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Critique de hannah851


Une panne de moteur d'avion oblige l'inspecteur Bonaparte a passé une nuit dans un village de l'ouest australien au lagon d'Agar. Cependant, son séjour va se prolonger lorsque le lendemain la communauté apprend la mort du chef de la police locale et la disparition du traqueur indigène qui l'accompagnait.

Pour une fois, l'inspecteur va devoir enquêter à découvert et cela va lui réussir aussi bien que lorsqu'il cache son identité. Avec l'aide d'un gendarme et de deux traqueurs, il va devoir faire preuve de perspicacité pour réussir à réduire la liste des coupables potentiels et à comprendre la mise en scène singulière du meurtre du policier. Pas facile surtout quand on apprend à connaître la personnalité de ce chef de police au passé trouble. La découverte du corps du traqueur aborigène sous le cadavre d'un cheval va donner un nouvel élan à l'enquête d'autant plus que les membres de sa tribu se sont mis en chasse des coupables de leur côté.

Si les lois de la nature sont les mêmes pour tous, les rouages de la justice sont différentes et propres à chaque culture. Arthur Upfield nous dévoile ici une autre spécificité de la société aborigène: les corroboree. Il nous décrit aussi le rite qui permet à un mort de désigner son assassin aux vivants afin que ces derniers fassent justice et que l'âme du défunt connaisse le repos dans une pierre, un arbre... Cependant, son propos et sa vision des aborigènes sont très connotés négativement et ces derniers sont clairement perçus comme des "sous hommes". Ces termes sont à replacer à l'époque où l'auteur écrit ce roman au début des années 1950. Si l'auteur a un certain nombre de préjugés sur les aborigènes, il n'en fait pas moins de l'un des leurs le héros de sa série de romans policiers.

Une nouvelle fois, Arthur Upfield nous plonge dans l'Australie profonde à la rencontre d'éleveurs à la vie rude qui ont su s'adapter à l'immensité de ce territoire et qu'ils partagent avec les aborigènes. Cette cohabitation ne se fait pas sans tension mais certains aborigènes acceptent de vivre et de travailler avec les blancs. Cependant, lorsqu'un grain de sable enraye les relations entre ces deux cultures, l'auteur pointe avec justesse les limites de l'assimilation d'un peuple dans une autre culture dite supérieure. L'exemple du sorcier aborigène fidèle à sa nation le montre.

L'intrigue relativement bien ficelée oblige Bony à mobiliser tous ses talents de traqueur et son intelligence pour mettre la main sur le ou les coupables.
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