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Christine Lavransdatter tome 2 sur 3
EAN : 9782234019775
414 pages
Stock (01/10/1986)
4/5   32 notes
Résumé :
Au fil des trois volumes qui composent Christine Lavransdatter nous allons voir l'inoubliable héroïne de Sigrid Undset dans la lumière et dans les ombres de la vie qu'elle s'est choisie. Erlend, cet homme à qui elle va sonner huit enfants - huit fils- cet homme qui l'a révélée à elle-même, qui la trompe, la quitte, lui revient, s'éloigne encore, a marqué son âme et son corps d'une empreinte ineffaçable. Les amants coupables qui ont balayé tous les tabous religieux e... >Voir plus
Que lire après Christine Lavransdatter, tome 2 : La maîtresse de Husaby (La femme)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Dans ce deuxième tome, Kristin n'est plus cette jeune fille charnelle âgée de seize ans, exaltée, opiniâtre, prête à suivre « les chemins détournés » pour l'amour du bel Erlend. Un amour interdit, exclusif, ardent et païen…
Kristin est désormais mère de plusieurs garçons. Attentive et généreuse, elle garde toujours les bras grands ouverts pour ses enfants. Dans ce moyen-âge ou vivre est presque un luxe, nous la voyons sans arrêt sur le qui-vive pour surveiller sa marmaille, prête à sacrifier ses nuits et sa santé pour ses braillards qui en grandissant s'éloignent d'elle sur la pointe des pieds.
Mais Kristin n'est pas seulement cette mère aimante. C'est aussi la Maîtresse du domaine de Husaby qu'elle gère avec sagesse et raison. En palliant l'absence d'Erlend qui guerroie au nord de la Norvège contre ces païens de russes et de lapons, elle force le respect et l'admiration de tous les serviteurs et les paysans qui y travaillent.
Erlend ! Toujours aussi beau gosse et inconséquent. Il traverse la vie et les épreuves avec son éternel sourire, son charme et son insouciance. Il faut le voir frétiller avec les puissants et se fourvoyer même si, en toute occasion, il sait garder la tête haute.
Il papillonne, il parade, il fanfaronne, tandis que Kristin, ardente et fière, les jambes solidement ancrées au sol, s'occupe de sa famille et du domaine de Husaby. C'est la gardienne du temple, et de leur amour de jeunesse.
Cette extraordinaire saga lève le lourd voile sur la manière dont vivaient les hommes en ces temps reculés du moyen-âge, du moins ce que nous pouvons en comprendre. La nature omniprésente qui impose à l'homme le rythme de ses saisons ; les longs déplacements à travers champs et forêts ; la peur panique du péché, et la présence continuelle du surnaturel et des prodiges ; la nuit noire et la mort accueillie sans crainte ; l'honneur des hommes et la soumission des femmes ; la parole de Dieu présente dans chaque instant d'une vie fragile ; ce mélange surprenant de générosité, de grandeur d'âme, de rouerie et de fureur sauvage.
Quel roman ! Difficile d'accès, je vous le concède, mais qui donne véritablement le tournis…
Pour moi, comme pour Srafina, avec qui j'ai lu en commun ce livre, Kristin peuple désormais en Grande Dame notre imaginaire.
Je vous invite d'ailleurs à lire son joli billet.


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Deuxième tome de la saga Kristin Lavransdatter. Après avoir été aux premières loges de la construction de la personnalité de la jeune Kristin dans La couronne, après avoir découvert l'histoire de sa famille et voyagé avec eux dans les beaux paysages norvègiens, nous voici arrivés à l'heure où Kristin fonde sa propre famille.

Ce qui est impressionnant dans la construction des romans de Sigrid Undset, c'est de voir comment elle parvient à imbriquer parfaitement la psychologie des différents personnages. Toute la galerie des protagonistes est fouillée, les actions et les motivations de chacun influent sur les autres. Même si Kristin reste le personnage principal, l'auteur ne se prive pas de s'attarder sur un autre personnage pendant de longs moments pour mieux nous faire comprendre le tableau d'ensemble. En narrateur omniscient, elle nous plonge parfois dans le cerveau des autres membres de la famille (Lavrans le père, Erlend le mari, Simon le beau-frère et ancien fiancé) et nous permet ainsi de mieux comprendre tout ce qui se joue autour de son héroïne. le foisonnement des personnages avec des noms évidemment typiquement norvégiens oblige à une certaine concentration, mais une fois les repères posés, on parvient à bien identifier chacun... du moins pour les personnages principaux !

