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Inspecteur Napoléon Bonaparte tome 27 sur 28

Michèle Valencia (Traducteur)
EAN : 9782264027979
253 pages
10-18 (04/02/1999)
3.75/5   54 notes
Résumé :
L'inspecteur Napoléon Bonaparte ne résiste jamais à une affaire déconcertante.
C'est là une de ses faiblesses. William Lush a disparu. Alcoolique, violent, il aurait fort bien pu être tué tant il était détesté. Sur la liste des suspects, sa belle-fille... et beaucoup d'autres, éleveurs ou trimardeurs. Mais, pour une fois, Bony ne pourra pas compter sur son fidèle allié, le temps. Car le Darling va lui barrer la route. De mince filet paresseux, le fleuve va go... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Ma connaissance des détectives des romans policiers se limitait jusqu'à présent à Hercule Poirot, Miss Marple, Sherlock Homes, Nick Carter, Rouletabille, frère Cadfael et, pour notre époque, au commissaire Adamsberg. Je dois ajouter, désormais, Bony dont j'ignorais l'existence il y a encore deux jours, (de la date à laquelle cet article est écrit).

Bony, métis aborigène par sa mère, européen par son père, inspecteur de police, est un personnage créé par Arthur Upfield que je ne connaissais pas davantage.

Mon amie Fred m'a prêté sept romans d'un coup de cet auteur anglo-australien qui a sillonné l'Australie, en aventurier explorateur, et a acquis une connaissance certaine du bush, des aborigènes, des fleuves, des moeurs des habitants... Né en 1890 en Angleterre, il est décédé en 1964 en Australie.

Le méandre du Fou a été publié en 1963 alors que, dès les années 30, l'inspecteur Bonaparte entamait déjà ses enquêtes criminelles, en toute confidentialité littéraire au début, avant de connaître la célébrité jusqu'au milieu des années 70, 80, notamment grâce à des adaptations pour la télévision. Près de 30 romans ont été consacrés aux enquêtes de ce « Sherlock Holmes du bush ».

Le méandre du Fou transporte les lecteurs d'aujourd'hui à une époque fort reculée du Xxème siècle. Pour ma part, il a constitué un véritable dépaysement :
Géographique, puisque l'enquête de l'inspecteur Bonaparte se déroule en Australie, et non pas dans les grandes villes, mais dans les terres reculées aux alentours de fermes d'élevage de moutons, soumises, dans le cas présent, aux caprices de la rivière Darling dont les inondations périodiques rendaient indispensable la construction ou le renforcement de digue de protection ; renforcement auquel, notre héros, coincé par la rivière, à la ferme de Mira, prend part, aux côtés des ouvriers et des trimardeurs, avec une certaine bonhomie, sans perdre de vue son enquête.

Le Darling, en mauvaise santé, de nos jours, a d'ailleurs fait parler de lui récemment (2023) avec ses centaines de milliers de poissons morts, agglutinés et flottant à sa surface. Catastrophe attribuée à la canicule et à la raréfaction de l'oxygène de l'eau.

Dépaysement, encore, dû à la dimension de l'espace de jeu des protagonistes. En effet, les terrains d'élevage se chiffrent en centaines de milliers d'hectares, le plus proche voisin peut se situer à des dizaines de kilomètres et l'on se déplace en avion de préférence.
Dépaysement enfin, par la connaissance d'un petit bled qui s'appelle Bourke, d'où le Darling prend sa source, et de la vie de ses habitants à l'époque.

En effet, au-delà de l'enquête policière, le roman informe le lecteur sur la vie d'alors de ces fermes qui employaient, notamment à la période de la tonte des moutons, des trimardeurs, ces vagabonds, chemineaux, qui marchaient sur de très longues distances, campaient où ils pouvaient non loin des fleuves, vivaient de la pêche, de petits boulots et se faisaient employer par les fermiers. Cette existence, l'auteur l'a menée des années durant ; ce qui lui a permis cette connaissance intime de la vie du bush qui fait plus que transparaître dans ses livres.

