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Critique de bdelhausse


Charles Cleasby est un passionné de Nelson. Pas la prise de catch. L'amiral. le borgne manchot qui gagne à Trafalgar en y mourant.

Il est à ce point dingue d'Horatio Nelson qu'il veut écrire une biographie de son idole. Et surtout il veut y rectifier une erreur, une imposture, une sombre tache qui salit son héros... que dis-je, pas SON héros, mais LE héros par excellence. Cette tache, c'est la conduite de Nelson à Naples en 1799. Cherchez bien, allez, faites un effort...

Horatio Nelson a laissé massacrer les rebelles français, républicains, anti-monarchistes qui avaient fomenté une république libre. En grande partie des Français. Et même si Charles Cleasby, à l'instar de Nelson, déteste les Français, il ne peut imaginer que Nelson ait pu laisser massacrer ainsi des gens à qui il semble avoir promis la vie sauve.

Le roman démarre lentement. Cleasby s'identifie à Nelson. Il rythme sa propre vie par rapport à celle de l'amiral. Tel jour à telle heure, il faut être dans la pièce où il reproduit les batailles du grand marin. Et il reçoit une dactylo de temps à autre pour lui dicter ses notes. Mais peu à peu, elle commente et discute la vie de Nelson. Il s'établit alors entre Charles et cette femme une étrange relation. Finalement, Charles Cleasby ira à Naples pour discuter avec un amoureux de Nelson... du moins le croit-il...

Le roman se termine par un clash digne d'une nouvelle. Ce qui n'est pas une mince affaire, au terme de 400 pages. C'est bien vu et saisissant. Dommage qu'il faille surmonter quelques longueurs.

Le titre anglais, Losing Nelson, contient un jeu de mot intraduisible.

C'est délicatement irrévérencieux. Moins trash que Tom Sharpe. Moins acerbe qu'Amis ou que Coe. le thème de la passion dévorante qui flirte avec la folie est très bien rendu. Charles s'identifie à Nelson, on passe du "je" à "nous", et on passe du présent au passé de manière fluide, en suivant les méandres de l'esprit de Charles qui confond peu à peu sa vie et celle de Nelson. C'est très chouette et parfaitement maîtrisé. Barry Unsworth n'est pas tendre avec ses compatriotes (il faut aussi avouer qu'il vit en Italie...).
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