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Pearl, jeune femme sans famille et sous la tutelle d'un oncle, se marie sur le tard à un représentant de commerce. Au tout début de leur relation, elle l'admire. Trois enfants plus tard et des déménagements sans fin à travers le pays, son regard a changé et son mari Beck décide de la quitter. Il ne reviendra pas voir ses enfants.

En apparence, Pearl est une femme admirable. Elle ne dit rien à ses enfants, trouve un emploi de caissière et gère sa famille, entretient sa maison. Faire comme si tout était normal.

En réalité Pearl, du point de vue de ses enfants et surtout de son aîné Cody, est une mère déconcertante, colérique et parfois terrifiante. Elle ne supporte pas que les gens aient des besoins, encore moins ses enfants. Pearl piquait toujours ses crises lors d'un repas. Elle hurlait, insultait et battait ses enfants. Pourtant Cody, Jenny et Ezra ont un ressenti différent de leur enfance. Ils se sont construits dans la fureur de leur mère et l'absence de leur père.

Lucide, Pearl reconnaît son incapacité à s'abandonner, se détendre, se laisser porter par le flot du jour, sa claire conscience de ce qu'elle était en train de faire, sans pouvoir s'en empêcher.

Cody, Jenny et Ezra sont adultes, Pearl est une vieille femme et les repas de famille finissent toujours mal. Ils se voient souvent, répétant sans cesse, avec acharnement, un mauvais scénario autour de cette tablée.
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Baltimore - Pearl Tull est sur le point de mourir. Ainsi débute le roman de Anne Tyler. Auprès d'elle, dans ces derniers instants, il y a Ezra, son fils, le deuxième, car avant lui il y a eu Cody, l'aîné, et puis Jenny, la cadette. le père et mari, Beck, représentant de commerce toujours sur les routes a pris un soir celle de la fuite : "Ce soir je pars" sans autre explication, prenant sa valise et avertissant Pearl qu'il enverrait de l'argent mais ne reviendrait jamais voir les enfants âgés entre 14 et 9 ans. Pearl ne désarme pas, elle trouvera des petits boulots et assumera cette nouvelle famille sans père, faisant en sorte de s'en sortir seule mais c'est une femme se révélant parfois violente que ce soit physiquement ou verbalement. Elle donne l'image d'une femme forte, courageuse mais ses enfants connaissent un autre visage.

C'est un roman sur l'histoire d'une famille que l'auteure s'attache à décrire, au fil des années, du départ de Beck à la mort de Pearl et à son enterrement avec un repas de funérailles aux multiples rebondissements, sur l'évolution de chacun de ses enfants jusqu'à l'âge adulte. La mère tient certes une place prépondérante de par sa personnalité, fière, égoïste parfois, que l'on pourrait qualifier par moments de bipolaire, assez autocentrée sur elle-même même si ses enfants sont une de ses priorités mais surtout pour l'image que donne "sa" famille à l'extérieur et donc d'elle.

Trois enfants, trois personnalités très différentes : Cody, à l'image de son père, qui veut être et avoir le meilleur en tout quitte à convoiter ce qui lui échappe, Ezra, le doux, le tendre, l'effacé Ezra, qui ne contrariera jamais ses proches, tentera toujours de préserver l'unité de la famille quitte à se sacrifier et Jennie, celle promise à un avenir brillant et qui mettra du temps à trouver son équilibre affectif.

Anne Tyler s'attache au fil des années à relater les relations familiales, dans ce qu'elles peuvent avoir de difficiles surtout quand la famille a brutalement éclaté, quand les faits sont constatés mais non dits, le départ du père en autre, quand la mère décide d'avoir la maîtrise totale de sa famille et de son environnement, ne laissant rien au hasard ni à la distraction, poussant peu à peu ses enfants à prendre de la distance, à se démarquer ou à souffrir eux-mêmes de certains troubles.

C'est un roman qui vous tient par la douceur de l'écriture dans l'énonciation des faits, malgré les accès de violence, malgré un affrontement familial qui s'annonce, parce qu'il relate des relations ou sentiments familiaux dans lesquels tout à chacun peut se retrouver, avoir vécu ou se sentir proche. Ce n'est pas un roman où l'action prédomine même si le climat psychologique dans lequel vit cette famille entretient une certaine tension, mais un roman sur le parcours d'une famille ballotée par la vie, les conflits intra-familiaux, les distances prises entre les enfants entre eux ou avec la mère, quatre identités et quatre personnalités.

