Homme ou robot, le tueur reste insaisissable et continue à s'attaquer aux robots les plus puissants du monde et aux hommes qui agissent pour les droits des robots. L'inspecteur Gesicht, cible potentielle, découvre que les crimes seraient liés au 39è conflit en Asie centrale.
Un deuxième tome très riche qui explore un peu plus encore la complexité de la cohabitation entre les hommes qui se croient supérieurs et les robots qui s'humanisent en découvrant les sentiments. Certains ne cachent pas leur mépris des machines et leur opposition aux lois qui les protègent. On en apprend aussi un peu plus sur ce qu'a été le 39è conflit en Asie centrale qui n'est pas sans rappeler la guerre d'Irak.
Beaucoup de questionnements sur la répartition du pouvoir à travers le monde, sur le bien-fondé de la guerre et bien sûr le mystère qui s'épaissit autour du tueur, de son identité, de ses motivations, ce tome est dans la continuité du premier et ouvre sur de nouvelles perspectives. S'agit-il d'un vaste complot? Gesicht est-il manipulé? Qui tire les ficelles? Et bien sûr, l'émotion est au rendez-vous avec la mort d'un robot père de famille et la présence d'Astroboy, petit garçon à l'intelligence artificielle supérieure, qui ressemble à s'y méprendre à un humain. A suivre.
La fin du premier volume de Pluto s'achevait sur une rencontre attendue, celle de Gesischt et d'Astro. Ce deuxième tome démarre donc là où son prédécesseur s'était arrêté et nous livre l'échange entre les deux robots, une discussion au cours de laquelle les deux protagonistes vont évoquer bien plus que l'affaire qui les concerne de près. Si physiquement, tout les oppose, l'intelligence artificielle qui les anime a été confrontée à des événements similaires – le 39ème conflit en Asie centrale – et les prédispose à ressentir des émotions et des sensations typiquement humaines dont ils ne comprennent pas encore les mécanismes ni les forces ou les faiblesses.
Cet échange à la fois troublant et passionnant semble figé dans le temps, comme un éphémère moment d'accalmie avant que le déferlement de violence ne reprenne. A ce stade de l'histoire, nous connaissons donc l'identité de cinq des sept robots les plus forts du monde – Astro, Brando, Mont Blanc, North et bien sûr Gesicht – même si deux d'entre eux ont d'ores-et-déjà été anéantis.
Dans ce deuxième tome, Naoki Urasawa s'attarde, par le biais du personnage d'Hercule - légende du ring robotique et éternel rival de Brando – sur les liens qui unissent les sept robots, sur leur rôle durant ce fameux 39ème conflit en Asie qui semble avoir laissé des traces indélébiles sur leur intelligence artificielle. Les tenants et les aboutissants de cette guerre nous sont donnés au compte-goutte mais mis en parallèle avec la société dans laquelle ils évoluent, l'histoire laisse une étrange impression, celle d'avoir une forte résonance, allégorique bien entendu, avec certains événements récents qui ont bousculé nos certitudes d'occidentaux.
Cela n'est bien entendu que l'une des composantes de "Pluto" qui s'évertue à brouiller les cartes, à passer d'un genre à l'autre avec une aisance surprenante. Thriller psychologique lorsque Gesicht tente d'y voir plus clair en s'entretenant avec Brau 1589, pure science-fiction lorsque le manga met en scène les combats d'Hercule, la bande-dessinée semble tout autant coulée dans un écrin historique fictif mâtiné d'émotions vives à l'instar de la scène au cours de laquelle Gesicht, alors soldat durant le 39ème conflit, reçoit de plein fouet la détresse d'un homme dont les bombardements ont décimé la famille.
Comme toujours chez Naoki Urasawa, chaque détail a son importance, chaque personnage, si secondaire soit-il, peut faire avancer l'intrigue, une intrigue pleine de surprises, de trouvailles autant visuelles que narratives à l'image de la dernière scène de ce deuxième tome qui introduit un nouveau personnage plein de promesses.
Voilà un moment que je voulais entamer la suite de Pluto. le tome 2 est encore plus passionnant : on en apprend plus au sujet des sept robots les plus puissants et sur l'individu qui semble déterminé à les détruire. On s'attache encore plus à eux, puisque dans ce tome, bon nombre d'éléments nous montrent que les robots sont émotionnellement très proches des hommes (notamment à travers Astro). Ces derniers se sentant toujours supérieurs à eux.
La fin nous donne très envie de nous jeter sur le troisième tome, avec les mystères qui entourent le personnage de Gesicht et l'intervention finale d'un nouveau personnage qui soulève son lot d'interrogations.
A la fin du tome 1, Gesicht fait la connaissance d'un mignon petit robot : Astro.
Difficile même de croire qu'il est fait de boulons et d'une intelligence artificielle car il semble capable d'éprouver des émotions et d'apprécier les crèmes glacées.
L'intrigue avance à grande vitesse dans ce deuxième tome, à tel point qu'on se demande si l'auteur a encore des tours dans son sac pour les prochains.
Mais arrive les dernières pages qui amène alors une nouvelle question.
Nous apprenons ici que l'organisation du monde semble totalement chamboulée. Bien sûr, les États-Unis, bien qu'ils s'appellent désormais USA de Thracia continuent de diriger le monde et de nous sauver des "méchants", mais on découvre de nouvelles puissances, de nouveaux fonctionnements. Contrairement aux habituels films et livres de science-fiction sur les robots, ceux-ci ont été rendus incapable de tuer, ce qui les rendrait au final plus faibles que l'homme, mais il semblerait que tout système aie ses failles, à voir plus tard. Au contraire même, les robots, sans doute à force de nous côtoyer, développeraient des sentiments, ce qui conduit inévitablement à commettre les pires bêtises. Car comme nous le signalent si bien les auteurs, les humains, pour se protéger, ont la capacité d'oublier les évènements les plus traumatisant, alors que les robots sont condamnés à tout conserver dans leur mémoire informatisée.
Cette histoire interpelle par sa profondeur et sa recherche, elle sort clairement des sentiers battus et offre un point de vue vraiment nouveau dans le genre.
De quelle mythologie est inspiré le nom de Pluto ?