Cependant, dans cet opus, des Aborigènes, il est peu question, mises à part les allusions du détective Bony sur le peuple d'appartenance de sa mère, ainsi que les qualités intuitives qu'elle lui aurait transmises.

Quant au nom choisi, Napoléon Bonaparte, Arthur-Upfield fait montre d'un certain humour pour ainsi nommer, son plus fin limier de Queensland.

Si l'on en croit sa biographie fictive, il aurait été baptisé ainsi par sa nourrice qui l'aurait surpris entrain de grignoter les pages d'un livre sur l'empereur des Français. En tout cas, Bony a rencontré aussi le succès auprès des lecteurs français grâce à la traduction des romans d'Arthur Upfield, dans la collection 10/18 de la série des Grands détectives dirigée par J-C Zylberstein au cours des années 90/2000.

Pat.

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N°634– Mars 2013.

LE MEANDRE DU FOUArthur Upfield - 10/18.

Traduit de l'anglais par Michèle Valencia.

Une maison isolée, au centre d'une grande propriété dédiée à l'élevage des ovins, celle de Madden, est construite sur le méandre d'un fleuve maintenant à sec à cette saison. Nous sommes dans la région de Quennsland (Australie). Cette maison est habitée par Bill Lush, le second mari de Mme Madden, ancien ouvrier devenu éleveur par son mariage, par sa femme et par Jill, 19 ans, sa belle-fille.

Un soir où Bill rentre soûl comme à son habitude, un drame se joue dans cette maison et Mme Madden meurt le lendemain des mauvais traitements qui lui ont été infligés par son mari pour une sordide question d'argent. le lendemain, Bill est introuvable, ce qui inquiète les autorités. L'inspecteur Napoléon Bonaparte, Bonny pour ses amis qui sont nombreux, et qui se préparait à partir en vacances se charge lui-même de cette enquête. John Lucas, le gendarme local sera son adjoint. Il y a peu d'indices, la porte d'entrée, neuve, a été remplacée en catastrophe par une plus ancienne puis brûlée, à la demande de sa mère pour éviter le scandale. Jill avait tiré dans sa direction avec sa carabine pour éloigner Bill qui commençait à la défoncer avec une hache et menaçait ses occupantes. de plus, il y a un trou dans le plafond qui correspond au calibre de l'arme de Jill et c'est à peu près tout. Bony envisage toutes les hypothèses depuis le fuite de Lush ou un banal accident jusqu'à son assassinat par Jill qui a d'ailleurs pas mal de raisons pour cela. Au cours de son enquête il apprend à mieux la connaître ce qui tranche avec son impression première.

D'autre part, ses investigations lui apprennent que Lush était un sale type que beaucoup aimeraient voir mort, ce qui multiplie les suspects. Il n'en manque pas parmi tous ceux, trimardeurs ou gens du coin, tous avec un casier judiciaire plus ou moins chargé, qui, le soir de la disparition de Bill, étaient dans le coin. Malheureusement pour lui, le mobile lui échappe et semble même inexistant. Bony s'installe donc dans cette maison dans l'attente éventuelle venue de Bill qu'il veut arrêter pour le meurtre de sa femme puis dans celle des voisins, les Cosgrove. Dehors la crue du fleuve menace et la pluie s'est mise à tomber. Tout cela va faire disparaître les rares traces qui subsistent encore. le temps presse donc d'autant que le lit du fleuve, maintenant plein d'eau, entrave son enquête. Elle prend un tour nouveau par la découverte du corps de Bill atteint d'un balle mortelle mais qui cependant pose plus de questions qu'elle n'apporte de réponses.

