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EAN : 9782930538082
112 pages
Quadrature (11/02/2010)
4/5   21 notes
Résumé :
Court, noir, sans sucre rassemble 13 de ses nouvelles. Elle y joue avec nos sens, avec la vie, la mort, la peur. Les trajectoires, les illusions. La dérision. Emmanuelle Urien manie l'humour et la cruauté comme une seule et même arme et, l'air de rien, phrase après phrase, décortique nos âmes.
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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"Elle a la patience d'une plante verte qui attend d'être arrosée."




Note : pour la présentation du livre vous pouvez sauter directement à *
Pourquoi les recueils de nouvelles semblent-ils être les mal-aimés de lecteurs? "Ah non des nouvelles, je n'aime pas, je n'en lis pas". Faut-il faire long pour faire sérieux? Et pourtant écrire une nouvelle m'a l'air bien périlleux. Pas question de rater les premières pages, ce sont souvent aussi les dernières.

Pour mon goût une bonne nouvelle c'est celle qui vous happe dès les premiers mots, que l'on ne peut absolument pas lâcher avant la fin, et qui vous laisse parfois pantelant, parfois ému, prêt à feuilleter à rebours pour bien vérifier si... Une bonne nouvelle, c'est celle qu'on a envie de relire.

Deux précisions : premièrement je n'ai rien contre les pavés, j'adore les intrigues complexes qui se développent avec moult personnages, Anna Karenine et Daniel Deronda for ever, Guerre et Paix for later... en juin, voui, je mets la pression, je sais.
Deuxièmement : malgré mon envie je ne vais pas lancer un challenge "Lire des nouvelles" car je ne sais pas concocter de beaux logos, ça c'est l'excuse, oui. Pourtant, quand même...

Ce long prologue pour cacher un peu que si je lis des nouvelles, et avec plaisir, je ne sais guère en parler. Faut-il à toute force chercher un fil conducteur dans le recueil? Faut-il parler du titre dudit volume? Faut-il présenter chacune des nouvelles? Leur faut-il une chute ou pas (ah la fameuse chute dans les nouvelles...)?

*
Un excellent titre, qui tient ses promesses. Honnêtement, je ne m'attendais pas à être aussi secouée par certaines nouvelles. Oh des gens bien ordinaires, que l'on pourrait rencontrer au coin de la rue, dans un bureau, un magasin, à la ville comme à la campagne, pas des héros non plus. Certains ont une fêlure qui se développe. D'autres une tragédie dans leur vie. Et puis parfois leur âme s'évapore, dans leur tête s'insinue de la brume.

http://www.emmanuelle-urien.org/Images/DSC00033b.jpgA voir la photo de l'auteur, prise sur son site, on ne penserait pas qu'elle soit capable de nous faire peur avec d'affreuses histoires se terminant dans le sang? Eh bien si! J'avoue que ce ne sont pas mes préférées. Mais elles sont si bien écrites, avec un choix de vocabulaire si habile, que je lui pardonne. Deux nouvelles m'ont rappelé la tragédie d'une jeune femme que j'ai connue, qui a perdu dans un accident de voiture son mari et son bébé. (Est-ce un hasard???)
Mais mon petit coeur tendre préfère tout de même les histoires plus douces, telles Tête de station, avec Tonio le taxi au grand coeur, Dans le panneau ou Présences d'esprit.
Ne comptez pas sur moi pour tout vous raconter, prenez de ces nouvelles, vous ne direz plus que vous n'aimez pas en lire.

Conclusion? Alors oui, si je me réfère à mes propres critères, ces nouvelles sont de bonnes nouvelles !
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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Dès le titre, Emmanuel Urien prend le pli de brouiller les pistes. Alors que l'on s'attend à des textes tournant autour du fameux breuvage caféiné, le lecteur découvre des nouvelles plutôt sombres et livrées en vrac, sans édulcorant pour les adoucir.

Et l'ensemble de ce recueil est dans cette veine. L'auteure présente rarement les choses de façon directe, préférant la suggestion, et laissant au lecteur le soin d'imaginer l'horreur qui se cache sous les gestes quotidiens. Ainsi, si j'avais deviné juste au sujet du Jardin secret, les nouvelles intitulées Assistance technique et Femme d'intérieur m'ont étonnée et presque choquée.

