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118 pages
A l'Enseigne du Chat qui Pêche (01/11/1948)
3.5/5   1 notes
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Rodolfo Usigli est un auteur mexicain que l'on peut qualifier de provocateur, de poil-à-gratter artistique (ce qui peut être une sorte de pléonasme dans la mesure où àmha un artiste doit provoquer).

La Couronne d'Ombre est une pièce centrée sur la folie de Charlotte-Amalie, princesse belge mariée à l'archiduc Maximilien, et devenue pour quelques années l'impératrice du Mexique. Destin peu connu, remis au goût du jour par une BD de Fabien Nury, cette épopée a laissé visiblement davantage de traces au Mexique qu'en Belgique. La pièce date de 1946-47 et a été présentée à Camille Huysmans, premier ministre du gouvernement belge de l'époque lors d'une visite au Mexique. Je reviens donc à la provocation... il faut avoir des "cojones" pour présenter à une délégation belge une pièce sur la folie d'une princesse belge dont l'époux a été fusillé 80 ans plus tôt quasiment jour pour jour.

La pièce démarre en 1927, à quelques heures du décès de Charlotte-Amalie. Un historien mexicain va se pousser dans les appartements de l'impératrice au château de Bouchout (on prononce "bouquaouwt" en n'insistant pas trop sur le second "ou"). Puis on va dérouler quelques flashbacks pour revenir au présent funeste.

Rodolfo Usigli va présenter des moments-clés du destin de ce couple impérial. le départ pour le Mexique, les ennuis face au républicain Juarez, la défection des troupes françaises, le périople de Charlotte en Europe, vers Napoléon, puis vers le Pape Pie IX, les débuts de sa folie, l'exécution de Maximilien et de ses deux généraux mexicains... Cette scène est très belle, avec beaucoup de tendresse, dirait-on, d'Usigli pour l'Empereur.

C'est sans concession dès le départ. Charlotte est présentée comme une intriguante, rongée par l'ambition, faisant fi de tout principe moral, tandis que Maximilien est humain, compréhensif, bon et souhaitant le bien du peuple. Les choses vont doucement évoluer vers davantage d'empathie, mais le mal est fait et ne sera jamais tout à fait réparé.

En affublant sa pièce du qualificatif d'antihistorique, Rodolfo Usigli se fait révolutionnaire. Il donne dans le drame, dans l'antihistoire, ce courant qui décrit les événements du point de vue du peuple et non pas des dirigeants. Pourtant, à première vue, il ne fait rien de tel, vu que toute la pièce suit Charlotte et Maximilien dans leurs appartements, dans leur quartier-général, à la cour des chefs d'Etat... C'est là qu'Usigli joue bien le coup, dirais-je. Même si on suit le couple impérial, le peuple mexicain est au centre de tout, en permanence. Que ce soit les dénigrements de Charlotte ou les principes démocratiques précoces de Maximilien, il s'agit bien de la conception du peuple. Et Usigli remet une couche de provocation à la fin, en énonçant les dates de décès des protagonistes, de Napoléon à Bismarck en passant par Juarez ou Bazaine, aréchal d'Empire français et traître patenté pour Usigli. Il s'agit pour l'auteur de planter quelques banderilles sur le dos des gouvernements mexicains qui ont ignoré/perdu l'idéal (un peu naïf) qui portait Maximilien.

La couronne d'ombre... c'est bien entendu celle de la folie qui figera Charlotte dans son rôle d'impératrice imaginant Maximilien l'attendant au Mexique. Cette folie l'amenant à réclamer toujours davantage de lumière autour d'elle, sans que cela puisse dissiper les ténèbres où sa folie l'entraînait. Ces scènes sont poignantes. Et Usigli y montre une compréhension assez déstabilisante pour l'ex-impératrice.

Bilan: voilà une pièce qui est tombée dans les oubliettes de l'Histoire et de l'Antihistoire... et je peux comprendre pourquoi. A force de servir de poil-à-gratter, un auteur risque de se faire oublier bien vite. Même s'il a du talent (c'est ce que pensais G.B. Shaw d'Usigli).

Ajoutons que c'est Usigli lui-même qui a fait la traduction/transcription de la pièce en français. Et que cette pièce sera jouée au théâtre national de Belgique.
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