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sur 1046 notes
Depuis « Les aventures de Tom Sawyer », Huckleberry Finn a quitté la maison de la veuve Douglas et son père, ivrogne notoire et assez violent avec son fils, est de retour à Saint-Pétersbourg.
Ce qui compte c'est le modèle du héros américain, sur son radeau, au fin fond de la brousse, bien à l'abri de la « sivilisation ».
On pourrait parler de picaresque, car il s'agit d'une suite d'aventures (assez bizarres et sans trop grande morale). On est dans le sud des États-Unis : il y a une tendance légèrement raciste et l'esclavage présenté comme étant normal.
Au final on retiendra surtout le thème du voyage initiatique, nous sommes d'emblée en plein dans la question de l'identité : Huck voudrait bien renier son père et passe pour mort auprès de la population de Saint-Pétersbourg.

Pour ma part j'ai préféré « Les aventures de Tom Sawyer ».
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Si "Les aventures de Tom Sawyer" m'avaient énormément amusée, celles de Huckleberry Finn - qui font suite aux premières - m'ont plus souvent fait rire... jaune. Normal dans un sens puisque Mark Twain aura mis huit ans à les écrire, voulant minimiser l'aspect purement jeunesse de sa littérature au profit d'une critique sociale de l'Amérique ségrégationniste.

Huck s'enfuit du Missouri sur un radeau avec Jim, un esclave "marron" qui cherche à échapper aux poursuites et au sort funeste - la pendaison - commun aux Noirs échappés des plantations de coton. L'accent du récit est donc davantage mis sur la société sudiste américaine dans le but de dénoncer la ségrégation puisque Huck, personnage principal et définitivement anticonformiste et libre-penseur, cherche lui aussi à fuir "la civilisation" et à préserver son mode de vie marginal, faisant bien volontiers une croix sur ses proches et son patrimoine (il avait trouvé un trésor dans le tome précédent). Un seul mot d'ordre : liberté ! Un paradoxe dans le contexte bien que ce mot soit le plus chéri des Etats-Uniens...

Le roman est une succession d'aventures au sens littéraire du terme : action incessante, rencontres cocasses, escroqueries, plan d'évasion, dissimulations en pagaille... on ne s'ennuie pas un instant et l'imagination fertile de Mark Twain n'hésite pas à faire même apparaître Louis XVII réchappé de la Révolution sous les traits d'un batteur d'estrade escroc réfugié au Nouveau-Monde !

Tom Sawyer fera quant à lui son apparition dans la dernière partie du récit pour raccrocher le roman à la littérature jeunesse en un hilarant hommage aux grands évadés de l'histoire et de la littérature, ce qui permet à l'auteur d'achever de maquiller habilement sa satire. "Les aventures de Huckleberry Finn" sont donc autant à lire par les adultes que par les enfants et, si possible, entre les lignes.


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"Aventures de Huckleberry Finn", c'est un idéal de roman d'aventures. Mais il n'est pas que ça.

Bien plus qu'un simple récit de divertissement, c'est aussi un formidable roman d'apprentissage et un grand texte humaniste, où l'on voit le jeune Huck, peu à peu ouvrir les yeux sur le monde et les hommes qui l'entourent. Progressivement, il verra en Jim le "nègre" un homme, un ami. de ce point de vue, le roman de Twain est d'ailleurs assez précurseur.

En suivant le périple rocambolesque du sympathique Huck, ses aventures trépidantes au gré de ses rencontres avec une galerie de personnages originaux et pittoresques, on ressent tout un panel d'émotions, passant du rire aux larmes, de la colère à l'émerveillement.

Le récit, ample et très vivant, alterne des moments calmes et paisibles avec des passages au rythme échevelé.
Le fantasque Tom Sawyer illumine de son panache la dernière partie du récit en y insufflant un souffle de folie drolatique.