Car la violence est quasiment permanente dans ce recueil mais distillée en si petites touches qu'elle en devient presque invisible. Tout comme ces personnes oubliées et abandonnées qui disparaissent sans que personne ne s'en rende compte.

Ouvrir Court, noir, sans sucre, c'est accepter d'entrer dans le monde que l'auteure a créé pour nous, d'entrer dans son jeu, elle qui aime manifestement manier les mots et les expressions, dont elle détourne le sens pour nous faire réfléchir sur la société dans laquelle nous vivons.
Lien : http://carnetdelecture.skyne..
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« Court, noir, sans sucre » est une réédition (enrichie de deux nouvelles), d'un ouvrage publié initialement chez L'être minuscule. Emmanuelle Urien n'est pas une inconnue sur les blogs de lecteurs. Plusieurs de ses titres ont fait l'objet de billets pour la plupart élogieux. On peut citer "Tu devrais voir quelqu'un" (roman publié chez Gallimard), "La collecte des monstres" (nouvelles publiées chez Gallimard), "Toute humanité mise à part" (nouvelles publiées chez Quadrature).

Court … le recueil comporte quinze nouvelles, sur une centaine de pages. Des histoires très bien construites, avec des phrases courtes et percutantes ainsi qu'une chute souvent inattendue et fort bien vue.

Noir… Ces nouvelles sont toutes « noires », mais à des degrés différents. Elles abordent des sujets de société très variés (le couple, la famille, la guerre, la maladie…) avec un zeste de cruauté et une pincée d'humour (mais noir bien sûr !). Les personnages sont pour la plupart des marginaux ou des écorchés de la vie. On y croise notamment un simple d'esprit pas si bête qu'il n'y paraît, une infirmière au Rwanda amenée à commettre un meurtre, une femme que le chagrin mène à l'euthanasie…

Sans sucre… car c'est sa pointe d'amertume lui donne sa saveur bien particulière.

Les histoires sont vraiment homogènes tant au niveau du style que de la qualité, ce qui m'a agréablement surprise car c'est rarement le cas dans les recueils de nouvelles. C'est une des raisons qui me fait bouder un peu ce genre littéraire, je dois dire. La maison d'édition « Quadrature » me paraît sélectionner rigoureusement les ouvrages qu'elle publie en ne proposant que quatre recueils par an. A suivre...

Des nouvelles qui m'ont donné envie d'en lire d'autres.

Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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Des nouvelles écrites avec Art et brio. Oui, je sais rien que ça ! Et, je ne peux être que dithyrambique !
On y parle de mort, de situations délicates mais tellement vraies ! Des scènes du quotidien où l'ironie s'invite, des personnages avec leurs espoirs et leurs envies bousculés tout d'un coup et pour qui la vie n'a plus de sens. Les âmes sont décryptées, les rapports humains sont décortiqués sous l'oeil aiguisé de l'auteure.
J'ai dévoré ces nouvelles ! Et avant de lire les dernières lignes (ou la fameuse chute), je me demandais ce que me réservait Emmanuelle Urien. Un grincement de dents, une franche rigolade ou un pincement au coeur mais toujours du plaisir !
Le style est entrainant et j'ai dû me faire violence pour ne pas les lire toutes en une seule fois.
Un très gros coup de coeur et je vais m'empresser de lire d'autres nouvelles d'Emmanuelle Urien.

Court, noir, sans sucre… vous aurez compris ce que ce titre est une deuxième peau à ce livre.

Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
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Amateur de nouvelles, j'ai été tenté par ce recueil. A la fin, mon ressenti est mitigé. Si certaines nouvelles, surtout celles du début et de la fin, m'ont touchées, celles du milieu du recueil m'ont presque donné envie d'abandonner ma lecture. Je garde néanmoins en bonne mémoire les nouvelles « Assistance technique », « Jardin secret », « La vie au gramme près » et « La mer à boire ». le titre du recueil est très bien choisi et reflète bien le contenu. J'ajouterais que ces nouvelles sont globalement tristes et ne conviennent pas aux personnes sensibles. Dans une dédicace, l'autrice écrit elle-même à propos de ce recueil « Ces nouvelles qui, sous de sombres apparences, font la part belle à l'humanité ». A chacun d'interpréter cette phrase à sa manière.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
"La première fois, j'ai trouvé marrant qu'elle soit du même avis que le curé, vu qu'elle dit toujours qu'elle ne peut pas l'encadrer, celui-là, et les autres pareils, avec leurs sermons à deux balles. Cà l'a fait sauter au plafond. Pas question qu'elle soit d'accord avec cette engeance-là ! Alors elle m'a expliqué : ses dimanches à elle, c'est pour reposer ses palpitations, son arthrose et faire marner le grand Capital, tandis que le dimanche du curé, il lui sert à berner les pauvres gens et à leur faire croire au septième ciel alors qu'ils resteront leur vie entière bloqués au rez-de-chaussée, tout çà pour finir au sous-sol quand ils auront claqué".

