Savez vous qu'il y a un pays où il existe un service de protection contre les lapins, et qu'il y a des clôtures pour protéger contre ces mêmes lapins, elles sont érigées en différents endroits.
Nous voici repartis pour le bout du monde, l'Australie, un coin paumé tout à l'ouest, dans cette région qui s'appelle l'Australie occidentale.
Une région de culture avec des fermes disséminées un peu partout et où l'agriculture est la reine. Des fermiers blancs vivant entre eux, une communauté qui a du mal à accepter les « noirs », sensés être sauvage, inculte et primitif.
Alors Bony sert les dents sans se départir de sa courtoisie et de sa joie de vivre habituelles et va une fois de plus démontrer l'intérêt de l'exploitation des indices pour résoudre une énigme. Il ne s'agit pas ici de résoudre un mystère mais deux … il y a du bonus dans l'air !
Une bonne lecture si ce n'était un certain discours qui date un peu l'histoire et les mentalités de l'époque … les propos
De Bony en sont le reflet : « À mon avis, la peine capitale infligée par la loi imbécile aux assassins d'enfants est ridiculement disproportionnée par rapport à l'énormité de leur crime » … « Accompagner la mort indolore d'un tel monstre par un cérémonial juridique et religieux, c'est se moquer des cris de justice et de vengeance que pousse la petite victime » … « Les tortionnaires d'enfants devraient être attachés sur une fourmilière » … Bony n'a pas été témoin du discours de
Robert Badinter à l'Assemblée nationale, le 17 septembre 1981 (1) … alors on lui pardonnera ses positions !
Et ajoutons une leçon contre la justice expéditive avec un exemple … thèse, « Vous êtes armés, vous tombez sur … Vous le truffez de balles et de plombs. En un instant, son agonie est terminée. Il est mort. Il repose en paix » … antithèse, « imaginez avec moi une autre scène. Il sait que ses chances de fuir sont nulles, car il se doute que je suis parti à sa recherche. Il est pris vivant. Il se tient dans le box des accusés et mène un combat perdu d'avance pour défendre sa vie. Observez la sueur de terreur sur son visage. Il est condamné et meurt déjà une première fois. Vous ne le voyez donc pas mourir mille fois pendant qu'il tend l'oreille pour entendre les pas du bourreau ».
Une bonne lecture … Upfield était très prolixe … 29 livres nous racontent les enquêtes
De Bony … c'est plutôt une bonne nouvelle !
(J'ai lu le roman de
Victoria Mas, j'ai apprécié cette découverte d'une curiosité bien malsaine qui a sévit à la fin du XIXe siècle.
L'adaptation en BD m'en a été proposé à la bibliothèque… pourquoi pas ?
Le scénario a été revu et corrigé par
Véro Cazot et les dessins imaginés par Ariana Melone, ne connaissant pas les talents de l'une ou de l'autre, je n'hésite pas à satisfaire ma curiosité.
Après un premier sentiment où l'esthétique du dessin et des couleurs m'a séduite, une atmosphère élégante, des scènes remarquables où des silhouettes virevoltantes m'ont enthousiasmée, petit à petit le flou de l'enchaînement des bulles m'a perdu, je ne suis pas sûre que si je n'avais pas souvenir du fil conducteur du roman, je ne m'y serais pas perdu avec cette succession de dessins qui ne servent pas l'histoire mais juste la beauté du trait et des couleurs.
Le livre de chevet d'Eugénie m'a permis de découvrir
Allan Kardec (1), et son parcours intellectuel allant de la pédagogie au spiritisme.
Pour ma part adaptation ratée d'un roman qui a quelque chose à nous apprendre sur l'histoire et les erreurs de la psychiatrie.
(1)
Extraits du discours de
Robert Badinter à l'Assemblée nationale, le 17 septembre 1981 :
… « Je regarde la marche de la France.
La France est grande, non seulement par sa puissance, mais au-delà de sa puissance, par l'éclat des idées, des causes, de la générosité qui l'ont emporté aux moments privilégiés de son histoire.
La France est grande parce qu'elle a été la première en Europe à abolir la torture malgré les esprits précautionneux qui, dans le pays, s'exclamaient à l'époque que, sans la torture, la justice française serait désarmée, que, sans la torture, les bons sujets seraient livrés aux scélérats.
La France a été parmi les premiers pays du monde à abolir l'esclavage, ce crime qui déshonore encore l'humanité »
…
« La vérité est que, au plus profond des motivations de l'attachement à la peine de mort, on trouve, inavouée le plus souvent, la tentation de l'élimination. Ce qui paraît insupportable à beaucoup, c'est moins la vie du criminel emprisonné que la peur qu'il récidive un jour. Et ils pensent que la seule garantie, à cet égard, est que le criminel soit mis à mort par précaution.
Ainsi, dans cette conception, la justice tuerait moins par vengeance que par prudence. Au-delà de la justice d'expiation, apparaît donc la justice d'élimination, derrière la balance, la guillotine. L'assassin doit mourir tout simplement parce que, ainsi, il ne récidivera pas »
…
« Demain, grâce à vous la justice française ne sera plus une justice qui tue. Demain, grâce à vous, il n'y aura plus, pour notre honte commune, d'exécutions furtives, à l'aube, sous le dais noir, dans les prisons françaises. Demain, les pages sanglantes de notre justice seront tournées.
A cet instant plus qu'à aucun autre, j'ai le sentiment d'assumer mon ministère, au sens ancien, au sens noble, le plus noble qui soit, c'est-à-dire au sens de "service". Demain, vous voterez l'abolition de la peine de mort. Législateur français, de tout mon coeur, je vous en remercie »