L'oeuvre de Twain est un régal, un enchantement qui peut se lire à tout âge pourvu qu'on ait gardé une capacité d'émerveillement et une petite part d'enfance dans son coeur.
Pour terminer et j'espère vous donner envie de lire "Aventures de Huckleberry Finn", je citerai le grand Hemingway : "Avant, il n'y avait rien. Depuis, on n'a rien fait d'aussi bien."
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Huckleberry Finn est l'ami de Tom Sawyer. Il n'aime rien tant que vivre au grand air, dormir dans une grande et pêcher quand bon lui semble. Depuis que la veuve Douglas l'a recueilli, il doit apprendre à se tenir en société, respecter les horaires, manger proprement, aller à l'école. Et pire que tout, il doit se montrer à la hauteur de la fortune qu'il a trouvée avec son ami. Quand son père revient, bien décidé à faire main basse sur le magot de son fils, Huck se voit perdu, contraint de vivre sous la coupe de cet homme brutal et alcoolique. « Tu lâcheras cette école, entends-tu ? Élever un enfant pour qu'il rougisse de son père ! » Huck en regretterait presque la maison de la veuve Douglas ! Parvenant à s'échapper, il s'embarque pour une folle aventure sur le Mississippi en crue, avec Jim, vieil esclave en fuite qui tente de rejoindre les états abolitionnistes.