Au-delà des ressorts psychologiques, le roman est également une peinture sociologique de la vie norvégienne au Moyen-Age que les observateurs disent assez juste. On découvre les différents enjeux de pouvoir au sein des différentes strates de cette société, les habitudes de vie, les différences d'appréhension de la moralité en fonction des familles. C'est d'ailleurs à la confrontation entre l'éducation reçue et la moralité plus "élastique" du conjoint que ce tome se consacre le plus et les développements sont très intéressants. Tout cela se fait sur un fond de religion très présente, comme il est tout à fait logique de l'observer au Moyen-Âge. Même si elle est le plus souvent décrite comme un refuge salutaire pour les âmes perdues, l'auteure ne tombe pas dans le portrait naïf d'une Eglise parfaite, elle sait dépeindre aussi les errements ou les questionnements de certains prêtres, tel notamment Gunnulf, le frère du mari de Kristin.

Ce qui sera resté pour moi plus complexe à appréhender restera les intrigues politico-historiques autour du roi et des différentes factions cherchant à le destituer. Certaines références parlent forcément plus à un lectorat norvégien et l'auteure ne fait pas toujours les efforts d'explication nécessaires. Elle n'a peut-être pas imaginé à l'époque l'audience que sa saga aurait au niveau international... audience telle que c'est sans doute cette trilogie qui lui aura permis d'être une des premières femmes nobelisé, à juste titre quand on découvre la richesse de son exploration de l'âme de ses personnages.

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Apres avoir savouré le premier tome de la trilogie « Kristin Lavransdatter » de Sigrid Undset, il fallait bien un moment que je me lance dans la lecture du deuxième tome de cette fresque qui compte plus de 1000 pages au total.
Je suis donc retournée dans le Moyen-Age norvégien avec beaucoup de plaisir et de curiosité, car oui, j'étais curieuse de connaitre la suite de l'histoire de Kristin Lavransdatter.
Nous l'avions laissée toute jeune mariée à l'issue du premier tome et ce deuxième tome va être consacré à la découvrir dans son rôle d'épouse, de mère et aussi de maitresse d'un domaine. Car oui, si Erlend semble bien être l'homme de sa vie, il se repose sur elle pour un tas de choses, ce qui met d'énormes responsabilités sur les épaules de la jeune femme.
Le Moyen-Age de cette époque est empreint de coutumes que nous allons découvrir, et ces coutumes sont souvent chapeautées et dirigées par les ministres des cultes chrétiens. La religion fait partie du quotidien des protagonistes de l'époque, et l'auteur a réussi à bien le restituer à travers l'histoire de son héroïne.
J'avoue ne pas avoir réussi à suivre tous les détails de l'histoire de la royauté scandinave de l'époque, et j'ai eu de temps en temps le sentiment d'être un peu perdue, mais cela n'a pas gâché le plaisir de cette lecture.


Challenge A travers l'Histoire 2022
Challenge ABC 2021/2022
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La grande saga familiale norvégienne de Sigrid Undset se poursuit dans ce second tome, servie par un style toujours aussi lumineux, même si la narration souffre de quelques longueurs, ce qui n'était pas le cas dans le tome précédent.

Si ce dernier était centré sur la romance entre Christine Lavransdatter et Erlend, "La maîtresse de Husaby" est un tome qui fait la part belle à l'installation de notre héroïne dans sa nouvelle situation de femme mariée de haut rang, administratrice des fermes de son mari et mère de leurs (très nombreux) fils. La vie bigarrée des traditions folkloriques dans la Norvège médiévale est pleine de charme et a continué de me fasciner.

Assez politique, ce volet est aussi un peu moins accessible, tout simplement parce que l'histoire de la royauté norvégienne nous est moins familière que la française ou l'anglaise (en tout cas en ce qui me concerne). Toutefois, on comprend les jeux de pouvoir qui amènent un dénouement riche en émotions et en rebondissements - et qui a vite fait de nous faire oublier les petites longueurs susnommées.

