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Astérix tome 15 sur 40
EAN : 9782012101470
48 pages
Hachette (25/05/2005)
4.02/5   1213 notes
Résumé :
Nous sommes en 50 avant Jésus-Christ ; toute la Gaule est occupée par les Romains... Toute ? Non ! Car un village peuplé d'irréductibles Gaulois résiste encore et toujours à l'envahisseur. Et la vie n'est pas facile pour les garnisons de légionnaires romains des camps retranchés de Babaorum, Aquarium, Laudanum et Petibonum...
César veut faire la guerre et demande de l'argent au Sénat, mais voila, il est hors de question de conquérir quoi que ce soit tant que... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (71) Voir plus Ajouter une critique
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La Zizanie marque un tournant dans la production de René Goscinny. C'est la fin de la période insouciante. On avait déjà un peu senti le coup venir avec Astérix Et le Chaudron, mais là, c'est officiel.

Il aborde des sujets beaucoup plus " graves ", beaucoup plus adultes, l'argent dans Astérix Et le Chaudron, les relations humaines dans cet album. Il en va de même dans la série Lucky Luke, où l'auteur se montre toujours plus désespéré, toujours plus désabusé sur le genre humain. L'origine de cet état de fait est probablement à rechercher dans les difficultés professionnelles et les déceptions répétées qu'essuie le scénariste sous son autre casquette de directeur de journal et d'homme d'affaires.

On n'est plus au temps où il suffisait de faire une bonne partie de déconnade avec Albert Uderzo pour pondre un bon album. Il y a désormais des tas de responsabilités, diriger des équipes, résoudre des difficultés sans fin, à la rédaction ou ailleurs.

Entre autre, les jeunes auteurs que vous prenez sous votre aile au sein du journal Pilote et qui vous taillent des costards par derrière (Claire Bretécher, notamment, était connue pour ça bien qu'elle était loin d'être la seule. Il y avait toute la " nouvelle garde ", même si ça fait sourire de dire ça maintenant, à l'époque c'étaient de jeunes loups que Goscinny avait lancés et qui se rebellèrent, le taxant de " dictateur " dans son journal.)

Bref, la joie des relations de travail qui procure ici un sujet tout trouvé. Dans l'histoire qui nous occupe, ce sera le fétide Tullius Détritus, dont Goscinny nous dresse cette description, je cite : " C'est un être immonde, mais très efficace. L'horrible visage vert de la discorde apparaît sur son passage ; ça tient du prodige... "

Dans les bulles, les auteurs utilisent cette image, en colorant de vert plus ou moins foncé les répliques où les graines de la discorde sont les plus épanouies. L'idée de César est donc, cette fois, pour casser la malédiction des irréductibles Gaulois d'Armorique, de semer la zizanie dans leurs rangs.

Et Détritus n'a pas grand mal à le faire, car chacun y met du sien pour attiser les braises au vent mauvais de la discorde et du fiel bon marché. Astérix lui-même est mis en porte-à-faux, comme dans Astérix Et le Chaudron. Il faudra toute la finesse de Panoramix et bien évidemment les gros bras d'Obélix pour venir à bout de cette discorde, et encore...

Je pense que nous sommes nombreux à avoir éprouvé ou à éprouver encore au quotidien les sévices de tels fouteurs de merde. Des gens dont le seul plaisir ou le seul but dans la vie semble être de créer une mauvaise ambiance (je crois même en avoir vu un ou deux sur Babelio, mais, chuuuut ! n'attisons pas le feu qui dort.).

Dans le monde de l'entreprise, certains appellent ça " diviser pour régner ", moi j'appelle ça tellement n'avoir rien d'autre dans sa vie et tellement être aigri soi-même qu'on cherche à reporter son mal-être sur les autres en essayant d'en tirer une jouissance malsaine.

J'en terminerai en signalant une superbe caricature de Lino Ventura en Aérobus, là encore, un acteur dont le coeur de cible n'était pas spécialement les enfants, tout comme le sujet de l'album.