Présenté comme le pire des garnements dans Les aventures de Tom Sawyer, le jeune Huck est finalement un gamin aussi attachant que son ami, voire plus puisqu'il fait montre une vraie naïveté face aux déviances de la société, d'une véritable indignation et d'une sincère remise en question. Présenté par son auteur comme un roman picaresque, le texte est également une réflexion mordante sur la société américaine, son puritanisme et l'esclavage qu'elle pratique encore comme un droit. Loin d'être aussi léger et inoffensif que le roman consacré à Tom Sawyer, Les aventures de Huckleberry Finn est une virulente accusation des normes sociales et un hymne à la fuite de la civilisation qui corrompt les hommes. Cette histoire m'a bien plus émue que celle de Tom !
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J'ai longtemps dédaigné ce grand classique américain, pensant à tort qu'il s'agissait d'une littérature de jeunesse dans la lignée des Aventures de Tom Sawyer. Mais si l'on retrouve les personnages du premier opus dédié à Tom, les thèmes abordés par Twain dans les Aventures de Huckleberry Finn sont d'une tout autre profondeur. La langue de Twain, pleine de spontanéité et d'humour, doit beaucoup au fait que l'histoire est narrée à la première personne par Huck lui-même. J'ai découvert ce roman dans sa version originale avant de lire sa traduction par André Bay, que j'ai beaucoup appréciée. Plus récemment, j'ai souhaité découvrir la nouvelle traduction de Bernard Hoepffner qui revisite les Aventures de Huckleberry Finn dans une langue résolument moderne, à la transgression assumée, mais qui reste fidèle à l'esprit de Twain dans les erreurs, expressions populaires et inventions linguistiques dont le jeune narrateur émaille son histoire. Toute traduction est imparfaite bien sûr, mais il faut admettre que cette transposition contemporaine fonctionne plutôt bien. Les mots employés ne cèdent pas non plus aux élans révisionnistes actuels, et pas seulement outre-Atlantique, qui sous prétexte de lutter contre les stéréotypes raciaux et la haine de l'autre, renomment ou réécrivent de grands classiques en les aseptisant à l'aulne d'un conformisme bien-pensant. Par exemple, Hoepffner (tout comme Bay avant lui) s'est refusé à bannir le mot « nègre » de ce roman publié en 1884 et dont l'action, rappelons-le, se passe dans les années 1830 ou 1840, à une époque où un homme peut en posséder un autre et en disposer à sa guise. Et dans ce monde où la discrimination et l'abomination sont normales et légales, une voix s'élève contre l'injustice et la déraison. Cette voix, c'est celle de la conscience en éveil de Huck, un jeune garçon ni très intelligent ni bien cultivé, et qui pourtant véhicule l'une des plus belles odes à l'amitié et à la tolérance de la littérature américaine. Dans le contexte actuel d'une Amérique divisée, plus que jamais frappée par les injustices sociales et raciales, la lecture (ou la relecture) de ce roman laisse entrevoir toute l'intemporalité de son combat sous-jacent.
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Mark Twain attribue ses aventures cette fois-ci à Huck Fin, l'ami de Tom. Un garçon devenu millionnaire après la découverte du trésor avec Tom mais dont le nature sauvage n'arrive pas à être domptée. Les choses vont s'envenimer avec l'arrivée de son père qui le séquestre et l'isole de plus bel mais les occasions d'aller à la l'aventure ne manqueront pas. Par contre, Mark Twain fait apparaître Tom Sawyer seulement à la fin du livre mais son arrivée fait monter la tension aux événements, il est plein d'initiatives, de créativité et d'imagination, au point les deux garçons vont semer la peur dans toute la ville comme si pour eux un coup de fusil n'est qu'un coup de pétard...
Un livre de jeunesse, avec toute la légèreté du gout pour l'aventure, mais qui nous en dit un peu plus sur la nature humaine, le statut d'esclave, le racisme, la société de l'époque austère à toute pratique qui ne figure pas dans leurs coutumes.Le livre creuse et valorise l'amitié, tout en donnant sens à un amour qui, contre tous les vents à prêt à se sacrifier ...et tout se joue dans une naïveté quelque peu alléchante...
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Cela faisait longtemps que je voulais lire Les aventures de Huckleberry Finn, ce voyou au grand coeur ! Quelle sincérité absolue, quel optimisme indestructible chez cet adolescent qui fuit son ignoble père et part à la dérive sur le Mississippi sur un grand radeau avec Jim, l'esclave (Noir) en fuite lui aussi… Que de péripéties rocambolesques vivront-ils, dont notamment en prenant à bord malgré eux deux fieffés imposteurs qui leur en feront voir de toutes les couleurs !
Il y a aussi le volet humaniste de ce récit… Mark Twain place son personnage au coeur du dilemme de son époque, alors que les Sudistes durent choisir entre défendre les leurs et leur mode de vie, ou rejoindre l'autre camp, avec toute la rupture que cela impliquait… Huck sait que c'est illégal, donc mal, d'aider à s'enfuir Jim, l'esclave de Miss Watson ''une dame qui ne lui a rien fait'', il sait que s'il se fait prendre, il se fera traiter de ''sale abolitionniste'' (ou pire) … Cependant il choisit quand même d'aider Jim, d'abord par hasard, solidarité de fugitif, puis, il refait ce choix au cours de son périple, parce qu'il s'est attaché à Jim et sent que c'est la bonne chose à faire. (Twain (ou plutôt Clemens) a lui-même fui à l'ouest lors de la Guerre de Sécession après un bref passage dans une milice sudiste).
J'ai trouvé ce roman moins drôle que les nouvelles de Twain que j'avais déjà lues (La célèbre grenouille sauteuse... ); la fin m'a un peu échappé avec l'évasion compliquée de Jim, les nombreuses références à d'autres évasions ne me disant rien; cependant Huckleberry Finn est un personnage tellement attachant que ces Aventures me resteront longtemps en mémoire !
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Ça pourrait paraître naïf car ça l'est.
Ça pourrait paraître un peu facile mais il faut se méfier des apparences.
Ça pourrait sembler être un assemblage de bons sentiments, de bonne morale et le manifeste d'une société juste, mais alors il faudrait vraiment relire le roman, parce que ça n'est pas du tout ça.
Les aventures de Huckleberry Finn, c'est le Mississippi en radeau pour 300 pages d'hasardeuses péripéties et fortunes diverses, portées par la plume faussement naïve du grand Mark Twain qui déverse ici tout le flot sauvage de son talent.
Huck est un naïf mais entre sauver son ami Jim et respecter la rigueur d'une société qui peut lui faire mal, il a vite fait de choisir. Et tout le roman sera affaire de choix, Mark Twain plaçant délibérément son roman dans le cadre de la critique sociale.
Avec Huckleberry Finn, on peut parler de roman-jalon, ou de classique car Mark Twain y brasse les nombreux et différents éléments qui constitueront dans le siècle à venir les particularités de son pays et de sa littérature. le racisme et la place de la communauté Noire y auront une place prépondérante et Mark Twain ne se trompe pas en installant cette question au centre même de son roman.
De plus, les caprices du Mississippi, sa grandeur, la richesse de sa nature généreuse mais dévastatrice annoncent aussi cette civilisation américaine qui emportera le 20ème siècle avec elle, quitte à raser pour mieux reconstruire.
Les Aventures de Huckleberry Finn sont destinées en priorité à la jeunesse mais un regard d'adulte ne fera que renforcer l'excellence du roman de Mark Twain.
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Huckleberry, ami de Tom Sawyer , est un gamin qui a grandi à la va comme je te pousse entre un père alcoolique et violent et une Amérique qui se construit.

