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EAN : 9782366260144
224 pages
Christophe Lucquin (02/05/2014)
3.61/5   18 notes
Résumé :
Chroniques d'une enfance rythmée entre la Sardaigne, lumineuse, et le quotidien gris du nord de la France. On suit l'enfant qui découvre le monde, puis l'enfant dans son enveloppe d'homme qui tente d'y trouver une place.
C'est un roman sur le souvenir, un roman de la nostalgie. A la question posée à la fin du livre, "La possibilité de n'être pas son père existe-t-elle vraiment pour un fils ? ", peut-être est-il sage de répondre par cette supposition : l'accès... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Deuxième parution, après « Chercher Proust », de Mickaël Uras qui est un auteur très agréable à lire.
Ici, avec un titre plus qu'étrange et désabusé, il égrène ses souvenirs : son enfance, sa famille, la Sardaigne, ses amours, dont celui de la lecture, son envie d'être écrivain….
Tout cela est évoqué d'une manière un peu désordonnée, mais c'est très touchant.
Tendresse et nostalgie, humour, mélancolie….et en prime, l'amour de la langue française, et, pour moi, la découverte de nouveaux mots, comme « anacoluthe » ;
J'ai pris grand plaisir aussi à écouter chanter ces mots italiens : nonna, polenta, vergogna, pasta al forno, minestrone……
Et puis il y a ce très beau poème écrit à sa bien-aimée, un poème en soixante-quatre mots, qui n'a rien à envier à celui d'Eluard, en quatre-vingt treize mots.
Oui, j'ai bien aimé ce livre et j'espère que Mickaël Uras va continuer à écrire encore et encore.
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Nos souvenirs flottent dans une mare poisseuse , titre étrange , qui m'a intriguée et puis après un petit moment de réflexion je l'ai trouvé très beau , bien choisi .
C'est donc une histoire de souvenirs qui m'attend , des souvenirs d'enfance , puis du passage à l'âge adulte de l'auteur .
Des souvenirs du retour en Sardaigne , pays d'origine du père .
Ah l'évocation du pain sarde que la voisine jusque là aimée compare à du carton , elle perd définitivement la considération de l'auteur , lui dont la grand - mère est respectée au village parce que c'est elle qui fait le meilleur ' pane ' .
Anecdote plus profonde qu'il n'y paraît , par sa réflexion trop spontanée , la voisine a blessé l'enfant , elle n'a pas pu faire le pas vers une autre culture , c'est pourtant ce genre de petites choses qui changent tout , une curiosité bienveillante qui nous aide à partager , à comprendre l'autre .
Un livre tout en douceur , une suite de petites anecdotes douces amères , ah le passage ou le jeune garçon va à la bibliothèque pour obtenir des renseignements sur la possibilité de changer de prénom , la rencontre des parents qui m'a bien fait rire .
Un livre qui m'a touchée et ça c'est important , l'écriture est fluide , l'histoire banale mais il y a ce petit plus , ce partage d'émotions que j'adore , qui fait que la lecture soit un moment de bonheur .
Roman qui me semble avoir un dosage parfait entre confidences et retenue , pas de révélations fracassantes , de secrets de famille dévoilés au grand jour , non une petite succession d'anecdotes pleines de charme , de nostalgies .
C'est le premier roman que j'ai lu pour le prix Horizon ( prix belge ) , consacré au deuxième roman , et ça commence très bien .
Je vous recommence chaleureusement la lecture de ce livre , je n'ai qu'une envie me procurer le premier livre de l'auteur .
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« Nos souvenirs flottent dans une mare poisseuse » ? Mais quel vilain titre ! Qui donc aurait envie de se plonger dans un roman qui s'appelle ainsi ? Et d'abord, qui est ce Michaël Uras ?
C'est un écrivain qui a grandi dans le Jura, dont la mère est Française et le père Sarde et qui a écrit... Mais oui, « Chercher Proust » !
Ça, ça change tout ! Quelqu'un qui aime le cher Marcel est sans doute quelqu'un de bien ! Je plonge dans la mare sans hésiter.
D'entrée de jeu, l'auteur nous prévient : « Chronique, comme ces instants dérobés à l'oubli. Un fait, un geste, un mot entendu, prononcé, déformé en somme, pêché dans la tourbe de l'existence. Il me fallait un jour me coller à tout ça. Parce que ça « colle ». Et même quand on ne veut plus y penser, ces souvenirs sont cramponnés à nous comme des alpinistes à une falaise. Seuls. »
Plus qu'un roman, il s'agit donc de petites chroniques familiales, qui évoquent la vie de Jacques et sa famille pour le moins originale.