Donc, plus que jamais, un numéro à double lecture, qui nous fait rire, certes, mais un peu jaune (ou même vert !). Cependant je ne voudrais pas semer la zizanie en vous imposant cet avis si vous ne le partagez pas, car ce n'est pas grand-chose dans le fond.
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Excellent titre pour cet album intemporel d'Astérix où Goscinny fait oeuvre moralisatrice en introduisant un semeur de discorde dans le village gaulois et cela fonctionne parfaitement.

Seuls Panoramix , Astérix et son ami Obélix se tiendront à l'écart de cette zizanie, au risque de mettre en péril le village, dépourvu de potion magique, alors que les romains s'apprêtent à lancer une offensive décisive.

Si cet album contient sa dose habituelle d'humour, c'est sa mise en valeur des faiblesses et turpitudes humaines qui ne résistent pas à la flatterie des fauteurs de troubles. de la petite communauté familiale, à un grand groupe, un pays et même une planète, zizanie et son cortège de guerres intestines ou mondiales peuvent survenir, facilitées qu'elles sont par ceux qui compte en tirer un parti personnel, rarement collectif.

Heureusement, les gaulois du village retrouveront la raison et l'album pourra prendre fin avec le banquet final où l'on ne se disputera pas les sangliers.

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La lettre Z évoque pour moi spontanément l'espoir, la joie de vivre, la fantaisie, comme Zorro, Marcel Zanini, Zep, Pierre Perret... Mais à l'inverse, dans les moments que nous vivons elle peut aussi évoquer le pire qui soit, le pire peut-être à venir... Z.
Dans notre chère langue française nourrie d'incroyables différences, nous avons ainsi hérité à partir du grec et du latin, - je vous avoue avoir effectué quelques recherches sur le Robert, un mot singulier avec ses deux Z : Zizanie ! Il n'est pas le seul, il y a aussi zinzin... Amateurs de Scrabble , cela n'arrange rien à votre affaire, il n'y a qu'un seul Z dans le jeu... Zut !
Mais revenons à nos chers amis et irréductibles Gaulois qui résistent, dans leur fameux village retiré, encore et toujours à l'envahisseur romain.
Une idée vint à Jules César qui décida d'envoyer en Gaule un semeur de trouble, ex-prisonnier, du nom de Tullius Détritus, afin de semer cette graine dévastatrice qu'on nomme la zizanie. Pardon par avance ! Je vais dire quelque chose d'horrible, d'insupportable à mes oreilles, que je n'aime pas entendre et encore moins dire, - on appelle cela un délit de faciès, mais avouons que ce personnage a vraiment le physique de l'emploi. Ce propos bien sûr se limitera aux seuls personnages de cette BD, mes chers amis...
Et je n'ai pas un seul instant imaginé chercher une ressemblance du personnage de Tullius Détritus avec un quelconque personnage politique actuel...
J'ai adoré cette BD, je l'ai relue tout récemment.
En effet, je confirme que Jules César réussit bien son coup. C'est une vieille ficelle, diviser pour mieux régner, et quoi de mieux que d'envoyer un type du genre Détritus... C'était un défi quasiment impossible tant la communauté de ces irréductibles gaulois est solidaire comme un seul bloc. Mais c'est sans compter sans ce fameux PDFH. Oui vous savez, le Putain de Facteur Humain !
Vous introduisez un Détritus, - je parle ici du personnage, dans une communauté humaine qui s'entend bien, au hasard une famille, une école, une équipe sportive, une entreprise, une collectivité... et voyez le résultat très vite. C'est comme un venin... Tout part en vrille. Alors, imaginez une nation...
Ici Astérix et Obélix en viennent à s'étriper, c'est dire... Mais c'est sans compter sur les personnages secondaire comme Panoramix...
Certes notre société est clivée sur des sujets essentiels, sel ou sucre, pain au chocolat ou chocolatine, nord ou sud, depuis peu il semblerait qu'il y aurait d'autres sujets clivants mais je ne les connais pas, ou plutôt je veux les ignorer.
Aujourd'hui, observant la scène politique actuelle à l'approche des élections présidentielles, nul doute que René Goscinny se réjouirait à identifier et caricaturer le fameux Détritus dont nous avons hélas hérités.
Je subodore que le dessin d'Uderzo serait à peine différent...
J'ai relu La Zizanie. Cette BD m'apparaît bien plus grinçante aujourd'hui que lorsque je l'ai lue la première fois. Maturité ? Contexte ? Je ne sais pas. J'ai continué de m'amuser à reconnaître certains personnages comme Uderzo aimait à les croquer, certains sont célèbres on les reconnaît volontiers et on rit, d'autres, paraît-il, sont des voisins, des amis, des moins amis, des auteurs, c'est délicieux !
Ici j'ai adoré le portrait du légionnaire colérique Aérobius, si je vous dis que j'aurais aimé l'entendre citer : « J'ai connu une Polonaise qui en prenait au p'tit déjeuner », peut-être le reconnaitrez-vous ? Allez, les paris sont lancés !
Zzz
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Prof de maths ?
Agent du fisc ?
Sous-ministre des finances ?
je me demande de qui se sont inspirés Uderzo et Goscinny pour créer Tullius Detritus personnage central de cet album ?!
Les romans ne savent plus quoi inventer pour vaincre la résistance du village gaulois.
Un conseiller De César, lui propose de leur envoyer un semeur de discorde parmi eux...
Detritus, est, à mon humble avis, l'un des méchants les plus intéressants des classiques de la bande-dessinnée franco-belge.
Je le place au même niveau que Rastapopoulos chez Tintin, ou Zorglub chez Spirou & Fantasio !
Le pire, c'est que des Tullius Detritus, il en existe dans la "vraie vie", n'en connaissez vous pas ?!
Même aux galères ce genre de personnages sévit encore...
J'ai cet album depuis 1975 ! C'est un de mes préférés, ne serait-ce que parce qu'on y retrouve ce cher Lino Ventura caricaturé en centurion (Caius Aeorobus) !
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René Goscinny au sommet !

