Livre lu dans le cadre du challenge ABC 2015-2016.
Livre découvert en furetant sur internet à la recherche d'un auteur en U. Je dois bien avouer que le résumé est bien loin de l'histoire réelle de cette lecture jeunesse, certains des éléments cités n'apparaissent même pas dans l'histoire, c'est à croire que l'éditeur n'a pas lu le livre avant d'en faire un résumé... Cela ne m'a pas empêché de passer un agréable moment en sa compagnie et d'être impatiente d'en lire la suite dès la clôture du challenge.
L'histoire commence par la rencontre avec Erin, jeune fille de 10 ans, peu de temps avant qu'elle ne perde sa mère dans des circonstances tragiques. Erin est très curieuse de nature et elle pose une multitude de questions à sa mère, non dénuée d'intérêt d'ailleurs car elle a une façon très particulière de réfléchir, très mature. La mère d'Erin appartient à la communauté des tôdâshus, ce sont des vétérinaires de tôdas, sorte de serpent géant à cornes. Erin va donc se retrouver orpheline de façon peu conventionnelle et n'aura aucun moyen de retourner dans son village. Elle sera donc accueillie par un vieil apiculteur qui lui apprendra tout ce qu'il sait sur la nature et sur bien d'autres sujets. Son adolescence se passera donc entre questions et apprentissage de la vie jusqu'au jour où une très belle opportunité s'offrira à elle pour réaliser son rêve.
Erin est une jeune fille très agréable à suivre dans ses questionnements et les différentes aventures qu'elle vivra grâce à son courage et sa générosité. Malgré une particularité génétique due à sa mère, elle ira toujours vers les autres et sera avide d'apprendre quelque soit les sujets. Grâce à ça, elle m'a ainsi appris différentes choses sur l'apiculture et le monde des abeilles. L'auteur a par ailleurs une plume très agréable et les pages défilent toutes seules, grâce au week-end, il a été lu en 2 jours. L'histoire est un peu longue à démarrer mais Erin a su titiller ma curiosité dès le départ, c'est une courageuse petite fille que nous suivons. L'univers créé est très intéressant et grâce à quelques narrateurs extérieurs à Erin, nous apprenons différents éléments liés aux légendes et à la politique de ce monde permettant ainsi de mieux l'appréhender. Il faudra d'ailleurs que je me renseigne si les tôdas et les ôjûs ne font pas partis de la mythologie japonaise.
Comme vous l'aurez compris, une excellente découverte a été au rendez-vous de ce premier tome et il me tarde de connaître la suite des aventures d'Erin. Il s'agit d'une littérature jeunesse très intéressante à lire et qui fait la part belle à la curiosité, à l'apprentissage de la mémoire et de la réflexion, et aux connaissances. Si vous êtes amateurs de littérature japonaise sur fond d'apprentissage, je vous conseille très fortement de découvrir ce diptyque et son auteur. Pour ma part, je lis le tome 2 dès que possible.
Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Une belle découverte que ce roman jeunesse d'origine japonaise!L'intrigue s'installe doucement, au point qu'on devine tout juste où elle veut en venir. On nous présente les différents personnages et les histoires qui les accompagnent comme autant de pièces d'un puzzle en morceaux, qu'on aimerait vraiment assembler. Malheureusement, la brusque fin de ce premier tome ne nous en laisse pas le temps. Mais ce rythme, tout en étant un peu frustrant, n'est pas un point faible. Au contraire, il permet au récit de se dérouler sans accroc. J'espère réussir à trouver le second tome, malgré le fait que cette série n'est plus éditée (ce qui, selon moi, est à déplorer). le monde créé s'inspire d'un Japon un peu médiéval fantastique, avec des créatures intrigantes, une société qui sonne comme une monarchie revisitée et des personnages hauts en couleurs auxquels on s'attache rapidement. L'écriture est simple, mais réussit à évoquer des sujets sérieux et actuels avec des parallèles coulés dans le récit ( racisme, également des sexes, jugements hâtifs, ...). Ces évocations sont si bien amenées qu'elles n'en sont pas moralisatrices. Et derrière tout ça, une histoire originale, qui avance à son rythme et qui se boit comme un verre d'eau fraîche en pleine canicule.
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De toute façon, elle savait depuis le début qu'elle ne s'en sortirait pas - ses blessures étaient trop importantes. Mais elle pouvait sauver Erin... Certes, elle n'avait absolument pas le droit de faire ça, même pour sauver sa propre fille. Elle le savait depuis sa naissance. C'était tabou. Elle connaissait l'interdit aussi clairement que s'il avait été gravé sur ses os.
Si elle faisait ça maintenant, devant tout ce monde sur la plage, elle savait parfaitement le terrible malheur qu'elle allait déclencher, dans un futur plus ou moins proche.
Soyon regarda sa fille dans les yeux. Elle vit son visage ruisselant d'eau et de larmes. Et devant ce visage, le conflit intérieur qui la déchirait s'évanouit comme une bulle.
Soyon serra sa fille dans ses bras et lui murmura à l'oreille :
- Érin, ce que je vais faire maintenant, ne le refais jamais. c'est un crime terrible.
Érin regarda sa mère, sans comprendre ce qu'elle venait de dire.
Soyon sourit, puis la serrant contre elle d'une main, murmura :
- Tu dois vivre! Et être heureuse !
Alors elle jeta le poignard et porta sa main à sa bouche, et, de toutes ses forces, siffla entre ses doigts. Un son strident, aigu, aux harmoniques complexes, résonna sur l'étang. Aussitôt, les tôda cessèrent de bouger, au point que la surface jusque-là agitée de l'étang devint très vite plate. Ils n'étaient pas tétanisés, non, seulement calmes ; les mâchoires légèrement relevées, ils regardaient la mère d'Érin.
« Devant n’importe quel problème, il n’y a qu’une seule façon de faire dans la vie : inutile de se torturer, il suffit de tout prendre à la légère pour que la solution à laquelle on n’a pas pensé apparaisse comme une lumière. »
C’était sa philosophie.
Tu m’as dit une fois que le parfum de chaque espèce de fleurs attire des espèces d’insectes différents. Alors j’ai pensé que c’était peut-être pareil : des insectes différents sont venus parce que les tôda ont changé d’odeur.
Les larmes, c’est le venin de la tristesse. Il faut les faire couler pour que la tristesse parte avec elles.
« Chaque région a son accent et ses façons de parler, il n’y a rien de risible à ça. Si quelqu’un se moque de l’accent de votre région, vous trouverez pas ça drôle, pas vrai ? »