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Mélanie Bix, cette femme mince et un peu voûtée, suspendue par un fil à je ne sais quel ciel, quitte ce matin la petite ville de Saône-et-Loire qu'elle habite depuis dix ans, et où elle ne reviendra plus. Son nom, après, figurera sans doute dans les journaux, Mélanie Bix, c'est un nom que l'on retient facilement, moi en tout cas je ne l'oublierai pas.
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Amélie a renforcé les bras et les jambes de ses sculptures avec du fil de fer, et pendant quelques jours, les silhouettes ont tenu bon. Amélie résistait elle aussi. A la fatigue, car elle ne dormait plus, elle n'avait plus le temps, elle sentait approcher la fin.
A la faiblesse qui lestait son corps pourtant si léger à présent, et l'entraînait vers le sol où elle se réveillait parfois après un malaise, secouée de nausées.
Tout cela, cependant, concourait à la naissance d'une nouvelle oeuvre, dans les cris étouffés, les larmes, la souffrance et leur probable corollaire, l'accomplissement de soi.
Elle y était presque, à quelques grammes près. p.85
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Je vais la prendre, saisir sa taille entre mes mains, je glisserai mes doigts sous le tissu, j'en ferai de la soie ; je chercherai sa peau, elle ne peut être loin, et je balaierai les obstacles un à un jusqu'à la conquérir, sa peau et puis la mienne qui viendra s'y coller, pore à pore.
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Parce que c'est bien gentil, le bonheur : ça s'installe un temps, ça prend ses aises, et puis un jour ça vous plante là, et vous n'êtes pas plus avancée.
Voilà comment Jeanne voit les choses, elle n'en démordra pas. Alors non, vraiment, elle ne veut rien fréquenter d'approchant? Mieux vaut s'aguerrir. Se frotter aux peines du quotidien, petites et grandes, pour endurcir la peau et épaissir la corne.
Après, plus rien ne vous touche, c'est comme ça que l'on fait de vieux os. p.108
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Videos de Emmanuelle Urien (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Emmanuelle Urien
Dans cette dernière vidéo consacrée aux sélections de fin d'année 2020, les libraires de Point Virgule partagent leurs coups de cœur concernant la littérature à destination des adolescents. Rassurez-vous, il n'y pas d'âge limite après lequel il serait interdit de piocher dans ces recommandations...
Adèle - #Bleue, Florence Hinckel, Pocket Jeunesse, 7,60€ - L'Année de Grâce, Kim Liggett, Casterman, 19,90€ - Collectif Black bone, Tome 1 - Coltan Song, Maylis Jean-Préau, Manu Causse, Marie Mazas, Emmanuelle Urien, Nathan, 14,95€ - Akata witch, Nnedi Okorafor, L'école des loisirs, 18€ - Les Chroniques de l'érable et du cerisier, Camille Monceaux, Gallimard Jeunesse, 20,50€
Alexia - Ma Story, Julien Dufresne-Lamy, Magnard Jeunesse, collection Presto, 5,90€ - Espérance résistance, Juliette Keating, Magnard Jeunesse, collection Presto, 5,90€ - Hôtel Castellana, Ruta Sepetys, Gallimard Jeunesse, 19€ - Des œillets pour Antigone, Charlotte Bousquet, Scrineo, 17,90€ - Des yeux de loup, Alice Parriat, L'école des loisirs, 14€ - À quoi rêvent les étoiles, Manon Fargetton, Gallimard Jeunesse, 17€ - #Murder, Gretchen McNeil, Milan, 16,90€
Musique du générique d'intro par Timo Vollbrecht.
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