Décidément, je le trouve bien ce Bony ! C'est une sorte d'Hercule Poirot qui prend son temps pour démêler le noeud gordien d'une enquête compliquée, fait bon marché de la procédure et des règlements, méprise la hiérarchie. Bref, c'est un enquêter un peu atypique, qui agit à son rythme et selon ses méthodes, accepte de se remettre en question et combat autant les évidences que ses inclinations naturelles. Il est têtu, tenace et même, à l'occasion un peu joueur. Ici le lecteur sent qu'il aime bien Jill et qu'il la soupçonne fortement d'être la meurtrière de son beau-père. L'important est que tout cela débouche sur une réponse satisfaisante. Malheureusement ici, son allié traditionnel qu'est le temps lui fait faux bon et il n'aura pas trop de son talent, de sa capacité de déduction et surtout de son indéfectible chance pour conclure.

©Hervé GAUTIER – Mars 2013.http://hervegautier.e-monsite.com
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« Le caniveau de l'Australie » ou « le darling », choisissez le nom que vous préférez pour parler de ce fleuve qui sera le pivot de l'histoire.
Apres une longue très longue période de sécheresse, un orage loin, très loin, se déclenche et le fleuve asséché déborde et modifie tout le paysage.
Une disparition… un meurtre … une enquête à mener … Bony est ravi de faire travailler ses neurones.
La sécheresse empêche le livre de la brousse de révéler ses secrets, il faudra simplement compter sur ses talents de chef d'orchestre pour mettre en ordre les indices découverts … de simples déductions pour lever le mystère.
Une enquête pas comme les autres
La lumière viendra page 248 ( le livre se termine à la page 254 ).
Une fois de plus au delà de la résolution de l'énigme, ce qui est passionnant c'est la description majestueuse des lieux, l'étude des comportements humains dans ce bout du monde où chacun est isolé, l'étude des moeurs des travailleurs qui ont choisi une vie rude au milieu d'une nature généreuse privilégiant leur liberté à une soi disant réussite professionnelle avec l'opulence pouvant aller de paire.
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Quelle joie de découvrir un nouvel opus des enquêtes de l'inspecteur Napoléon Bonaparte que je ne connaissais pas!
J'aime beaucoup son caractère: il est charmeur, irritant, hautain parfois, si tendre et humain..il ne laisse vraiment pas indifférent!
Arthur Upfield a façonné un policier dont les enquêtes ne sont jamais routinières. Un policier à qui l'on fait appel pour des affaires que les meilleurs limiers d'Australie ont échoué à démêler. Des affaires qui le confrontent à des criminels particulièrement audacieux et intelligents. Ce policier a une particularité en plus de son célèbre patronyme, il est métis (blanc par son père et noir par sa mère) et en est fier (même s'il appelle cela son handicap) car il vit et ressent les évènements avec cette double identité si riche.
Arthur Upfield nous tient en haleine grâce à ses intrigues originales et profondément humaines, il nous comble avec la description des paysages époustouflants de l'Australie. de plus, en mettant en scène un détective à l'image de ce pays intense et métissé, il nous initie aux romans policiers ethnologiques qui suivront, tels ceux de Tony Hillerman (que je connais peu) ou d'Alexander McCall Smith (la série sur Mma Ramotswe est un vrai délice!).
Vous l'aurez compris, c'est un des mes enquêteurs favoris!
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Ce qui caractérise Bony c'est sa ténacité. Il est hors de question pour lui de ne pas résoudre une affaire,et peu importe le temps que cela prendra. Seulement, ici, du temps, il n'en a pas vraiment puisqu'une gigantesque inondation menace les domaines sur lesquels il enquête. Un défi ? Oui, parce que ce n'est pas une inondation qui l'empêchera d'enquêter.
Mais revenons à la première scène du livre, saisissante. Une jeune fille, un fusil à la main, attend. Elle attend son beau-père, qui a tellement tabassé sa mère qu'elle l'a retrouvée inconsciente. Sa mère, Mrs Madden qui, par peur du qu'en dira-t-on, refuse de porter plainte, refuse que l'on sache même ce que son second mari lui fait subir. Il finit par revenir, bien sûr, cet homme qui se garde bien que l'on sache quoi que ce soit sur ses débordements, au point qu'il roule toujours très lentement quand il est ivre – comme ce soir. Il menace de rentrer, elle tire à travers la porte, plus un bruit.
