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EAN : 9782910677435
340 pages
L'originel Charles Antoni (04/09/2002)
4.75/5   2 notes
Résumé :
Née en Russie en 1907, Irina Tweedie fut élevée à Vienne et à Paris, puis elle s’établit en Angleterre. Troublée par la mort prématurée de son mari en 1954, elle chercha à donner un sens à sa vie. Sa quête la mena quelques années plus tard en Inde où, en 1961, elle trouva sa voie auprès d’un maître soufi qui bouleversa sa vie. Ce maître lui demanda de tenir un journal de ses observations. C’est de ce journal que ce livre a été tiré dix années plus tard. L’auteur nou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Bien que ce livre puisse être lu comme une aventure autobiographique « exotique » (dans le nord de l'Inde au milieu du XXème siècle), ce n'est évidemment pas le propos de son auteur.
Irina Tweedie nous relate de la teneur au jour le jour quasiment, par ses notes soignées, de sa relation auprès d'un « porteur de couverture » Bhai Sahib plus connu communément comme un « Walîy » de l'ordre Soufi musulman*.
Nous retrouvons dans cet itinéraire intérieur, la dynamique assez caractéristique telle que décrite par Arnaud et Denise Desjardins, ou Lee Lozowick** de ce que représente le réel « travail intérieur » sur soi, vers une libération de notre conscience des encodages sociétaux et culturels aussi, qui encombrent le mental, et l'empêche d'avoir accès à la « vison profonde » appelée également le regard vers l'« ainsité » ou « pleine conscience ».
Cette “épopée” (car cela en est une !) intérieure nous rappelle les tribulations des pratiquant(e)s du Vajrayana, auquel il est fait allusion dans la préface, le “Dzog-chen” (par induction également le “Tcha-djà tchenpo”).
En effet pour le lecteur averti et initié régulièrement dans ces lignées de “transmission orale”, le parallèle est on ne peut plus parlant. Comment ne pas rapprocher ce livre des vies de Tilopa avec Naro, Naro avec Jowö Marpa, Jowö Mati du Lhobrag avec Milàrépa dit “Bonne-nouvelle”, Djè-Milà avec Rétchung-pa etc...
Mais ce livre a le privilège d'être en plus contemporain et exprime à ce titre une richesse actualisée vivante et non “fossilisée”, par de pesantes institutions religieuses imprégnées d'esprit de domination, nécrosées pour partie, dans un fatras mercantile de “super-marché” aux compromissions d'avec le pouvoir et du sociétal politique .
Ce témoignage d'une femme de son temps en quête d'une des plus grandes aventure qui est donnée à vivre pour l'humain est magnifique !
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*« Le soufisme est une manière de vivre : ce n'est ni une religion ni une philosophie. Il y a des soufis hindous, musulmans et chrétiens. Mon révéré Gourou Maharaj, par exemple, était musulman », (page 20)
« La dynastie des Nasqshbandi — les Soufis d'Or — descend du Prophète. le premier Chef fut le beau-père du Prophète ; mais les soufis existaient avant le Prophète. le soufisme a toujours existé : c'est l'Ancienne Sagesse. Mais avant le Prophète, on ne les appelait pas Soufis, et on ne les a appelés ainsi que quelques siècles après sa mort.
Bien avant, ils formaient un groupe nommé Kamal Posh (les porteurs de couvertures).
(p. 246)
** qui cite cet ouvrage en référence dans « Oui et alors ? » page 160, Éditions La Table Ronde © 2001)
Lien : http://camisard.hautetfort.c..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Les choses se font de façons différentes selon l'époque et les gens de l'époque.
Mais pour des gens ordinaires, après une mort si violente ou une explosion ou une immolation par le feu, la paix ne revient pas avant longtemps. J'ai vu des gens s'immoler, on ne peut pas imaginer quelles souffrances ça représente. Et comment peut-il y avoir de la paix après ça ? »
« Et que penser des grands comme le Christ ou Mansour. Ils sont sans doute en paix ? »
« On ne peut pas comparer les grands ; car ils sont morts avant la mort physique. Ces gens sont nés pour mourir ; pas une fois mais plusieurs fois. C'est pourquoi ils sont au-delà des comparaisons. Ne posez pas de telles questions. »
Il conclut et resta silencieux, en rétrécissant ses yeux et en les plongeant dans le lointain.
p. 286
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Un Saint n'a pas de désirs, il ne demande rien car il est universel ; il appartient aux hommes. Il y a une loi : tout ce qui peut être fait simplement, doit être fait ainsi. Le pouvoir spirituel ne doit pas être gâché.
