AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Sachenka


Les deux premiers tomes de la série Rabbit m'avaient laissé plutôt indifférent. Un type ordinaire, typiquement américain, au milieu de la vingtaine, qui se rend compte que la vie n'est pas ce qu'il croyait. Joueur de basketball prometteur au collège dans les années soixante, il n'a pas réussi à percer dans le sport et ne voit devant lui qu'une existence morne, avec une femme, un garçon de trois ans et un autre bébé en route. C'est vraiment ce qu'il souhaitait? Bref, ça racontait l'histoire d'un type désillusionné.

Ce troisième tome est exactement dans la même veine. Pourtant, il est parvenu à m'accrocher et son protagoniste, à paraitre plus sympathique. En effet, après bien des péripéties, Rabbit ne ressemble plus à un grand adolescent à la dérive. Il approche maintenant la cinquantaine et sa situation s'est améliorée. Il faut dire qu'il est devenu riche : il a hérité d'une partie de la concession de voiture de son beau-père. Notez bien, il est encore plein de défauts, comme tout être humain, mais au moins il semble assumer ses erreurs et donner une direction à sa vie. Enfin et surtout, il représente le fameux Rêve américain. En ce sens, il représente un archétype auquel s'identifier.

Ceci étant dit, tout n'est pas rose. Rabbit commence à prendre de l'embonpoint et sa relation avec son épouse, si elle est meilleure, ne semble pas le combler. Ça ressemble plus à un compromis passé avec le destin. Aussi, son fils le déçoit. À 23 ans, ce dernier n'arrive pas à terminer l'université, met une fille enceinte et part en voyage avec une autre. le père semble oublier qu'il était pire quand il avait le même âge... Mais c'est ça, la vie. Il vient un temps où l'on pense avoir mené une bonne vie, l'on a atteint le sommet et l'on se met à regarder autour et surtout derrière soi.

Personnellement, je ne suis pas encore rendu là dans mon cheminement mais j'ai vu assez de gens autour de moi (à commencer par mes parents). Je suppose que plusieurs peuvent se voir dans Rabbit. Surtout, avec ce personnage, avec ce bouquin, c'est le destin de l'Amérique que l'on revit. Un saut dans la passé! En effet, l'action se déroule vers les années 1978-1979, on traite de quelques événements de l'actualité nationale (l'arrivée massive des voitures coréennes sur le marché ou bien des trucs politiques qui me dépassent un peu) et internationale (le prix de l'essence qui monte en flèche, attribué aux Arabes), culturels (comme la sortie des films Jaws II ou Amityville Horror). Ceux qui ont vécu cette époque s'y retrouveront sans peine et avec plaisir.
Commenter  J’apprécie          350



Ont apprécié cette critique (34)voir plus




{* *}