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sur 285 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Partir à la rencontre du Prince à la petite tasse, c'est partir à la rencontre de soi-même autant qu'à la rencontre de l'autre. le migrant, celui qui n'a que son corps à habiter, qui dérange plus par notre incapacité à communiquer avec lui que par ce qu'il demande, ce migrant, dans le récit d'Emilie de Turckheim, est un Prince délicat, sensible à la profondeur de la relation humaine comme l'était la Princesse au petit pois au confort de son matelas.
Reza, réfugié afghan, migrant du Monde en errance depuis longuement déjà, se trouve être accueilli chez l'auteure. Pas seulement hébergé, entretenu. Non, la maison lui est ouverte pour qu'il y soit chez lui, en partage de la vie avec la famille qui jusque-là squattait seule la place.
Suivre Emilie de Turckheim dans cette expérience « migratoire », tendre, poétique mais très enracinée dans le quotidien, sa réalité, ses combats, c'est se laisser bousculer dans nos habitudes, nos réflexions, nos croyances, nos peurs. C'est aussi, humblement, entrer dans le monde de l'autre, son passé, ses combats, ses expériences, son envie de communiquer, de partager, de se révolter contre la situation.
Avec humour, tact, humanité et humilité, l'auteure nous ouvre les yeux sur la question de l'accueil des réfugiés au sein de la société (et non seulement du territoire). Ce livre soulève, bien à propos beaucoup de questions. Il nous offre quelques réponses et une invitation à donner sens et réalité à des valeurs que l'on cite souvent sans toujours pour autant construire notre quotidien dessus.

Merci aux éditions Calmann-Levy et à NetGalley pour la découverte de ce livre et de cette auteure.
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Voilà un récit assez court d'un acte d'un rare altruisme. L' auteure, Emile de Turckheim, a accueilli chez elle au sein de sa famille, un migrant afghan pendant un an. Une belle leçon d'humanité. En effet, la démarche est remarquable mais Reza/Daniel n'est pas un migrant comme les autres. Certes il a quitté l'Afghanistan depuis de nombreuses années. Il a parcouru le monde : l'Iran, la Turquie, la Grèce puis il a atteint la Norvège dans des conditions hallucinantes et enfin la France. Il a connu la rue, la faim, la peur, la prison. Mais lorsqu'il arrive dans la famille d'Emilie, Reza/Daniel possède un permis de séjour, un permis de voyager, il a un travail, un salaire. Peut-on encore qualifier Reza de migrant? Il a en main toutes les cartes de l'intégration. Il n'empêche que ce récit est très beau. il permet au lecteur de connaître d'une autre façon que via les médias, la difficile odyssée des migrants à la recherche d'une vie meilleure et libre. Cependant au fil des pages, j'ai parfois eu l'impression que le récit était empreint de naïveté, édulcoré, idéalisé.
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« Toi qui t'inquiètes tant du sort des migrants, pourquoi tu n'en prends pas un chez toi ! ». Qui n'a jamais entendu une connaissance se lancer dans une de ces envolées démagogiques ? Emilie de Turckheim apporte la solution pour répondre à cette question : Elle et sa famille ont décidé d'accueillir un immigré au sein de leur foyer.

Pendant quelques mois, elle a tenu un journal où elle a retranscrit toutes les interactions concernant Reza, leur invité. Jour par jour, le lecteur découvre donc ce personnage qui apparaît comme atypique par ses différences. Il est issu d'un autre pays, d'une autre culture et ne parle pas la même langue. Son comportement, ses idées et ses échanges avec la famille génèrent des situations tour à tour décalées et dérangeantes. Les dialogues sont souvent cocasses, surtout lorsqu'ils ont lieu avec les enfants. Leur naïveté entraîne des interrogations qui ouvrent sur des réflexions intéressantes concernant notre société.

Au final, tous ces moments passés ensemble vont permettre aux deux parties d'évoluer dans leur rapport à l'autre. Ce récit ouvre aussi les portes de notre esprit en faisant la démonstration, par l'exemple, de l'importance de la communication. Cela peut permettre de désamorcer la peur légitime de ce qui nous est inconnu et agrandir le champ des possibles.

Sans fioriture et en toute simplicité, Emilie de Turckheim nous livre un court récit d'une grande générosité. Avec une écriture sobre et agréable, elle ne cherche à aucun moment à donner des leçons ou à être moralisatrice. Elle veut juste nous montrer le quotidien singulier qu'elle a vécu durant ces semaines et qui a changé sa vie. Je ne connaissais pas les romans de cette autrice et cela ne saurait tarder. Mais j'ai beaucoup aimé ce petit traité de bienveillance qui peut, à sa petite échelle, faire évoluer les mentalités et redonner aux étrangers une part d'humanité.

Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Un trésor de bonnes vibrations et de belles émotions. L'accueil d'un réfugié Afghan.

Une année d'humanité, de découvertes de l'autre et de parcours de vie. Une année de générosités partagées.

Une merveille.
Lien : http://noid.ch/le-prince-a-l..
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Alors en pleine rédaction de son roman " L'Enlèvement des Sabines", la romancière Emilie de Turckheim et sa famille accueille pour quelques mois chez elle Reza, Afghan, ayant fui son pays depuis l'âge de douze ans.
Reza, arrive en France après une longue errance et un passage par l'Europe du nord.
Sensibilisée par celles et ceux qui dorment dehors, et n'écoutant que son coeur et son bon sens, la romancière et sa famille s'ouvrent naturellement à la détresse de jeune homme particulièrement volontaire pour s'intégrer et devenir indépendant.

Ce livre est le journal, le récit des neuf mois de vie commune avec Reza.
N'ayant jamais lu l'auteur, je découvre à la fois la plume et son jardin secret qu'est la poésie. Chaque évènement, ou anecdote est accompagné de poèmes que l'auteur rédige et livre au lecteur.
On y découvre également une femme au grand coeur dans sa pratique quotidienne de l'accueil avec ce qu'il comporte de joie, de difficultés, de curiosité.
Emilie de Turckheim n'élude rien des difficultés face à l'autre dans sa différence. Elle manie l'humour pour désamorcer les blocages.
Je n'ai pas senti, dans ce récit, l'écueil de l'autopromotion, ou de l'autosatisfaction. C'est à mon sens un récit sincère. A contrario, émotionnellement, il manquait un peu de conviction.

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Il y a ceux qui parlent d'aider les autres et puis il y a ceux qui le font, réellement, concrètement. C'est ce que font Emile, son mari et ses enfant.
Accueillir un inconnu chez soi c'est plus qu'ouvrir ses portes. C'est ouvrir son coeur, son esprit, son horizon. Bien sûr il y a des doutes, des peurs, des angoisses. Il y a la barrière de la langue, les différences culturelles, les différences tout court.
Reza, bientôt renommé Daniel, est en quelque sorte un hôte parfait, discret, poli, curieux d'apprendre.
Les enfants aident beaucoup à créer un lien, par leur franchise, par leur simplicité. Là où leur mère n'oserait pas, eux ne se soucient pas des questions embarrassantes, des remarques qui peuvent créer un malaise.
J'ai beaucoup aimé les moments de partage.
Pour ceux qui auraient peur de plonger dans un récit politisé et/ou larmoyant, soyez rassurés. Il y a de l'émotion bien sûr mais il y a aussi de la légèreté. Comment expliquer à Reza la signification de certains mots, tel que "hop" ? Pas un ou une hop, juste hop. Ou comment expliquer à Reza que sa façon de cuisiner n'est pas très bonne pour la santé ?

Le seul bémol, à mes yeux, est que j'ai eu l'impression que le mari d'Emilie était quasi inexistant. Un peu comme si Emilie avait beaucoup fait pour son hôte et que son mari rien du tout. Mais peut-être est-ce une volonté du mari de ne pas prendre trop de place dans le récit.

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Ce n'est pas un roman que nous propose Emilie de Turckheim mais le récit des quelques mois pendant lesquels, elle et sa famille, ont accueilli Reza un jeune Afghan dans leur petit appartement parisien. Au fil des jours elle nous exprime ses sentiments face à ce jeune homme dont elle ignore tout mais avec lequel il faut partager son quotidien et même sa salle de bain. Il faut s'apprivoiser, les façons de vivre sont si différentes et le parcours de Reza si dur. Elle n'ose pas l'interroger mais pense souvent (en mère qu'elle est) à la mère Afghane qui ne sait plus rien de son fils. C'est beau, émouvant, plein de pudeur.
Peut-être un peu trop beau car je ne suis pas certaine qu'un telle expérience aurait aussi bien réussie avec un autre migrant.
Bravo à Émilie et sa famille pour ce magnifique acte de générosité et espérons que ce court texte encouragera d'autres familles à faire le pas pour ouvrir leur maison et apprendre à connaître l'autre. Je suis d'autant plus admirative que je suis bien incapable de faire la même chose.
Un bémol: les poèmes d'Emilie de Turckheim égrainés au fil des pages ne m'ont absolument pas touché et n'apportent rien au texte.
Ce livre m'a bien évidemment rappelé le très beau «Ce soir, on regardera les étoiles» de l'Afghan Ali Ehsani édité en Français par le Cercle Belfond, un de mes coups de coeur précédent.
#LePrinceàlaPetiteTasse #NetGalleyFrance
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Voilà un petit livre qui fait du bien, qui montre que l'humanité n'est pas totalement foutue et que la solidarité n'est pas un vain mot