Au matin, Lush n'est pas (plus?) là, il a disparu, et sa femme est de plus en plus mal, forçant la jeune fille à dire ce qu'elle ne pouvait pas dire. Si Bony enquête, ce n'est pas tant pour savoir si Lush va bien – ou pas. C'est aussi pour le forcer à rendre compte de ses actes. La donne change quand il est retrouvé…
Plus qu'un roman policier, le méandre du fou est un livre sur les éleveurs australiens, leur communauté, les origines de chacun, comme Mme Cosgrove, voisine à poigne originaire de l'Angleterre, qui a eu le plus grand mal à se faire au bush et à ses coutumes. Son fils est bien plus à l'aise, ayant laissé de côté ses études pour retourner travailler avec elle, au grand dam de sa mère qui aurait voulu un autre destin pour son fils. Elle a également ses idées sur la manière dont elle doit mener ses hommes, y compris ces trimardeurs que le surplus de travail oblige à embaucher parfois. Hommes libres, ils se déplacent de ferme en ferme où on leur donne un coin pour dormir, un peu de nourriture et du travail. Ces vagabonds du bush ne le sont pas devenus par hasard, et derrière cette liberté se cache souvent des tragédies individuelles.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
La dignité du travail a peut-être quelque chose à voir avec leur comportement, dit tranquillement Bony. Tous ces hommes ne sont pas ici uniquement pour l’argent, sinon, ils vivraient dans une jolie ville côtière. Ils ont choisi de rester dans l’intérieur des terres pour la même raison que vous avez fini par le faire. Ils ont été modelés par cet environnement. Ils prennent leur balluchon et se déplacent sans cesse parce que le mouvement leur permet de retrouver des lieux connus et leur donne en outre l’assurance d’être libres et de ne pas être obligés d’obéir au sifflet d’une usine, d’attraper un train ou un bus à une minute près, de travailler ou de dormir dans un parc et d’être harcelés par la police.
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La vie est un voyage, vous ne croyez pas ? On se met en route et, finalement, on arrive au bout, certains plus tôt que d'autres. Et, en chemin, on rencontre d'autres voyageurs, on connaît de petites aventures, des difficultés et des triomphes. Avez-vous décidé ce que vous alliez faire - quelle route vous alliez prendre maintenant que vous avez atteint un croisement?
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La loi défend de commettre certains actes. Si quelqu’un les commet quand même, il sait très bien qu’il viole la loi. Alors ? Eh bien, il fait le pari qu’il ne se fera pas prendre. Quand on les attrape, quatre-vingt-dix-neuf pour cent des assassins gémissent, grognent et crachent leur venin sur la police. Mais ils ne gémissent pas quand ils perdent une livre sur un cheval, ou manquent le gros lot à un chiffre près. La plupart des gens sont assez beaux joueurs, alors pourquoi ne le seraient-ils pas s’ils parient contre la police et perdent ?
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La patience était le bâton avec lequel il le reconnaîtrait et verrait en lui un bout de fer inoffensif, la patience était la rapière avec laquelle il tuerait l’échec. Il s’accrocherait à cette affaire pendant des années, si nécessaire. Il pourrait s’y accrocher comme un tigre et rester sourd aux cris et aux hurlements de ses supérieurs, qui voudraient l’en arracher, car ils estimaient qu’il se devait d’être un nouveau Sherlock Holmes et de boucler une affaire en cinq minutes avec un rapport de cinq mille mots.
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Les aborigènes quittaient alors une rivière comparable à celle-ci, gagnaient la plaine aride, brûlante, mouraient de faim et de soif, puis revenaient étiques mais heureux de retrouver les gommiers rouges de la rive.
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Arthur Upfield : crime au sommet
Olivier BARROT se trouve toujours dans les Blue Mountains en Australie pour présenter son panorama des écrivains australiens. C'est depuis un promontoire qu'il présente aujourd'hui sa chronique consacrée au romancier Arthur UPFIELD et à son dernier roman "crime au sommet" paru dans la collection "10/18 grands détectives".
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