En aikidō, il faut absolument se tenir debout sur le pont flottant du ciel « Ame-no-uki-hashi-nitatashite ». Cela, en effet, est nécessaire pour retourner à l’unité avec les parents de l’origine première, l’esprit de la grande origine et le Grand Dieu. Si même, il n’y a rien d’autre, il faut se tenir sur le pont flottant. C’est le fait de s’employer à se conformer soi-même à la pratique de chinkon kishin, en faisant de soi un néant face au Grand Dieu. (p. 140)
Aiki est la voie qui a pour rôle de rétablir ce monde allant à la dérive, en se tenant debout au cœur de l’univers. C’est se purifier soi-même, purifier l’individu, le royaume et l’univers, et progresser par le nom divin. Maintenant, commence le véritable travail de l’aikidō. Je ne connais pas d’autre moyen que l’aikidō pour rétablir ce monde. (p. 148)
Chaque jour je m’entraîne à me détacher des choses, et ce faisant, j’ai vu mon propre corps de lumière. Quelquefois cela ressemble à Fudōmyōō avec son grand brasier lumineux dans le dos, d’autres fois cela est semblable au bodhisattva Kanzeon. Moi Ueshiba, je me suis interrogé et j’ai su. C’est parce qu’il y a l’univers en moi. C’est parce qu’il y a tout. Parce que l’univers est moi-même. Parce que je suis l’univers, moi-même, je ne suis pas. Ou encore, parce que moi-même suis l’univers, seul moi-même existe. (p. 150)
Devenir l’esprit et le corps de cet univers, et pratiquer la lumière de l’harmonie est ce que, maintenant, je nomme l’aikidō.
[...]
Pour les hommes, purifier les impuretés et les souillures, et
accomplir la mission reçue du ciel, c’est l’aikidō. C’est pour cela que vous faites la prière pour la paix du monde comme le recommande Goi sensei. Mais il ne faut pas prier du bout des lèvres. Si vous ne le faites pas véritablement, cela n’aboutit à rien. (p. 141)
Morihei Ueshiba - Démonstration d'Aïkido au ministère de la défense (1957)