Pour les vacances, Marcello, sa femme et les trois garçons vont chez la grand-mère, en Sardaigne. Un moment de pur bonheur pour Jacques qui se met à décompter les jours « pour retrouver le ciel bleu des tableaux de Hopper, la mer et [ses] vieilles tantes qui (…) demandaient sans cesse à [son] père comment il avait fait pour donner naissance à un petit qui aimait tant la lecture alors que lui l'avait toujours détestée. »
Ils rapportent de ce voyage des trésors inestimables : « le cochon de lait (…), les artichauts, les dix fromages Pecorino, les vingt litres d'huile d'olive, les gâteaux à la ricotta, délicieux formagelle, les gnocchis pour l'année, le pain (…) et un petit meuble pour faire sécher la vaisselle. » Ce pain, « le plus exquis du monde, fin, jamais sec et en provenance directe du four de ma grand-mère à deux mille kilomètres de notre HLM » que la voisine, Madame Prato, compare pourtant à du carton. Ces mots : « comment peut-on faire manger du carton à des enfants ? » font perdre soudain tout crédit à cette femme que, pourtant, Jacques aimait bien, avant cette remarque !
Jacques n'a pas envie d'entrer au collège à cause d'un premier contact traumatisant, il tombe amoureux d'Alexandra, la meilleure élève de la classe, mais sa tentative de séduction tourne au fiasco lamentable ! Il déteste son prénom et voudrait en changer, mais « les démarches étaient trop complexes et mes parents fondamentalement opposés. » Son frère Pietro rêve de stylisme, Jacques rencontre Mélanie, c'est pour elle qu'il se lance dans la poésie. Il découvre un vilain secret de son grand-père, il devient père à son tour.
Chaque chapitre est une petite tranche de vie, racontée tantôt avec humour, tantôt avec mélancolie. Au moment où Jacques est adulte, il nous parle de sa famille : la rencontre de ses parents, la jeunesse de sa grand-mère, la mort de sa tante, l'enfance de son père, des événements qu'il doit chercher à reconstituer, puisqu'il ne les a pas vécus.
Les histoires se présentent dans l'ordre où Michaël Uras tire ses souvenirs de « l'oubli avec [sa] canne à pêche déglinguée ».
Lesquels sont réels ? Lesquels inventés ?
Qu'importe, après tout.
J'ai adoré m'y plonger et j'ai adoré l'écriture de l'auteur : légère, comique, vivante. Une très belle découverte. Je vous conseille vraiment ce superbe livre qui m'a terriblement touchée !
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Chroniques tour à tour mélancoliques, nostalgiques, drôles, légères ou moins et même parfois tout cela en même temps. Je ne sais pas si nous sommes de la même génération avec M. Uras, mais j'ai revécu pas mal de choses : la vie en HLM, le père qui choisit le programme de l'unique télé et qui, au bout de trente minutes s'endort et si l'on veut changer de chaîne, il se réveille et râle-, la chambre partagée avec deux frères, les départs en vacances (même si pour nous ce n'était pas la Sardaigne), la peur du retard sans doute héritée de mon père qui prévoyait toujours large plus une éventuelle roue crevée sur la route, plus les arrêts, plus les ralentissements, plus... J'aurais presque pu me revoir, emprunté, adolescent (pléonasme ?), ne me sentant pas à ma place, pas très à l'aise avec les filles, ... Donc autant vous dire que je me suis régalé avec cette lecture entre tendresse, nostalgie et humour délicat ou parfois un peu plus vache. J'ai compati et rigolé à la description de la journée d'intégration au collège lorsque Jacques est assis à côté de Volcan, "fiché, connu, pour sa générosité urinaire" (p. 26) ou lorsqu'il décrit la professeure d'allemand : "Malgré nos lourds antécédents historiques, je me résolus à écouter la charmante mademoiselle Ludwig dispenser son savoir. Je m'étonnai de la voix fluette, digne des téléphones roses les plus coquins, s'évacuant de ce corps dessiné pour le football américain. Elle était l'incarnation de ce que les littérateurs et autres techniciens de la langue appellent oxymore, l'alliance de contraires." (p. 24/25)
Je cite, je cite des extraits à tire larigot il va falloir que je me calme, je suis tellement enthousiaste que je pourrais en citer encore plein, comme ceux qui concernent les visites de Mélanie la femme de Jacques chez le gynécologue, ou comment il se voit changer de statut dans les yeux de Mélanie lorsqu'elle est enceinte, "futur père irréprochable" (p.153), ou l'enfance de son père, la rencontre de ses parents, ...
