La condition des enfants en Angleterre au XIXè siècle était rude, celle des enfants pauvres était épouvantable. On sait que
Mark Twain, écrivain américain, s'est toujours montré sensible au sort des enfants orphelins, humiliés, maltraités. Il le prouve encore dans ce conte "social" dont l'action se déroule à la fin du règne d'Henry VIII. Dans un conte, tout peut arriver, surtout l'impossible. Ici, un petit mendiant martyrisé à l'âme noble va se retrouver juché sur le trône d'un Prince tandis que le jeune héritier de la Couronne est expédié dans les bas-fonds de Londres à sa place. Renversement des rôles qui permet de décrire l'absurdité d'un système de classes profondément cruel et injuste.
Cette histoire est plus noire que celle de Tom Sawyer, même si tout finit bien, que les Méchants sont punis et les Justes récompensés.
Twain souligne la bonté naturelle des enfants, leur sens de la justice, leur générosité, leur naïveté aussi. Si certains enfants sont violents et cruels, c'est leur mauvaise éducation qui est en cause. Comme Hugo, il montre un peuple de Misérables, criminels et brutaux, vicieux et pervertis par les mauvais traitements et l'injustice. Il suggère que c'est par l'éducation qu'on peut améliorer le sort des enfants. Ouvrir des écoles, c'est fermer des prisons.
J'ai retrouvé ce livre au fond d'un grenier, une belle édition illustrée qui fut un livre de Prix offert à une jeune fille en 1941 pour récompenser son travail. Il mérite d'être redécouvert, pas seulement pour l'édification des jeunes enfants, mais aussi pour les émotions qu'il nous fait vivre à travers les péripéties de l'histoire.
Que ferais-je si j'étais Princesse couverte d'or? ou Pauvresse en haillons?