J'ai vraiment beaucoup aimé cette lecture, même si je dois admettre que j'ai encore du mal à croire en la psychogénéalogie, malgré le récit fou (et scientifiquement prouvé) qu'il en est fait dans l'ouvrage. Peut-être est-ce dû à une certitude ancrée en moi selon laquelle ce que mes ancêtres ont vécu ne me concerne nullement et n'a donc aucun impact sur moi ?
Quoiqu'il en soit, je crois qu'il serait bénéfique d'enseigner cette branche de la psychologie dans les écoles afin de faire acquérir aux enfants la notion de mémoire transgénérationnelle. Ainsi, peut-être qu'avec le temps, les parents (et les familles, d'une manière plus générale), prendront conscience de l'impact de leurs traumatismes non digérés et de leurs problématiques intrapsychiques sur la vie future de leurs descendants.
En ce qui concerne la forme du récit, certaines métaphores employées par l'auteure résonnaient en moi avec une force au-delà de l'imagination ! Et ces phrases transcendantes ont contribué à m'élever dans un état second au cours de ma lecture. Par ailleurs, j'en ai mis quelques unes dans les citations. J'ai beaucoup apprécie la fluidité du style de l'auteur, ainsi que l'emploi de la première personne du singulier au présent, avec lequel je suis déjà bien familiarisé grâce à
Alexiane de Lys.
Cependant, comme il l'est mentionné à la fin de l'ouvrage par Luc Bruyninx et
Ghislain Devroede, le cas de Virginie reste assez rare, bien que l'hypnose ait aidé de nombreuses personnes à cheminer jusqu'à leur source biologique et jusque dans les profondeurs insoupçonnées de leur Inconscient. Ainsi, je crois qu'un ouvrage qui viendrait recenser des études scientifiques sur la psychogénéalogie et la mémoire transgénérationnelle permettrait de donner plus de poids au récit autobiographique de Virginie ainsi qu'à cette branche de la psychologie (qui n'est d'ailleurs pas du tout enseignée dans mon cursus d'études en psychologie, ce qui est vraiment une façon de se fermer des portes qui donnent sur des connaissances enrichissantes, à mon sens).
Mais sinon, pour résumer, cette lecture fut un régal pour moi. Il y avait une forme de suspense grâce à laquelle on vivait la recherche des origines de Virginie à travers ses yeux. On assistait à sa guérison dans son propre corps ainsi que dans ses propres pensées.
Pour finir, je dirai que, philosophiquement parlant, la mémoire transgénérationnelle soulève bien des questions. Et scientifiquement parlant aussi, mais cela,
Ghislain Devroede l'a déjà expliqué à la fin de l'ouvrage. Philosophiquement, cela nous questionne quant à la mortalité de l'homme, qui n'est finalement pas si mortel que cela. C'est-à-dire que lorsqu'un parent meurt, des résidus de son existence sont en quelque sorte transmis à ses enfants. Dans la nature, peut-être est-ce une manière pour l'enfant d'apprendre ce qui est dangereux et ce qui est bon, afin de mieux vivre, ou tout simplement de survivre ?
Mais alors, il sera nécessaire pour l'humanité, enfin, pour chaque individu, de faire un travail sur soi afin que cette mémoire transgénérationnelle soit salutaire au descendant qui en sera traversé, et dans le but qu'elle ne se transforme pas en un fardeau dont il faille se délester.
SHDB.