J'avais beaucoup aimé Chercher Proust (qui est sorti en poche), je retrouve dans ces chroniques tout ce qui m'y a plu. L'écriture de Michaël Uras est travaillée, très belle, un vrai plaisir de lire ses phrases, ses mots qui s'enchaînent dans un ton globalement positif contrairement à ce que pourrait laisser penser le titre et même s'il n'y est question que de souvenirs, de nostalgie ou de mélancolie, l'ambiance est enlevée, pas légère, Michaël Uras traite joyeusement de sujets pas toujours gais et prend le temps de s'arrêter plus gravement sur ce que lèguent les pères à leurs fils : "La possibilité de n'être pas son père existe-t-elle vraiment pour un fils ?" (p.218) En fait, je crois que j'aime beaucoup l'écriture de l'auteur parce que c'est celle que j'aurais aimé avoir si j'avais eu le talent d'écrire des romans ; aucun regret, juste un constat, c'est pareil pour des films qu'on aime parce que c'est comme ça qu'on aimerait filmer sa vie ou ses envies...
J'ai même appris une règle d'orthographe dans ce roman, moi prompt à dénoncer la faute, la coquille, et qui, malgré des relectures en laisse dans mes articles, j'ai bien failli en noter une doublement commise : "tous les samedis matin à la bibliothèque..." (p.11/12), "Tous ses mercredis après-midi étaient consacrés à ses créations..." (p.66) ; Mais que nenni, ce que je pensais être une faute est en fait une règle de français, on doit lire "tous les samedis "au" matin" et "tous ses mercredis "dans" l'après-midi", donc point de "s" final à matin et après-midi ; merci à Edith Noublanche, la correctrice de l'éditeur.

Pour finir, n'hésitez pas, je vous parle souvent de l'excellence des publications de Christophe Lucquin qui ne m'a jamais déçu, et pourtant, je commence à bien connaître son catalogue, si vous aimez la littérature, la vraie, Michaël Uras est fait pour vous !
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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Sentiments mitigés :
Au cours de la lecture, j'ai cherché un fil conducteur. Je ne comprenais pas toujours à quelle époque se déroulait le chapitre en cours. Puis, d'un coup, quelques chapitres en suivant sont liés. Ou encore à la fin, on découvre que le narrateur a une soeur alors que depuis le début, il ne parlait que de deux frères. J'ai parfois été décontenancée.
Après la lecture du livre, le titre m'a alors sauté aux yeux : "Nos souvenirs flottent dans une mare poisseuse" et pour paraphraser le commissaire Bourel , bon sang et mais c'est bien sûr : nos souvenirs nous reviennent souvent en désordre, édulcorés parfois, dramatisés aussi. Alors oui, le livre tient la route!
Hormis cette "prise de tête" de ma part, c'est une belle écriture, fluide , humoristique même.

Lu dans le cadre du Festival et Prix Horizon du 2e roman de Marche-en-Famenne (Belgique)

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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Durant un mois , il garda une certaine fierté de ce succès puis , comme en amour , la flamme s'éteignit peu à peu , sans qu'il y eût besoin de souffler .Les appels de mes oncles s'espacèrent également. Si l'on m'avait demandé à l'époque de formuler un vœu , j'aurais renoncé aux traditionnels désirs de richesse et de santé pour ne garder que cette volonté :
´ FIFA, sainte FIFA ( Dieu ne pouvait rien à cela ) , organisez une coupe du monde tous les trois ou quatre mois et faites qu'elle soit remportée par l'Italie .´
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"Ce qui permettait à mon père de broder une histoire comme Pénélope sa toile, c'était l'absence de documents. A notre époque, tout est conservé, photos, vidéos hantent nos existences. Le mensonge n'a plus grand espace d'expression. Je ne possède pas une photo de mon père enfant, pas une bande sonore, encore moins une vidéo. Je n'ai que sa présence adulte. Et durant ses soliloques, jamais une voix ne s'élevait pour dire "Non, ça ne s'est pas tout-à-fait passé comme ça".
Cette période de sa vie n'a certainement jamais existé, sauf dans sa bouche de menteur".
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Le soir, dans mon lit, je plaçais deux ou trois romans sur mon estomac, ceux que je lirais plus tard, c’était une projection permanente, une manière de penser que jamais Dieu n’oserait m’ôter la vie alors que je n’avais pas terminé ma lecture.
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J'ai malheureusement hérité de cette peur du retard, elle m'obsède quand bien même je ne pars pas en vacances. Peur quotidienne qui me fait penser qu'au soir de ma mort, j'aurai passé une bonne partie de mon existence à attendre qu'une porte s'ouvre, qu'un train entre en gare, qu'un avion se pose, que ma femme raccroche enfin le téléphone afin que nous puissions aller au cinéma. (p.19)
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On s’oublie trop souvent lorsque l’on est en couple, ce soir-là, je repris un peu goût à ma vie.
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