Habitué des chemins de traverse l'enfant s'ennuie ferme chez la veuve qui l'a recueilli. Son père de retour le séquestre et Huck prend son destin en main. Il se fait passer pour mort et s'enfuit sur le fleuve. Sur une île, il retrouvera Jim un esclave échappé. Alors commence pour Jim et Huck une longue suite d'aventures rocambolesques . Au cours du voyage Huck est amené à réfléchir sur son lien avec Jim .

Si le mot nègre vous fait vous pâmer parce que pas au goût du jour passez votre chemin ce texte n'est pas pour vous. Si vous pensez qu'un roman reflète son époque et permet de comprendre les évolutions sociales alors c'est un bon roman, trépidant,un peu cape et épée et bien plus moral qu'on ne pourrait le croire.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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C'est marrant, ces temps-ci, je lis tout ce qui me tombe sous la main et à chaque fois, je tombe sur des histoires où il y a des rivières à traverser. Il faut croire que je dois y voir un signe, mais lequel ?
En tout cas dans les aventures de Huckleberry Finn, ils arrêtent pas les jeunes protagonistes qui sont des gamins, de voir des signes et de les interpréter d'une drôle de façon. Ils démontrent par moultes péripéties qu'il faut éviter de manipuler des peaux de serpent (ça porte malheur), qu'il faut pratiquer 1001 rituels plus ou moins absurdes ou absurdes à 1001% pour conjurer le mauvais sort ... Et ils pourraient passer pour des fous ces gamins, ou pour des sorciers, oui, carrément ! notamment lorsqu'ils remplissent une cabane d'araignées, de serpents, et de rats, cabane dans laquelle est enfermé leur ami Jim, le nègre marron* Et s'ils remplissent cette cabane de tous ces charmants animaux, c'est parce que Tom Sawyer, il a lu dans un livre ou plutôt dans plusieurs livres qu'il faut le faire alors il le fait ! Enfin ... S'il faut le faire, ou pas, c'est selon l'interprétation de Tom Sawyer bien sûr car il s'agit toujours d'interprétation finalement, que ce soit dans les livres de Tom Sawyer ou que ce soit dans la lecture des signes.

*Ne me lynchez pas parce que je parle de "nègre marron" dans cette critique, s'il vous plaît, c'est juste que Marc Twain ne se privait pas d'employer ce terme qui était courant à l'époque de l'esclavage. Et laissez-moi rajouter que l'emploi de ce terme, parce qu'il est le reflet d'une époque, n'est aucunement insultant, d'ailleurs vous découvrirez en lisant cette histoire qu'on peut employer le terme de "nègre" et être contre l'esclavage ... Car l'histoire d'Huckleberry Finn, qui est aussi celle de Tom Sawyer est aussi l'histoire de Jim. Donc voilà, ne pas oublier qu'il faut, toujours, prendre en compte toutes les interprétations, s'il est possible, des signes, des mots, des histoires. Et je rajouterai encore et c'est mon avis personnel (il y a sans doute matière à débat) que je ne comprendre toujours pas pourquoi certains veulent supprimer le terme " nègre" alors même qu'Aimé Césaire revendique ce terme parce qu'il est, ce terme, porteur de toute une histoire.
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