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Léo Lack (Autre)
EAN : 9782070374632
128 pages
Gallimard (03/05/1983)
3.95/5   3798 notes
Résumé :

Fred Uhlman

L'ami retrouvé

Âgé de seize ans, Hans Schwarz, fils unique d'un médecin juif, fréquente le lycée le plus renommé de Stuttgart. Il est encore seul et sans ami véritable lorsque l'arrivée dans sa classe d'un' garçon d'une famille protestante d'illustre ascendance lui permet de réaliser son exigeant idéal de l'amitié, tel que le lui fait concevoir l'exaltation romantique qui est souvent le propre de l'adolescence. C'es... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (411) Voir plus Ajouter une critique
3,95

sur 3798 notes
Comment un si petit livre peut-il délivrer un message aussi grand.
C'est là le talent de certains écrivains comme Zweig ou ici Fred Uhlman.
l'ami retrouvé est un récit attachant sur une époque qui l'est moins.
Hans est un lycéen de 16 ans qui s'ennuie, jusqu'au jour où nouvel élève va entrer dans sa vie.
Entre Hans, fils de médecin juif et Conrad issu d'une grande famille d'aristocrate allemande une amitié forte va les unir. Nous sommes en 1932 à Stuttgart; on commence à parler d'un certain Adolphe Hitler.
Cette amitié si forte va peu à peu perdre en intensité au grand désespoir de Hans. " Désormais la question essentielle n'était plus de savoir ce qu'était la vie, mais de décider de ce qu'il fallait faire de cette vie sans valeur.."
Je crois que le personnage qui m'a le plus touché c'est le papa de Hans qui est convaincu que le nazisme est une maladie qu'il faut soigner.
Lui qui a combattu pendant la 1ère guerre mondiale, lui qui a reçu la croix de fer, est loin de se douter que l'Allemagne, patrie de Beethoven et de Goethe, va tomber si bas.
J'ai aimé ce récit, plein de poésies et de douleurs.
A celles et ceux qui ne l'ont pas lu je vous le recommande vivement.
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Une petite heure de lecture, agréable mais sans plus, qui prend soudain une toute autre dimension à la dernière ligne. Que d'émotion alors, j'en étais toute retournée, larmes et frissons à la clé.

Comme le souligne Arthur Koestler dans l'introduction, Fred Uhlman a écrit un récit court, mais abouti et complet, de la même façon que le peintre qu'il était faisait rentrer une oeuvre dans le cadre délimité d'une toile. C'est très impressionnant, surtout pour moi qui ai habituellement besoin de longs développements pour rentrer dans l'histoire et ressentir des émotions. Là, j'ai certes lu avec tiédeur les débuts de cette amitié délicate entre un adolescent juif et un jeune nazi dans les Années Trente, mais tout a pris du relief et de la force à la lumière du dénouement. Moi aussi j'ai eu l'impression d'un ami retrouvé.

En un mot comme en cent, j'ai beaucoup aimé ce livre, pour l'amitié, l'héroïsme et l'humanité, et le recommande chaudement, aux adultes comme aux adolescents.
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Fred Uhlman, cet artiste-auteur à la vie mouvementée, prouve par ce court récit que la qualité n'est définitivement pas liée à la quantité.

Un peu plus de 100 pages, à peine 1 heure de lecture mais quelle intensité !

Je doute que vous n'ayez pas connaissance du synopsis : Hans est le fils d'un médecin juif ; Conrad est comte, descendant d'une des plus nobles familles du Wurtemberg. Tous deux vivent à Stuttgart et étudient dans le même collège. Si leur rencontre n'a rien d'improbable - étant tous deux issus des classes aisées de la société il n'est pas étonnant que leurs chemins se soient croisés -, leur amitié était, quant à elle, moins prévisible. Pourtant, ces deux adolescents de 16 ans vont s'approcher, s'appréhender, s'apprivoiser pour finalement s'apprécier au-delà de toute mesure. Pendant un an, temps dévolu par le Destin à leur complicité, ils sont comme "les deux doigts de la main", inséparables. Leurs goûts communs, leur attirance pour les mêmes marottes et le respect mutuel qu'ils s'inspirent font d'eux les meilleurs amis du monde.