Je n'avais pas ouvert cet album depuis des lustres, et pourtant, je le connais par coeur, et c'est même, pour moi, avec le Domaine des Dieux, le summum du talent de René Goscinny.

Tout est parfait dans cet album, il est à se tordre de rire, on y rit de tout, on passe du burlesque à l'humour intello en l'espace d'une case, les répliques sont fines, pratiquement chaque parole est un gag, et on éclate de rire pour un coup de massue dans la tronche. Chaque personnage est très finement élaboré, les petits rôles ont leur importance, j'adore Savancosinus avec sa massue, c'est la première fois que les porteurs d'Abraracourcix on un véritable rôle, et les femmes aussi prennent de l'importance, pas vraiment très flatteuse. Les idées sont délirantes, cette histoire de guerre psychologique est une trouvaille géniale pour entretenir un running gag qui n'a rien de psychologique. La graphie des texte participe à la dynamique du récit, avec les phylactère qui verdissent quand les disputes deviennent plus amères, encore une autre trouvaille géniale. Les auteurs trouvent même le moyen de se moquer d'eux même par l'intermédiaire de Bonemine : “Eh bien, si des imbéciles écrivent un jour l'histoire de notre village, il n'appelleront pas ça, les d'aventures d'Abraracourcix le gaulois !!!”

Aussi, il s'agit de l'intrigue la plus complexe et originale de René Goscinny, qui avec son personnage de Tullius Detritus nous enseigne ici l'art de la calomnie, sujet encore plus actuel aujourd'hui avec les théories du complot et fake news qu'on voit fleurir sur les réseaux sociaux. Il démontre bien le processus, avec les ragots, les mauvaises interprétations, l'exagération... Les méthodes de ce Tullius Detritus sont très élaborées : avec juste un geste, celui d'offrir un vase, il parvient presque à détruire le village des irréductibles gaulois. C'est certainement l'ennemi d'Astérix et Obélix le plus intéressant de tous, le mieux conçu, le plus subtil et le plus tordu.

Quand mon père a ramené cet album à la maison, à sa sortie, j'avais six ans et je ne comprenait pas trop cette histoire de vase, ce qui me plaisait surtout, c'est la grande illustration de la bataille, parce que comme le dit Obélix :”Cette bataille a été un succès, il y avait un monde fou !”.

