4 ans et demi après avoir lu le premier tome, me revoilà à découvrir Happy!, le premier titre sportif d'
Urasawa à arriver chez nous, et qui est enfin réédité par son éditeur : Panini. Je suis ravie de cette initiative.
C'est avec le même plaisir que lors de ma première lecture du tome 1 que j'ai retrouvé son univers ici. L'auteur développe avec beaucoup d'humour et de cynisme grinçant son histoire et ses personnages. Comme je le disais auparavant, on a vraiment l'impression de se retrouver en plein cartoon dans ce titre et ça fait un bien fou ! Tout est exagéré, les personnages, leurs relations, les situations, et pourtant ça fonctionne à merveille parce que le mangaka est un conteur né !
Miyuki est désormais sous l'aile de la mère de Keïchiro, son ancien sempaï, celle-ci l'a choisie pour humilier la fille d'une amie/rivale qui doit passer pro. La voici à subir un entraînement intensif sous l'égide de 3 coachs parce qu'elle n'a que 6 mois pour se préparer.
Urasawa rend ce passage drôle et intense à la fois. On aurait pu craindre qu'il fasse traîner les choses mais le temps défile en moins de deux et il joue au contraire énormément sur le caractère farfelu et excessif de Mme Ohtori, sur la crainte des coachs et sur les rebondissements de la vie de tous les jours de Miyuki pour que le temps passe vite. Cependant, ce n'est pas qu'un titre humoristique et sportif, il en profite pour glisser des critiques assassines sur la rivalité dans le monde sportif qui peut aboutir à des brimades, sur les arnaques des agents qui prennent tout l'argent de leurs protégés, sur l'entraînement intensif qui peut se révéler dangereux et sur le pouvoir destructeur des rumeurs.
Urasawa n'est pas le perdreau de l'année, il sait y faire. Ainsi entre la préparation de Miyuki, ses difficultés dans le club, mais aussi ses premiers matchs dans le tournoi la lecture de ce tome file à toute vitesse.
Du côté des personnages, je me suis amusée comme une petite folle. Mais ce n'est pas tant grâce à l'héroïne que grâce à tous ceux qui l'entourent et qui sont en décalage complet avec son sérieux et sa naïveté. Ils sont tous complètement fous à leur façon. La mère de Keichiro est obsédée par ses vengeance ce qui la transforme presque en Cruella du tennis. Keichiro, lui, est un grand dadais innocent qui se fait complètement avoir par la rusée Choko. Celle-ci est une peste de première, une vraie croqueuse d'homme au sens littéral, qui en fait vraiment voir de toutes les couleurs à l'héroïne sans que celle-ci le sache. Les frères et soeurs de Miyuki sont des dangers ambulants mais tellement mignons dans leur attachement à leur soeur. Ses supporters, ex-recouvreurs de dettes, sont aussi tellement déplacés là-dedans que c'en est hilarant. Et c'est sans parler de tous les personnages encore plus secondaires qu'on croise, rivales aussi bien que spectateurs, commentateurs sportifs ou restaurateurs, qui sont tous plus décalés les uns que les autres. Cela donne un mélange détonnant avec le sérieux de l'héroïne qui rend la lecture vraiment drôle et fraiche.
Tout cet humour couplé avec la passion de Miyuki pour le tennis et son envie d'aider sa famille fait d'Happy un titre vraiment à part, avec sa propre identité, qui se lit avec un plaisir certain et une surprise sans cesse renouvelée d'un chapitre à l'autre.
Lien :
https://lesblablasdetachan.w..