Emilie, son mari et leurs enfants décident d'accueillir un jeune réfugié afghan chez eux. C'est une belle leçon de fraternité, joliment écrite sous forme d'un journal. 9 mois de partage, d'apprentissages, de découverte de l'autre...

Ce livre m'a réconciliée avec le fait qu'on pouvait encore écrire de jolis petits livres sans tomber dans les clichés du "feel-good" racoleur.

Une jolie petite pépite à partager avec les plus jeunes.
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La crise des migrants est un sujet d'actualité brûlant. Plus que cela, c'est un fait bien réel et qui n'est pas prêt de s'essouffler. La littérature s'en est emparée depuis quelques années avec la parution de romans et d'enquêtes. Émile de Turckheim nous propose ici une forme toute différente. En effet, elle nous livre le journal qu'elle a écrit presque au quotidien pendant l'année où sa famille a accueilli Reza, un jeune migrant afghan. Deux mondes s'opposent. D'abord, cette famille d'accueil française classique et modeste mais vivant confortablement. Ensuite, ce jeune homme déraciné qui a tout laissé derrière lui. Malgré la difficulté de la situation, ils vont se rejoindre en mettant tout en oeuvre pour se comprendre et avancer.

Ici pas question de politique ni de tentative de moralisation. Sans aucune arrière-pensée, Émilie de Turckheim nous propose son expérience. Comment réagir face à l'inconnu, à l'étranger, au drame que vivent des milliers de personnes? Ce témoignage laisse une grande place à la parole. Il est question de la barrière de la langue et de la difficulté à se comprendre. Certains passages sont très drôles. Ils sont d'ailleurs souvent liés au langage (allez expliquer certains mots totalement inexplicables!). La place du livre, de la littérature, de la poésie, de l'écriture chez l'écrivaine est aussi très présente. Reza est attachant, il porte en lui une farouche générosité ainsi qu'une grandeur d'âme malgré son long voyage et ses maux.

Ce témoignage m'a beaucoup intéressée. Sans moralisation ni arrière-pensée politique, Émilie de Turckheim nous livre un témoignage aussi édifiant qu'éclairant grâce à un mélange d'humour, de drames sous-jacents, de naïveté et de peur aussi. Reza est très attachant. J'avoue m'interroger sur son devenir ainsi que sur celui de sa mère et de son entourage.
Lien : https://danslemanoirauxlivre..
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Pendant un an la famille de Turckheim a accueilli Reza, migrant afghan de vingt-deux ans. L'adaptation est délicate mais petit à petit Reza fait partie intégrante de la famille. Sans être envahissante et avec patience, Emilie apprend au fil des jours la vie de son hôte. Par petites touches, il raconte son périple jusqu'à Paris, sa vie en Afghanistan, la difficulté de son quotidien de clandestin. Mais tout cela est derrière lui, il vit maintenant au rythme de la famille, s'amuse avec les deux garçons, cuisine pour tout le monde... Tous les cinq vivent une année entre parenthèse, une expérience exceptionnelle, riche en découverte et ouverture.

Le prince à la petite tasse est un récit intéressant et touchant. Emilie de Turckheim montre la difficulté d'intégrer au sein de sa famille une personne à la culture totalement différente de la sienne. La difficulté de partager son quotidien et de faire confiance à l'autre en l'accueillant dans son intimité. On comprend aussi toutes les difficultés que rencontrent les migrants avant d'arriver en France, avant de pouvoir respirer et penser à l'avenir. Emilie de Turckheim montre aussi que tout est possible et que le résultat en est que plus beau.

Teinté de poésie, le style de l'auteur est simple, sans fioriture, sincère et agréable. J'ai beaucoup apprécié sa pudeur, autant dans sa relation avec Reza que dans son écriture. Par petites touches on en apprend autant sur elle que sur son hôte, chacun se dévoile lentement. J'ai adoré aussi les deux garçons qui font tout le contraire. Ils sont jeunes, insouciants, plein de vie et expressifs. Leur relation avec Reza est tout aussi simple, pleine de curiosité et lumineuse.
Lien : https://lesmotschocolat.word..
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