Citations sur Six mois, six jours (34)
Vous avez peur d'écrire, vous avez peur de vous méprendre, vous demandez si les écrivains ont le droit d'offrir un linceul de mots aux morts, vous dites : « L'obscénité de la fiction, la transgression de la vérité, de la mémoire sacralisée» — vos obsessions. Vous échouerez à dire l'indicible, la littérature est un aveu d'échec, vous écrivez pour dire ce qui vous échappe, ce qui est irreprésentable, ce qui est perdu. Ecrivez ! Et soyez infidèle aux faits ~ les reconstitutions sont l’affaire de la police, pas des écrivains.
Une gueule d'ange, ça voile le reste. La perversion, le vice, l'intention de nuire, on ne voyait rien... rien que ce visage parfait, rieur, avec des éclats d'enfance qui vous sautaient aux yeux comme des fragments d'obus.
Je choisis mes amis en fonction de leur bibliothèque, c’est ainsi depuis soixante ans et je n’ai jamais eu à m’en plaindre.
Vous connaissez la phrase ? Derrière toute grande fortune, il y a un grand crime.
On avait peur de moi, je le sentais, ça m'excitait, un regard et ils tremblaient, je tenais des fiches sur tout le monde, ça m'occupait la tête, on m'insultait, on me critiquait, on pariait sur ma mort, ils me détestaient, Goldberg surtout dont le regard semblait exiger de moi un certificat d'exonération de tout passé nazi, et c'était très bien ainsi, aucun d'entre eux n'osait s'adresser à moi, le bras droit de la patronne, un trublion sadique et hostile - c'est plus fort que moi, quand je suis bien, j'emmerde tout le monde.
J'eus une pulsion criminelle. Un homme dont le livre préféré était "L'Alchimiste" ne pouvait pas être tout à fait sain d'esprit.
D'où je viens, on méprise la bourgeoisie de ne pas en être. Et puis, un jour, par la grâce des choses, on est admis dans le cénacle, on devient ce qu'on déteste, on en est plus heureux...
Au camp de Stöcken, on meurt en six mois ! ironisent les SS qui gardent le camp. Affamés, maltraités frappés à coups de gourdins et de fouets en fer, les hommes travaillent sans relâche. Dès qu'un homme meurt, il est aussitôt remplacé par un autre déporté qui mourra à son tour et sera remplacé par un autre déporté qui mourra à son tour et sera remplacé par un autre déporté qui mourra à son tour et sera remplacé par un autre déporté qui mourra à son tour et sera remplacé par un autre déporté qui mourra à son tour et sera remplacé par un autre déporté qui mourra à son tour et sera remplacé par un autre déporté qui mourra à son tour et sera remplacé par un autre déporté qui mourra à son tour et sera remplacé par un autre déporté qui mourra à son tour et sera remplacé par un autre déporté qui mourra à son tour et sera remplacé par un autre déporté qui mourra.
( p14)
La saga Kant..ça fait rêver dans les loges des concierges et au delà,ça sent le soufre,l'argent frais,le sang coagulé,les cendres,ça sent le sexe,les chemises amidonnées,les chambres closes,les parfums capiteux,ça sent la mort...
J'ai décidé de raconter cette histoire par ambition personnelle, je rêve de voir mon nom imprimé sur la couverture d'un livre. De l'orgueil, bien sûr, mais chacun à droit à son heure de gloire, non