Tout serait donc idéal et charmant si nous n'étions en Allemagne, en 1932 et si un politicien autrichien, petit, agité, fanatique et moustachu, n'avait conquis l'opinion publique et le gouvernement d'une Allemagne empêtrée dans une crise économique grave et hantée par le spectre menaçant du communisme stalinien...

Tout aurait pu continuer ainsi, de façon fort bucolique, sur les verts coteaux souabes qui descendent en pente douce jusqu'au superbe Lac de Constance, sous la protection de la basilique baroque de Birnau qui étend sur les flâneurs l'ombre fraîche de ses murs roses, si l'idéologie nazie n'avait gangrené cette société lettrée et éclairée avec une telle fulgurance !

Bien sûr, le lecteur, fort de la connaissance des faits historiques qui est la sienne, se doute bien que la guerre va gravement fragiliser cette amitié en renversant les comportements. Quelle guerre n'exerce pas ce rôle de chien lancé dans un jeu de quilles ? Mais, pour autant, cette guerre va-t-elle irrémédiablement gommer tout sentiment entre nos deux protagonistes ?

La jeunesse et le manque de maturité de Hans et de Conrad, leur contexte familial respectif, L Histoire en marche... toutes ces données vont concourir à une situation qui finira dans la douleur et la souffrance. Souffrance de l'incompréhension et du rejet, souffrance de la marginalité et de la xénophobie, souffrance de la séparation.

Mais le titre de ce récit (on peut difficilement l'appeler "roman" ou "nouvelle", c'est plutôt une chronique, à rapprocher d'un journal intime même si ce n'en est pas réellement un) est tout de même "L'ami retrouvé" ("Reunion" en VO) alors, au-delà de la réalité historique, nul doute que ce soit un message d'espérance en la nature humaine que des sentiments aussi purs et puissants que l'amitié et l'amour peuvent seuls sublimer.


Challenge ABC 2012 - 2013
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Avant de me plonger dans les premières lignes de ce petit livre, je l'imagine déjà comme l'une des belles histoires d'amitié de la littérature. Hans et Conrad, deux amis fidèles pour la vie. Hans Schwarz est juif, mais bon peu importe, vit dans un univers plutôt bourgeois. A 16 ans, au lycée Karl Alexander Gymnasium de Stuttgart, il ne brille pas plus que ses camarades, mais se fait remarquer par sa solitude. Si les autres le méprisent par moment, il n'en fait guère une affaire personnelle et laisse couler les guerres personnelles comme l'eau de la Neckar qui traverse majestueusement la ville.

Un matin comme tous les autres, ou presque, le soleil plonge la ville dans les reflets de sa Neckar. Ce matin, un nouvel élève entre en scène, Conrad Graf von Hohenfels, une tête d'un blond princier, la noblesse dans ses vêtements et dans son maintien. Une cour s'affaire autour de lui à la cour de récréation, mais il n'en semble guère touché par ses marques de fausses attentions, conscient de son statut familial et de la noblesse de son sang.

Un coup de foudre dans le genre amitié. Hans et Conrad, deux adolescents qui, à priori, n'ont pas grand-chose en commun, sauf la volonté de s'isoler des autres, commencent à échanger des regards, des invitations, des silences surtout des silences. Les histoires d'amitié sont toujours belles, mais Conrad ne semble inviter Hans dans sa noble demeure que lorsque ses parents y sont absents… Un signe ? Pendant ce temps-là, les moqueries anodines devenues insultes méchantes envers Hans se font de plus en plus fréquentes. Et plus… le nazisme s'installe tranquillement au pouvoir, et dans les nobles demeures de la région.