On ne doit jamais gaspiller de l'énergie spirituelle. Deux shishyas ne sont jamais traités de la même façon ; les êtres humains sont uniques et le Gourou, s'il est Sat Guru et connaît son travail, les traitera selon leurs possibilités, leur caractère et leur expérience passée.
L'enseignement est donné selon le temps, le lieu et l'état de l'évolution du shishya. Un Saint ne donne jamais le mauvais exemple. Il est libre, il n'obéit qu'à la loi de l'Esprit, pas à la Loi humaine ; mais il se conforme toujours à la loi du pays dans lequel il vit. Il ne va jamais contre une religion, car toutes les religions pour lui sont semblables ; il n'y a que des routes différentes jusqu'à l'Unique Vérité.
« Car les chemins vers Dieu sont aussi nombreux que les êtres humains ; et aussi nombreux que les souffles de tous les enfants de l'homme » dit un poète soufi.
p. 123
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18 Mai
« Qu'est-ce que ahimsa ? » a demandé le français Philibert l'autre jour.
« Le vrai ahimsa ne peut pas vraiment être pratiqué sur le plan physique ; pas complètement du moins et pas par tout le monde. Que se passe-t-il dans les régions où rien ne pousse et que les gens doivent trouver de la viande ou du poisson à manger ? Les insectes que nous écrasons sans le savoir sous nos pieds, les germes que nous avalons et détruisons sont la vie, aussi. Ce que nous devons pratiquer c'est l'ahimsa mental et nous devons le vivre entièrement.
Ne pas tuer des êtres vivants n'est qu'une conception brute d'ahimsa, car c'est bien davantage. Le vrai ahimsa c'est de ne pas nuire aux sentiments des autres, ni à soi-même. C'est ne pas faire de mal aux autres, et ne pas faire de mal à soi-même ».
« Comment peut-on nuire à nos propres sentiments ou faire du mal à soi-même ? » voulut savoir le Français.
« Vous nuisez à vos propres sentiments en vous créant des habitudes. Si, par exemple, vous aimez boire du thé, et ne pouvez pas vous en procurer, vous souffrez, n'est-ce pas ? Alors vos sentiments sont touchés par l'habitude créée. Ne jamais, jamais nuire aux sentiments de personne et ne jamais créer d'habitudes dans le vrai ahimsa, voilà ce qu'il faut faire. En créant des habitudes, nous nous emprisonnons nous-mêmes ; emprisonnement est limitation. Et limitation est douleur ».
p. 164
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13 Janvier
Quelques hommes arrivèrent, et il se mit en colère car la sciure de bois qu'ils ont livrée était de mauvaise qualité.
« Voleurs » hurlait-il, quand ils furent partis.
En riant, je dis que je ne savais pas qu'un Saint pouvait se mettre en colère, jusqu'à ce que je vienne chez lui.
« Le monde est plein de fous et de fausses idées. Un Saint est un homme ordinaire. Mais il n'a aucune indulgence. Il a des désirs comme tout le monde, mais il ne les recherche pas. Quand ceux-ci sont satisfaits, il n'y a plus de plaisir. Et s'ils ne sont pas satisfaits, c'est l'indifférence et non la douleur. Voilà c'est tout.
p. 251
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Il semblait si fatigué ce matin et faible comme un chaton. Le regard loin, l'air sombre et douloureux.
« Oui, oui » dit-il distraitement, en réponse à mes pensées. « Vous pouvez poser des questions ».
« Y a-t-il une différence entre les âmes des hommes et des femmes ? Je crois qu'au niveau spirituel, il ne peut pas y avoir de différence ».
« Oui, une âme est une âme, Atman est Atman. Ce n'est que sur le plan physique qu'il y a une différence ».
Il resta silencieux ; moi aussi.
p. 102
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