. J'attends des autres qu'ils mentent mieux que moi. Ma duplicité. Deux identités. Deux pays. Deux langues. Deux cultures. Deux appartements. Deux vies.
Un seul homme.
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J'aime l'idée que l'entreprise finance l'épanouissement sexuel de ses salariés. Ils sont plus productifs. Je ne fais pas de promesse, ne m'engage jamais — je ne donne rien, la vie nous offre déjà tellement peu et il faudrait le rendre? Je suis une représentation assez fidèle de ce qui a constitué une partie de la clientèle de mon père, des hommes jeunes, trente-cinq quarante ans, qui prenaient rendez-vous pour des prescriptions de Viagra alors même qu'ils n'avaient aucun problème d'érection, tout simplement parce qu'ils craignaient de ne pas être à la hauteur. Les hommes de ma génération ont peur des femmes, ce sont des indécis, des circonspects qui n'envisagent l'amour que comme une succession de rapports de force dont ils sortent le plus souvent affaiblis.
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Nous arrivons devant une station de vélos. Vous m'embrassez trop fort, puis j'enfourche ma bicyclette, je pédale lentement. Vous courez, en me regardant m'éloigner, un mégot de cigarette éteint accroché aux lèvres. De loin, je vous entends crier : Vous connaissez le premier conseil d'Hemingway à un jeune auteur ? "Soyez amoureux!"
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La tension — cette inaltérable tension érotique que votre seule présence dans une pièce suffit à créer -, la tentation du rapport de force, la recherche consciente du conflit - car vous ne savez pas aimer sans haïr, désirer sans mépriser, prendre sans détruire -, sont autant de mises à l'épreuve que vous infligez.
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J'avais gâché ma vie. Je ne savais pas construire. Toutes ces évolutions naturelles auxquelles la plupart des humains aspirent : se marier, fonder une famille, réussir, tous ces projets insensés qui nous mènent à l'aliénation, la déception et peut-être aussi plus sûrement à la mort, j'y avais échappé, instinctivement. Je m'étais retiré du monde, très tôt, quand j'avais compris que j'étais le fruit de la frustration, du renoncement, des sacrifices généralisés — le fruit pourri de la mixité. J'avais passé ma vie à me révolter contre mon père et j'en étais là, à énumérer les regrets, les classer, à répertorier ce qui aurait dû/pas dû être dit; ce que j'aurais pu/n'aurais pas pu faire.
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Et je ne suis pas capable d'aimer quelqu'un avec lequel je n'ai aucune complicité intellectuelle. Des aventures? Cela dure un soir, jamais plus.
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