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Citations sur Chercher Proust (16)

Je fixai ma voisine de métro, elle finit par me regarder, je souris, elle aussi, que faire de plus ? Voilà ce qu'il me manquait, le « dernier coup de reins » comme l'on dit au football, cette petite chose qui fait que votre vie vous appartient et qu'elle peut changer à tout moment. La jeune femme s'arrêta à la station suivante, bien sûr je ne la suivis pas, j'y pensai un instant puis me ravisai, je la reverrais sans doute, je prendrais cette ligne tous les jours de ma vie, nous finirions bien par nous retrouver. Elle aussi voudrait me rencontrer. Que d'inepties ! A tout idéaliser, à toujours repousser les échéances, je passais à côté de ce qu'aurait du être ma vie.
Au sortir du métro, je me rendis à la librairie de mon quartier, je saisis un dictionnaire et consultai l'article « Procrastiner » .
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Mon adolescence se passa sous la domination proustienne. Il m'était donc tout à fait naturel de chercher à en faire un métier. Là, la situation se compliqua sérieusement. En France, faire des études de Lettres, c'est forcément ne rien faire, puisque pour la plupart, lire c'est ne rien faire.
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Jusqu'à mes 35 ans ma vie fut douce et répétitive, les années défilaient, je ne participais pas au bal des fêtes, je ne me voyais pas vieillir. Mon travail dévorait mon existence, pourtant, autant l'avouer, même si j'étais chercheur, je ne trouvais pas grand chose.
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Que d'inepties ! A tout idéaliser, à toujours repousser les échéances, je passais à côté de ce qu'aurait dû être ma vie.
Au sortir du métro, je me rendis à la librairie de mon quartier, je saisis un dictionnaire et consultai l'article "Procastriner".
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Un passage même rapide à la station Châtelet-LesHalles vous procure instantanément l'impression de macérer dans les poubelles du monde.
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Lors d'une crise particulièrement douloureuse, ne sachant plus que faire, je saisis le livre et le mordis de toutes mes forces, laissant l'empreinte de mes dents sur la couverture. Quelques instants plus tard, la souffrance s'estompa. Pour la première fois, Marcel Proust venait de me soulager. Cette expérience se renouvela plusieurs fois, le pauvre livre, que je possède encore, en conserve les stigmates. Pour remercier l'auteur de son aide merveilleuse, je décidai de débuter son œuvre. (p.14/15)
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"je comprends maintenant que l'on ne doit pas vivre avec les morts sinon les vivants fuient."
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"Maman n'existait plus que pour moi, j'étais son unique préoccupation. Le matin elle se levait pour faire mon petit-déjeuner, à mon réveil mon café au lait était prêt, à bonne température, et même si mes horaires n'étaient pas réguliers et que je ne les lui communiquais jamais, instinctivement (en fait elle épiait chacun des bruits provenant de ma chambre) elle s'adaptait à mon emploi du temps. Pour reprendre une plaisanterie sur les mères juives, lorsque je me levais la nuit pour faire pipi, maman refaisait mon lit".
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Mes premières lectures de La Recherche (1) étaient forcément imparfaites. Je ne comprenais pas tout, et souvent, la syntaxe de mon maître m’ensevelissait. Ecrasé par une phrase de dix lignes, je n’avais plus aucun repère. Je savais que lors d’une avalanche, une victime devait uriner pour retrouver la direction du sol et donc savoir si elle avait la tête en haut ou en bas. Dans mon cas, uriner ne m’était d’aucun secours, où était le sujet, où était le verbe, de quoi était-il question au juste ? A vrai dire, et comme tout lecteur qui se respecte, dans ces moments neigeux, je passais à la page suivante tout en faisant mine d’avoir compris le passage oublié. Je n’ai pas honte de dire que certaines pages sont restées pour moi, pendant des années, aussi obscures que le plus obscur des poèmes de Mallarmé. Et pourquoi peut-on entendre à la télévision, à la radio, des gens dirent qu’ils relisent Proust régulièrement ? Simplement parce que comme moi, ils ne l’ont pas lu entièrement, ils ne le relisent pas, ils le lisent. Pourquoi revenir vers quelque chose d’ardu ? Pour vérifier s’ils ont progressé intellectuellement depuis leur dernière rencontre avec La Recherche. Très souvent, la réponse est négative. « Ce n’est pas grave, se disent-ils, j’ai le temps, ces jours-ci je suis stressé, fatigué, au boulot, ça va pas trop, ma femme m’énerve, mes enfants aussi. Je reprendrai cette lecture plus tard. » Ainsi, La Recherche perdure …

(1) « A la recherche du temps perdu ».
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(Page 139) "Quelque chose en moi, peut-être mon apparence, faisait qu'on comprenait d'un simple regard que j'étais de ceux qu'on dépasse sans risque. Les plaignants ne me regardaient même pas, il pensait certainement que j'étais là pour surveiller les chaises. Finalement, quand toutes les victimes de la ville furent passées, un officier me reçut dans un petit bureau très sombre..."
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