J'ai aimé mais sans arriver à trop comprendre pourquoi, peut-être justement cette nostalgie, ce regard sur le passé familial qui nous plonge parfois notre propre vécu, acceptant ce voyage à travers le temps et laissant les caractères de chacun prendre forme peu à peu, acceptant cette immersion familiale grâce à la plume de Anne Tyler qui énonce mais jamais dénonce, elle relate des tranches de vie, il n'y a pas de regrets car à aucun moment l'un ou l'autre des personnages n'en a, l'auteure refusant de porter un jugement. C'est le constat d'une famille comme il en existe tant, avec des hauts et des bas, des relations parfois tendues, très peu de marques d'affection pure et pourtant il y a un fil entre eux, un attachement pudique, un lien résultant de ce qu'ils ont vécu sans doute, chacun réagissant différemment, héritage d'un passé et de la volonté de mener chacun à leur manière leurs propres destinées.
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Dans la famille qui a fini par s'arrêter à Baltimore (dans les années 60-80), il y a la mère, Pearl. Une femme qui ne vit que pour/par ses enfants... de manière toxique. Il y a le père, souvent absent, qui finit par abandonner. Et il y a les 3 enfants, deux garçons et une fille, qui grandissent dans une atmosphère difficile et feront leur chemin à leur manière, entre liens et détachements, une mémoire des événements différente, des peurs communes exprimées individuellement. Une famille et toute la complexité ambivalente des sentiments et des choix de vie... pas très réjouissante.
La "nostalgie" du titre est en anglais "homesick" : La maladie de la maison aurait pu bien convenir pour intituler ce bon roman américain qui se dévore.
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J'ai beaucoup apprécié ce roman par la justesse d'analyse des sentiments d'une famille dont les 3 enfants ont été élevés par leur mère après le départ du père.
On suit tout au long des pages leur évolution jusqu'à leur âge adulte, les relations souvent conflictuelles qu'ils entretiennent entre eux (surtout au moment des repas), le rapport qu'ils ont avec leur mère, différent selon leur individualité.
Je lirai volontiers d'autres ouvrages de cette auteure.
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Au nom du paraître, il est des silences destructeurs qui laissent des traces à vie où les blessures d'enfance se répercutent à l'âge adulte. Chacun survit comme il peut avec ses blessures qui ne refermeront jamais même au sein de la cellule familiale. Un portrait au laser d'une famille et de chacun de ses membres passionnant et émouvant. La nostalgie l'emporte tout de même car malgré tout, chacun conserve une âme d'enfant, celle qui n'est pas atteinte par la peur, la rancoeur et la jalousie. J'ai adoré ce livre et je compte bien découvrir les autres écrits de l'auteur.
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Dans ce livre de 1982 se dissimulent déjà les racines d'Une bobine de fil bleu, la famille y étant tout autant disséquée, les liens étant détissés soigneusement pour révéler la trame cachée derrière. le postulat de départ (une femme élève seule ses trois enfants) n'a, en soi, rien de rare, et pourtant l'auteure parvient une fois encore à jouer avec les points de vue et la temporalité pour livrer un roman fin et tendre, plein d'esprit et d'à-propos (plus d'infos : https://pamolico.wordpress.com/2020/08/04/dejeuner-nostalgie-anne-tyler/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Portrait d'une famille étrange, dont le père est parti, mais au sein de laquelle la mère, Pearl, a toujours tout porté à bout de bras et fait croire à ses enfants que leur père allait revenir. Pas tout à fait dysfonctionnelle, mais à la trajectoire bosselée, cette famille, au fil des ans, va se construire, chacun suivant un chemin différent.
Encore un tableau vif et réussi des familles américaines, depuis les années 60 jusqu'à aujourd'hui, comme Anne Tyler sait si bien le faire, presque au scalpel, mais avec une douce ironie et bienveillance.
Beaucoup aimé cette lecture, que j'ai trouvée (bizarrement !) rafraîchissante, dans la force de ce portrait de femme sans doute.
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Lu avec beaucoup de plaisir dans le texte original américain. Une famille racontée selon la perspective de chacun de ses membres, avec la mère vampiresque persuadée de sa vertu, le père absent peut-être "with a cause" et les enfants qui font ce qu'ils peuvent. L'aîné, persuadé d'être le mal-aimé, multiplie les bétises avant de compenser par la réussite matérielle, s'attachant à s'accaparer aussi tout ce qui revient à son plus jeune frère, le préféré de leur mère, y-compris ce qu'il a de plus intime. La soeur en fuite perpétuelle et le jeune frère qui s'attache inlassablement à les réunir, les réconcilier à l'occasion d'un déjeuner familial annuel qui invariablement tourne à la catastrophe, jusqu'au jour...
C'est sensible, à la fois universel et singulier. Chacun y retrouvera des réminiscences de sa propre enfance, des occasions perdues et de quelques joies précieuses quand même.
Premier livre lu de cette auteure. J'en lirai d'autres : assurément une belle découverte.
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Un roman au style impeccable. Anne Tyler pourrait décrire avec emphase et lourdeur les déchirements internes et externes de ces quatre personnages, la mère et ses trois enfants. Il n'en est rien, elle reste dans la légèreté et évite le pathos. Rien de plus normal finalement que cette famille tôt amputée du père - qui de toutes manières était déjà absent avant les quitter?
Le rôle tragi-comique de ces repas de famille qui ne se termineront jamais pour cause de dispute est compensé par la vision magnifique du rôle de la nourriture chez les humains, le plaisir d'en préparer pour les autres. J'ai trouvé cette partie extrêmement sensuelle, j'ai pensé à ces quelques films centrés sur la cuisine et ou l'on découvre l'humanité, comme par exemple les délices de Tokyo.
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Quand une famille se retrouve autour de la table
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