Il date des années Pompidou. Je l'ai relu des dizaines de fois, découvrant de nouvelles choses au fur et à mesure, et 50 ans après, j'éclate encore de rire. Il est génial parce qu'il est intemporel, et propose, comme dans les meilleurs récits de René Goscinny, plusieurs lectures, à plusieurs niveaux.

Pour les curieux qui voudraient savoir de qui se sont inspiré Goscinny et Uderzo pour créer Tullius Detritus, sachez que son physique lui vient de Michel Jobert qui n'était pas encore ministre à la sortie de cet album, je me souviens qu'il était régulièrement la cible de dessins de presse, jouant sur sa petite taille et son air pas vraiment joyeux, je me rappelle de lui parce que je regardais les dessins dans le Canard Enchainé que mon père laissait trainer dans le salon, mais c'était peut-être un peu plus tard, lorsqu'il était ministre des affaires étrangères (1973-1974). en 1970, il était conseiller de Pompidou, spécialisé des relations avec les États-Unis et l'URSS. À ses côté, Lino Ventura dans le rôle du centurion Aérobus. Les auteurs, lorsqu'ils plaçaient des caricatures dans leurs albums, ne cherchaient pas forcément à ce qu'ils coïncident avec le caractère du personnage.

Il y a quand même quelque chose de cruel lorsqu'on relit cet album, il nous fait entrevoir la relative pauvreté de tout ce qui a été réalisé dans cette série sans René Goscinny au scénario.

Faites comme moi, relisez La Zizanie !
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Citations et extraits (50) Voir plus Ajouter une citation
Bonemine : Ah, il est beau, l'homme le plus important du village ! Les Romains ont compris, eux ! Et à Astérix on ne lui offre pas des menhirs et autres cochonneries !... On leur offre des objets d'art, aux gens vraiment importants !
Abraracourcix : C'est moi, le plus important.
Bonemine : Ah oui ? Eh bien, si des imbéciles écrivent un jour l’histoire de notre village, ils n’appelleront pas ça, les aventures d’Abraracourcix le Gaulois !!!

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Un légionnaire : Nous avons appris que nous possédons le secret de la potion magique…
Un autre : Et les camarades se demandent pourquoi on ne nous en donne pas au lieu de nous exposer aux coups de ces Gaulois à moitié fous !
Détritus : Hé, hé, hé ! Votre potion magique, c'est moi !
Le premier : Une marmite ! Vite ! Et qu'on le fasse bouillir !

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Légionnaire : Ô Centurion Aérobus, au péril de ma vie, je viens te faire mon rapport: l'arrière-garde a été attaquée par traîtrise et n'a cédé qu'après une lutte terrible.
Aérobus : Imbécile ! L'arrière-garde n'a pas fait son travail, ce qui a transformé l'avant-garde en arrière-garde. Retourne en arrière, et en avant !

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Assurancetourix : Mais je n'ai rien dit, moi !
Cétautomatix : Je sais bien, mais je ne peux tout de même pas taper sur ce vieux débris !
Agecanonix : Vieux débris, moi ? J’ai le droit qu’on me tape dessus ! Je veux qu’on me tape dessus !

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STRADIVARIUS (de sa voix bien modulée habituée à faire vibrer les foules) : Que César fasse respecter Rome dans les pays conquis, avant de songer à de nouvelles aventures !
LES AUTRES SÉNATEURS : Oui ! Avé !
CÉSAR : Organisons un symposium !
SON CONSEILLER : Ça s'impose, ô César !
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Extrait du livre audio « Astérix aux Jeux Olympiques » d'Albert Uderzo et René Goscinny lu par Dominique Pinon, Jean-Claude Donda, Guillaume Briat, Bernard Alane, Emmanuel Curtil, Julien Chatelet, Stéphane Ronchewski et Caroline Klaus. Parution numérique le 17 janvier 2024.
https://www.audiolib.fr/livre/asterix-aux-jeux-olympiques-9791035415778/
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