Je reste fascinée par la densité extraordinaire de cette saga scandinave qui, de la Norvège à la Suède en passant par le Danemark, dépayse complètement le lecteur. Les personnages principaux sont attachants et très fouillés, et on n'a qu'une seule envie : les retrouver très vite dans le troisième et dernier tome.


Challenge PAVES 2016 - 2017
Challenge Petit Bac 2016 - 2017
Challenge ATOUT PRIX 2016 - 2017
Challenge MULTI-DÉFIS 2017
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Avec ce tome 2, Sigrid Undset, nous brosse le portrait du mariage de Kristin et d'Erlend, un mariage bouleversé par la passion, les récriminations, ainsi que par l' Histoire.
Kristin veut créer son foyer, élever dignement ses enfants, nombreux : sept fils. A travers cela elle espère effacer la honte qu'elle a causée à ses parents et à eux-mêmes en n'observant pas les canons de bienséance de l'époque.
Ce qui est intéressant c'est d'assister à tous les us et coutumes de l'époque aussi bien privés que sociétaux. C'est toute la vie de Kristin, maîtresse d'un grand domaine que nous décrit l'auteure. Aussi bien le quotidien d'une grande maison en tant que famille élargie, le couple, les enfants, les serviteurs, toute la maisonnée nous est décrit avec précision. Ainsi que les difficultés pour les femmes de l'époque de donner la vie, chaque naissance est un défi, le décès des mères ou des enfants étant fréquents. Les descriptions sont fortes, poignantes. On tremble pour l'un ou l'autre.
Les personnages principaux sont très attachant avec leurs qualités et leurs défauts, rien n'est blanc ni noir, c'est la vie qu'il faut prendre comme elle vient.
Leur psychologie est très fouillée, on se trouve dans leur questionnement de ce qu'il est bon de faire ou pas. Quelle décision prendre, pour un peu on se poserait nous même la question.
La multiplicité des personnages est un peu perturbante, les noms scandinaves n'arrangent pas la chose. Il faut se laisser prendre par l'intrigue et lire attentivement chaque phrase, chaque page. C'est une histoire à la fois simple par l'image de Kristin mais aussi très complexe lorsque l'on rentre dans sa tête. Elle n'est vraiment jamais en repos, son amour d'Erlend et de ses enfants mais aussi de la religion ne lui laisse aucun répit.
Dans la troisième partie de ce tome, l'Histoire s'invite au rendez-vous. La Scandinavie de l'époque est l'union du Danemark, de la Suède et de la Norvège. Un seul roi, donc des troubles et des complots. Erlend, Norvégien va se retrouver mêler à la grande Histoire.
Merveilleuse histoire encore avec ce tome 2, lue en compagnie d'Eric. Je pense pouvoir dire que lui aussi a été subjugué par ce très beau roman d'amour dans une époque fort rude et foisonnante.
A très bientôt pour le dernier tome : La croix.


