Aux amateurs de mystères à résoudre et qui cherchent autre chose que les sempiternelles enquêtes policières vues et revues. Aux lecteurs avides d'aventures et d'atmosphères uniques. Venez prendre part à
L'étrange traversée du Saardam, vous ne serez pas déçus du voyage.
Voyage dans le temps, tout d'abord. Nous sommes en 1634, un énorme bateau avec plusieurs centaines de passagers prend la mer. Départ depuis les Indes néerlandaises pour Amsterdam, avec les cales remplies d'épices. Mais aussi de secrets, dont deux énigmatiques chargements.
Le départ est perturbé par d'étranges événements, un lépreux qui prend feu, un signe cabalistique qui apparaît sur la grande voile. Ce ne sont que les prémisses d'une ambiance ésotérique qui vite se met en place.
Il reste à découvrir le bateau dans son ensemble, les quelques passagers et membres d'équipage notables, dignitaires, officiers supérieurs. Et un prisonnier bien particulier.
Tous les ingrédients sont en place pour un fameux mystère à démêler. Qui est pour le moins singulier.
La quatrième de couverture parle d'
Agatha Christie et
Conan Doyle. L'influence des anciens est sans doute présente, mais
Stuart Turton marque très vite sa différence dans cette sorte de Cluedo géant.
On est en effet loin d'une intrigue qui met en avant la toute puissance d'un seul enquêteur. La solution viendra collectivement par le biais de plusieurs personnages. Tous aux caractères bien marqués.
Il y a bien deux protagonistes qui ont pour spécialité de résoudre des affaires troubles (vols, meurtres…) par l'esprit et la déduction. Ils se nomment eux-même des « problémataires ». Sauf que dans les romans de Turton, rien n'est jamais simple.
L'écrivain anglais avait frappé un énorme coup avec son premier roman,
Les sept morts d'Evelyn Hardcastle où il détournait les codes du genre de l'enquête pour proposer un récit complément fou, et l'un des romans les plus marquants de ces dernières années.
Avec
L'étrange traversée du Saardam, le voilà qui se joue à nouveau de nous, mais d'une toute autre manière. L'histoire se déroule ici au gré des péripéties d'un remuant voyage, et des étranges phénomènes qui surgissent.
Vont se confronter tout du long la rationalité et les croyances, la logique et les superstitions.
La recherche de la vérité ne se fait pas à la manière d'un Hercule Poirot. le voyage devient de plus en plus étrange, et le quotidien de la traversée prend des allures de survie.
Ils seront plusieurs à tenter de faire émerger la solution de cette intrigue mortifère, alors que les morts s'accumulent, que les douleurs s'agglutinent aux chairs, que la folie s'empare peu à peu des âmes.
L'ambiance développée par l'auteur est incroyable. Immersive pour le moins, à l'ancienne mais avec une pointe de modernité qui en rajoute sur l'étrangeté de cette expédition.
Ce n'est pas le genre d'histoire à lire à la va-vite, il faut de la concentration et vraiment s'y plonger pour profiter au maximum de l'immense richesse de l'environnement, de cette histoire et de ceux qui la composent. Sur 600 pages, il n'en fallait pas moins.
Les personnages sont forts, assez nombreux mais tous clairement reconnaissables. Pour aider, la liste des passagers marquants figure au début du livre.
Et le final est stupéfiant, les révélations sont surprenantes, de quoi tomber à la renverse. Sans surjouer pour autant.
L'étrange traversée du Saardam va vous bringuebaler de bâbord à tribord, de fond de cale en haut du grand mat, à travers une intrigue démente qui vous ballottera entre logique et fanatisme.
Stuart Turton est un auteur unique, qui construit des histoires qui semblent folles mais où le moindre détail est pensé, pesé, pour jouer avec le lecteur et rendre le dénouement encore plus étourdissant.
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