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Jean-Yves Erhel (Traducteur)
EAN : 9782246684015
501 pages
Grasset (13/09/2006)
3.96/5   12 notes
Résumé :

" Ce livre est en moi depuis des années. Comme un secret. Dès l'instant où j'ai appris que je n'étais pas celle que je croyais être. A partir du moment où ma mère s'est résolue à me dire qu'elle était juive. " " Une histoire familiale de la peur est à la fois le témoignage intensément personnel d'une femme à la recherche d'elle-même et le portrait déchirant de toute une soci&#... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Agata Tuszynska est une écrivaine polonaise née en 1957. Sa vie a été bouleversée par la révélation d'un secret familial : quand elle a eu 19 ans, sa mère lui a annoncé qu'elle était juive, rescapée du ghetto de Varsovie. Agata Tuszynska dit qu'il lui a fallu dix ans avant d'intégrer cette information. Une histoire familiale de la peur est une biographie familiale grâce à laquelle l'auteure fait connaissance avec ses parents victimes de la shoah, dans laquelle elle présente ceux qui ont survécu, qu'elle a connus depuis qu'elle était enfant, sans savoir qu'ils étaient Juifs. Elle raconte aussi sa famille polonaise -du côté de son père. Enfin ce travail permet à Agata Tuszynska de s'affranchir de la peur d'être juive, dans un pays encore très marqué par l'antisémitisme et de répondre à la question de son identité mixte, à la fois juive et polonaise. C'est dire si cet ouvrage complet à de quoi m'intéresser. Et je l'ai trouvé en effet passionnant.

J'ai apprécié comme elle retrouve toutes les petites choses en apparence insignifiantes qui font les moments heureux de l'enfance, le souvenir des proches dont on s'aperçoit parfois trop tard qu'ils ont compté pour nous : "J'ai grandi et j'ai pris mon essor. Je l'ai oubliée pendant des années, je ne lui ai même pas envoyé de cartes, pas un signe de vie, je n'ai pas téléphoné, je ne l'ai pas invitée. Comme si elle n'existait pas. Comme si elle ne m'avait pas sauvée d'un troupeau d'oies, ne m'avait pas montré le cheval dans la prairie, n'avait pas mis le vase de nuit près de mon lit et n'avait pas chauffé mon lait."

Je trouve que l'écriture sert particulièrement bien ce côté nostalgique.

J'ai apprécié la recherche d'informations sur la famille juive disparue. Dans le village de Leczyca dont une partie de cette famille était originaire Agata Tuszynska fait la connaissance de Miroslaw Pisarkiewicz, remarquable historien local qui l'aide efficacement dans sa recherche mais elle est aussi confrontée à "l'antisémitisme primitif polonais". Je retrouve ici des choses découvertes dans le crime et le silence d'Anna Bikont. Une histoire familiale de la peur me permet aussi de retrouver plusieurs aspects de l'histoire des Juifs de Pologne depuis la seconde guerre mondiale.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Quoi dire du non entendu, du non vu, du suggéré, du perçu, du cru, de l'indicible ? du vu et entendu dans sa petite enfance ?
L'auteure répond (?) à ces questions dans un ouvrage où de multiples voix s'élèvent ou se taisent.
Elle expose le tumulte intérieur des enfants et petits enfants de l'Holocauste, des victimes dans leur chair et/ou leur conscience des totalitarismes européens du 20è siècle.
Livre témoignages, livre dont l'interprétation est plurielle voire duelle.
Elle décrit en tout cas la souffrance identitaire et existentielle de générations martyrisées par des idéologies mortifères.
Subjectif, explicite, implicite ce superbe écrit expose et pose des questions éternelles sans réponses.
Humain, terriblement humain


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Que je me suis accrochée pour suivre ce récit. Cette recherche des origines m'a parue brouillonne, je me suis perdue dans les protagonistes, dans le temps. On ne sait pas ce qui est documenté et ce qui relève de l'interprétation.
En bref, une lecture qui m'a été ardue.
Vivement le prochain
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Un beau témoignage de Agata Tuszynska elle retrace la vie de sa famille polonaise et juive.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Je suis née en Pologne, à Varsovie, quelques années après la guerre. J'avais les yeux bleus et des cheveux blonds, ce qui constituait un motif incompréhensible de fierté pour ma mère, aux yeux et aux cheveux noirs.
Aujourd'hui, je sais qu'elle voulait avoir un enfant polonais, de crainte que puisse lui échoir, à lui, un sort comparable à celui qui avait été le sien. Et bine que le guerre semblât appartenir au passé, dans la nouvelle Pologne socialiste où tous devraient être égaux, elle s'est résolue à dissimuler son origine.
Nous sommes une mémoire. Nous sommes ce dont nous nous souvenons. Et dont se souviennent les autres nous concernant.
(...)
Je ,e me rappelle pas quand ma mère m'a dit qu'elle était juive. Je ne me rappelle ni de ce jour, ni la saison, ni le lieu, à table ou devant la fenêtre, ni le ton de sa voix, ni la teneur de ses paroles. Je n'ai pas souvenir d'une telle conversation. Je ne me souviens de rien.
Peut-être a-t-elle dit que pendant la guerre, elle s'était cachée dans une cave. Cela ne signifiait rien de plus, beaucoup de Polonais se sont cachés dans des caves et des abris. Peut-être a-t-elle dit qu'elle avait du fuir les Allemands - comme beaucoup d'autres, encore une fois, des polonais pourchassés par les Allemands, pris dans des rafles, fusillés dans les rues ou dans les forêts, envoyés dans des camps.
Elle ne se rappelle plus comment elle s'y est prise, mais elle n'a certainement pas commencé par les persécutions et le mur, les marques, les signes distinctifs, l'étoile jaune. Elle a commencé par me raconter des histoires. De rideau, d'abord. Ensuite, de manchon et de fourrure de petit-gris. Ensuite de fiacre devant le mur du ghetto. Rien d'emblée/ Peu à peu. Pour que ce soit plus facile.
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Elle m'apprenait à ramasser les champignons. Pour elle, cette fête de la cueillette des champignons a gardé son goût de la surprise jusqu'au bout et je suis sûre que l'attente d'un automne pluvieux a sensiblement prolongé sa vie.
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