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Critique de MissSherlock


Dans les aventures d'Astérix, les femmes n'ont jamais eu le beau rôle. Totalement absentes du premier album (Astérix le gaulois), elles ont brillé par leur rôle de potiches au fil des épisodes. Reléguées au rang de ménagères, de bimbo (la femme d'Agecanonix), de fauteuses de troubles et de cancanières, les femmes du village sont aussi privées de potion magique (hormis dans le Devin).
Cela n'avait jusqu'ici que peu d'importance dans le sens où les hommes ne valaient pas mieux que leurs compagnes et se faisaient copieusement égratignés par Goscinny et Uderzo.

Avec La Rose et le Glaive, Uderzo franchit une étape : la misogynie pure.
Publié à l'automne 1991, l'album témoigne clairement du rejet de l'arrivée d'Edith Cresson au poste de Premier Ministre en Mai de la même année et, plus généralement, de l'accession des femmes à des postes de responsables.

Les femmes ne sont plus seulement caricaturées, elles sont humiliées.
Ainsi Maestria qui représente le mouvement féministe est revêche, masculine et franchement moche. Elle monte le bourrichon aux femmes du village et provoque la zizanie dans les ménages. Les femmes ne veulent plus être les esclaves des hommes, veulent des responsabilités et porter des braies. C'est la guerre des sexes.

En parallèle, César a l'idée de se jouer de la supposée galanterie gauloise et envoie une troupe de légionnaires composée uniquement de femmes. Aucun des hommes du village n'oserait se battre contre une femme ! Aucun homme ? Astérix décoche tout de même un coup de poing dans le visage rébarbatif de Maestria ! Voilà le héros de mon enfance transformé en Brutus...

L'épilogue est une insulte à l'intelligence féminine : ne pouvant combattre les femmes légionnaires à coups de tatanes, Astérix met au point une stratégie avec Maestria qui consiste à détourner la centurie féminine de sa mission. Voilà donc nos braves légionnaires prises en embuscade par les femmes du village qui ont organisé un marché géant et des défilés de mode.
"Tout est bien qui finit bien" : les femmes reprennent leur fonction initiale de ménagères tandis que les hommes retrouvent leur virilité et leur place dominante au sein du foyer. Cerise sur le gâteau, Maestria décide de quitter le village et rend sa place à Assurancetourix.

Voilà donc la vision imbécile d'Uderzo : il est impossible de faire confiance à une femme puisqu'elle est incapable de prendre ses responsabilités et s'en détourne à la vue d'un sac à main. Par leur comportement émancipatoire, les femmes du village ont mis en danger le village et donc leur indépendance vis-à-vis de Rome tandis que les femmes légionnaires ont trahi leur engagement patriotique pour s'adonner au shopping. Heureusement que les hommes sont là pour veiller sur ces créatures sans cervelle.

Avec La Rose et le Glaive, Uderzo prouve une fois encore qu'il est un auteur très médiocre qui aurait dû laisser Astérix mourir en même temps que Goscinny. Cet album est imbuvable, conservateur, machiste et dépourvu d'humour.
Une vraie purge.
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