Le nazisme, plus fort que l'amitié. Les hommes sont devenus fous. Mais ce n'est qu'une passade, ils vont revenir à la raison, se dirent les plus optimistes. le père de Hans est décoré d'une noble distinction au cours de la précédente guerre, il n'a guère de soucis à se faire, pourquoi un ancien combattant serait montré du doigt, simplement pour ses origines… Pourtant, il envoie son fils à l'autre bout de ce monde, en Amérique…

Pourquoi me suis-je mis à lire ce court roman, ou cette longue nouvelle ?
Bien sûr, j'en avais entendu parler depuis quelques années, il me faisait envie même, puis j'aime beaucoup les bières allemandes, des blanches qui ont du goût, ou des blondes qui ont du corps, en écoutant quelques vieux disques de Krautrock d'un autre temps, et je me vois bien lire et relire Hermann Hesse. Alors pourquoi pas Fred Uhlman…
Pour ce récit historique d'une justesse d'émotions, pour découvrir les prémices de l'antisémitisme à travers le regard d'un enfant, pour accompagner mon fils dans cette lecture, programme de 4ème et parce que les histoires d'amitié recèlent souvent des trésors d'humanité, ce qui semble beaucoup manquer à cette époque.
Lien : http://memoiresdebison.blogs..
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« L'ami retrouvé » aurait pu se résumer en une simple histoire d'amitié entre deux garçons adolescents. Une amitié forte, exclusive, qui ne supporte aucune trahison.
Ces deux-là sont comme Castor et Pollux : indissociables.

Seulement voilà. C'est l'entre-deux guerres et l'histoire se déroule en Allemagne. L'ombre d'Hitler plane.
Nous sommes en 1932 et le nazisme est en pleine ascension.

Hans Schwarz, fils unique d'un médecin, est juif.
Conrad von Hohenfels est un jeune aristocrate, dont la mère déteste les juifs.

Inutile de vous faire un dessin. Vous comprenez bien que cette amitié ne tient qu'à un fil.

C'est un roman qui s'écoule paisiblement avec des moments forts, des instants lyriques, et son apothéose finale.

Un roman à faire lire aux collégiens, aux lycéens. Sans nul doute !

(Tiens, tout ça me donne envie de réécouter la Moldau de Smetana. Ce morceau se prête magnifiquement au cours de cette histoire.)
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critiques presse (1)
Images élégantes, textes envoûtants. Une initiative à suivre.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
Citations et extraits (191) Voir plus Ajouter une citation
Désormais la question essentielle n’était plus de savoir ce qu’était la vie, mais de décider de ce qu’il fallait faire de cette vie sans valeur, et pourtant, en quelque sorte, d’un prix unique. Comment l’employer, pour quelle fin? Seulement pour son propre bien? Pour le bien de l’humanité? Comment tirer partie de cette mauvaise affaire?
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Je savais qu’un million de soldats étaient morts à Verdun. Mais ce n’étaient là que des abstractions, des chiffres, des statistiques, des informations. On ne peut souffrir pour un million d’êtres.
Mais ces trois enfants, je les avais connus, je les avais vus de mes propres yeux, c’était tout à fait différent. Qu’avaient-ils fait, qu’avaient fait leurs pauvres parents pour mériter un tel sort ?
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La politique était l’affaire des adultes et nous avions nos propres problèmes à résoudre. Et celui que nous trouvions le plus urgent était d’apprendre à faire de la vie le meilleur usage possible, indépendamment de découvrir le but de la vie, si tant est qu’elle en eût un, et quelle serait la condition humaine dans cet effrayant et incommensurable cosmos. C’étaient là des questions d’une réelle et éternelle importance, beaucoup plus essentielles pour nous que l’existence de personnages aussi éphémères et ridicules que Hitler et Mussolini.
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Je ne puis me rappeler exactement le jour où je décidai qu'il fallait que Conrad devînt mon ami, mais je ne doutais pas qu'il le deviendrait. Jusqu'à son arrivée, j'avais été sans ami. Il n'y avait pas, dans ma classe, un seul garçon qui répondît à mon romanesque idéal de l'amitié, pas un seul que j'admirais réellement, pour qui j'aurai volontiers donné ma vie et qui eût compris mon exigence d'une confiance, d'une abnégation et d'un loyalisme absolus.
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Je puis me rappeler le jour et l'heure où, pour la première fois, mon regard se posa
sur ce garçon qui allait devenir la source de mon plus grand bonheur et de mon plus grand désespoir.
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« L'ami retrouvé » de Fred Uhlman, c'est à lire en poche chez Folio.
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