Parler sans savoir et sans comprendre n’est jamais une bonne chose.
Garder son sang-froid ne suffit pas pour former un jugement correct.
Cette petite est comme un poussin qui vient de sortir de l’œuf et qui a soif de connaissances.
Les larmes, c’est le venin de la tristesse. Il faut les faire couler pour que la tristesse parte avec elles.
« Devant n’importe quel problème, il n’y a qu’une seule façon de faire dans la vie : inutile de se torturer, il suffit de tout prendre à la légère pour que la solution à laquelle on n’a pas pensé apparaisse comme une lumière. »
C’était sa philosophie.
Tu m’as dit une fois que le parfum de chaque espèce de fleurs attire des espèces d’insectes différents. Alors j’ai pensé que c’était peut-être pareil : des insectes différents sont venus parce que les tôda ont changé d’odeur.
« Chaque région a son accent et ses façons de parler, il n’y a rien de risible à ça. Si quelqu’un se moque de l’accent de votre région, vous trouverez pas ça drôle, pas vrai ? »
-... Ce gosse mentait tout le temps, sans aucun scrupule, Et il aimait surtout les mensonges tordus, ceux qui peuvent blesser quelqu'un. Les mensonges doucereux, qui ...ont l'air presque vrais, les mensonges cruels. Les seuls domaines où il brillait, c'était la jalousie et l'égoïsme...
De toute façon, elle savait depuis le début qu'elle ne s'en sortirait pas - ses blessures étaient trop importantes. Mais elle pouvait sauver Erin... Certes, elle n'avait absolument pas le droit de faire ça, même pour sauver sa propre fille. Elle le savait depuis sa naissance. C'était tabou. Elle connaissait l'interdit aussi clairement que s'il avait été gravé sur ses os.
Si elle faisait ça maintenant, devant tout ce monde sur la plage, elle savait parfaitement le terrible malheur qu'elle allait déclencher, dans un futur plus ou moins proche.
Soyon regarda sa fille dans les yeux. Elle vit son visage ruisselant d'eau et de larmes. Et devant ce visage, le conflit intérieur qui la déchirait s'évanouit comme une bulle.
Soyon serra sa fille dans ses bras et lui murmura à l'oreille :
- Érin, ce que je vais faire maintenant, ne le refais jamais. c'est un crime terrible.
Érin regarda sa mère, sans comprendre ce qu'elle venait de dire.
Soyon sourit, puis la serrant contre elle d'une main, murmura :
- Tu dois vivre! Et être heureuse !
Alors elle jeta le poignard et porta sa main à sa bouche, et, de toutes ses forces, siffla entre ses doigts. Un son strident, aigu, aux harmoniques complexes, résonna sur l'étang. Aussitôt, les tôda cessèrent de bouger, au point que la surface jusque-là agitée de l'étang devint très vite plate. Ils n'étaient pas tétanisés, non, seulement calmes ; les mâchoires légèrement relevées, ils regardaient la mère d'Érin.