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Critique de Folfaerie


Que peut-on attendre d'un homme qui qualifie d'innocents une escouade de touristes américains, dont il fait partie, embarqués pour une croisière de 12 mois, le premier voyage organisé de l'époque (1867) ? Absolument tout !
Encore plus féroce et impitoyable que lors de son "ascension en télescope" Twain nous offre ses commentaires fantaisistes, ironiques, parfois admiratifs et toujours désopilants sur le Vieux Monde. Rarement satisfait, raisonnablement ébloui, l'écrivain préfère contempler les gens plutôt que les monuments et s'amuse donc à décortiquer les us et coutumes de chaque nation. Il parcourt en effet la plus grande partie de l'Europe ainsi que l'Egypte, la Syrie, la Crimée...

Les Français sont ainsi hués car ils ignorent l'usage du savon, un comble pour le premier pays exportateur (l'auteur en profite, entre autres, pour démolir le mythe d'Héloïse et Abélard, et traiter Lamartine de pleurnicheur "...Lamartine a versé des torrents de larmes. Mais cet homme-là n'a jamais pu entendre parler d'un sujet quelque peu pathétique sans se répandre en eau. On aurait dû l'endiguer"). Les Italiens sont fourbes, les Grecs voleurs etc. La liste est longue.

Tous les guides rencontrés et embauchés sont affublés d'autorité du nom de Fergusson, pour simplifier les choses, mais de toute façon, ils sont tous incompétents... Twain avoue également une certaine exaspération à l'égard des "grands maîtres" mais s'enthousiasme pour les sorbets glacés ! Les mythes les plus célèbres ne sont que des escroqueries, par exemple les bains turcs, les barbiers parisiens, et les Bédouins, fils du désert... et l'auteur s'amuse également à compter le nombre de véritables morceaux de la Vraie Croix et de Véritables Clous que les églises de tous pays proposent aux touristes étrangers.

Toujours critiquant et ronchonnant, Twain est néanmoins toujours disposé à adopter n'importe quel projet, pourvu qu'il fût suffisamment déraisonnable, comme braver la quarantaine imposée en Grèce pour aller visiter l'Acropole de nuit, tout en allant chaparder du raisin dans les vignes environnantes...
Bref, cette peinture au vitriol n'épargne rien ni personne, et ce récit est d'ailleurs ironiquement sous-titré "un pique-nique dans l'Ancien Monde", mais chaque répartie fait mouche et de nombreux passages sont vraiment tordants. du reste, modestement, Mark Twain se compte parmi les imbéciles qui parcourent le monde, aussi il faut garder à l'esprit que rien de tout ceci ne doit être pris au sérieux. Vif, drôle, intelligent, bien écrit, que demander de plus ? J'ai passé des heures réjouissantes à dévorer ce livre.

Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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