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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Au coucher du soleil Christine était assise sur la hauteur au nord des bâtiments de la ferme.
Jamais auparavant elle n'avait vu le ciel aussi rouge et aussi doré. Au-dessus de la pente, juste en face d'elle, il y avait un grand nuage ; il avait la forme d'une aile d'oiseau, avec des incandescences de fer dans la forge, des clartés pareilles à l'ambre jaune. De petits flocons dorés qui ressemblaient à des plumes s'en détachaient et voguaient dans le ciel. Tout à fait en bas, sur le lac, au fond de la vallée, se reflétaient les images du ciel, du nuage et du versant de la montagne. On eût dit que des profondeurs montait la flamme de l'incendie qui embrasait tout ce que Christine apercevait.
L'herbe dans les prairies avait atteint toute sa croissance, et les tiges soyeuses brillaient d'un rouge sombre sous la lumière pourpre qui tombait du ciel. Les épis de seigle avaient poussé et retenaient l'éclat du jour sur leurs jeunes barbes satinées. Les toits des bâtiments de la ferme étaient couverts d'oseille et de renoncules jaunes qui émaillaient le gazon et le soleil épandait sur elles de larges rayons ; les bardeaux noirâtres du toit de l'église avaient un éclat sombre et les pierres claires de la construction une couleur dorée.
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Personne ne savait plus quelle heure de la nuit il pouvait être. Déjà la grisaille du petit jour grimaçait à travers le trou à fumée.
Puis après un long cri d'effroi insensé, il y eut un calme absolu. Erlend entendit que les femmes s'affairaient. Il allait regarder, quand il entendit quelqu'un pleurer bruyamment. Il se blottit de nouveau. Il n'osait pas savoir.
Alors de nouveau Kristin cria - un haut et sauvage cri de douleur qui ne ressemblait pas aux hurlements déments et inhumains d'avant. Erlend s'approcha.
Gunnulf était penché et tenait Kristin, toujours à genoux. Les yeux pleins d'une horreur mortelle, elle regardait fixement une chose que dame Gunna tenait dans une peau de mouton. Le paquet informe, rouge-brun, ressemblait aux viscères d'une bête de boucherie.
Le prêtre la serrait contre lui.
" Ma Kristin, tu as mis au monde le fils le plus joli et le plus mignon dont aucune mère ait jamais eu à remercier Dieu - et il respire ! dit Gunnulf vivement aux femmes en pleurs. Il respire… Dieu n'est pas si cruel qu'Il ne veuille nous entendre…"
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Erlend regardait sa jeune femme avec convoitise quand il la rencontrait dans la cour. Jamais elle n'avait été aussi belle - grande et svelte dans sa simple robe de bure brune, couleur de la terre. Le grossier fichu de lin qui lui couvrait les cheveux, le cou et les épaules rehaussait encore la blancheur resplendissante de sa peau. Quand le soleil de printemps tombait directement sur son visage, on eût dit que la lumière pénétrait profondément dans sa chair, tant elle était pâle ; ses yeux et ses lèvres paraissaient diaphanes. S'il descendait dans la petite chambre pour voir l'enfant, elle baissait ses longues paupières blanches dés qu'il la regardait. Elle paraissait si timide et si pure qu'il osait à peine toucher sa main. Si elle donnait le sein à Naakkve, elle jetait son foulard de tête sur le peu qu'il eût pu apercevoir de son corps blanc. Il semblait à Erlend que l'on fût en train de lui prendre sa femme pour la consacrer à Dieu.
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La lune brillait très haut au-dessus des montagnes du coté de la terre ferme et l'eau s'étendait noire à leurs pieds, mais au-delà du fjord les flots brillaient comme des plaques d'argent. Aucune fumée ne montait des trous à fumée ; sur les toits des maisons les gouttes de rosée du gazon scintillaient au clair de lune. Nul être humain dans les courtes ruelles de la ville quand messire Erling descendit rapidement les quelques mètres qui le séparaient de la maison royale où il allait dormir. Il paraissait étrangement frêle et petit sous la clarté lunaire, tremblant un peu de froid, avec son grand manteau serré contre lui. Quelques jeunes hommes ensommeillés qui l'avaient attendu là-haut se précipitèrent dans la cour avec une lanterne. Le sénéchal prit la lanterne, envoya les hommes se coucher et eut de nouveau un léger frisson de froid en montant au grenier de la maison aux provisions où il couchait.
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Les hommes allaient à skis à travers champs, mais Erlend avait donné les siens à un compagnon ; il marcha en tenant Kristin sous son manteau jusqu'au bas de la côte. Il faisait tout à fait nuit à présent, avec un ciel étoilé.
Alors, de la forêt derrière eux, parvint un hurlement diffus qui croissait peu à peu dans la nuit. C'étaient les loups - il y en avait plusieurs. Erlend s'arrêta en frissonnant, lâcha Kristin, et celle-ci senti qu'il faisait le signe de la croix tandis qu'il serrait sa hache dans l'autre main. " Est-ce que tu aurais… oh ! non… " Il l'attira à lui si rudement qu'elle en fut attendrie.
Les skieurs qui étaient dans la prairie firent volte-face et revinrent en hâte vers eux. Ils mirent leurs skis sur leurs épaules et se serrèrent autour de Kristin avec leurs lances et leurs haches. Les loups les suivirent tout le long du chemin jusqu'à Husaby - à si faible distance que de temps à autre on les entrevoyait dans l'obscurité.
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