AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,17

sur 359 notes
5
98 avis
4
43 avis
3
15 avis
2
3 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  

J'aime les polars historiques qui nous immergent totalement dans une époque. Et celui-ci est fort réussi.

Direction les bas-fonds de Londres, deuxième moitié du XIXème siècle sur les pas d'un inspecteur de Scotland Yard, intègre et obstiné, chargé d'interroger des témoins dans le cadre d'un scandale qui, s'il éclate, impliquera la famille royale britannique … sans qu'il sache exactement la teneur du potentiel scandale. Procédé très intelligent qui place le lecteur au même niveau que l'enquêteur : comme lui, il découvre progressivement les ressorts sordides de l'affaire, comme lui, il a la nausée à mesure qu'il plonge dans ces bas-fonds.

Basé sur des faits réels ( le scandale de Cleveland Street en 1889 qui a impliqué le prince Albert Victor de Clarence, petit-fils de la Reine Victoria, et quelques Lords ), le récit policier très bien mené se transforme en critique implacable de l'hypocrisie de la société victorienne et de ses nantis drapés dans un puritanisme de façade, plein de morgue et de mépris à l'égard des indigents.

La description des quartiers mal famés de Londres dans le West End ( autour de Whitechapel, Stepney ou Limehouse ) est très vivante et saisissante : workhouses indignes ( sortes d'hospices où les plus précaires, souvent des filles-mères travaillent jusqu'à 18 heures par jour dans des conditions honteuses ), prostitution omniprésente, lupanars et bordels à foison, trafic d'enfants, filières pour obtenir des fillettes vierges avec certificat médical garantissant la qualité du « produit » … on n'est pas loin d'un Dickens, Palliser ou Stead pour dénoncer toute cette misère qui semble être un miroir inversé de la bonne société victorienne.

J'ai plus de réserve sur la construction du roman, un peu maladroite à mon sens car coupant l'élan de l'action. L'auteur a fait le choix d'une trame contemporaine pour aiguiller le lecteur : un cantonnier découvre dans la tombe d'un cimetière une boîte contenant les carnets complets que l'enquêteur anglais du XIXème anglais a écrit pour soulager sa conscience. Ces passages sont relativement courts par rapport au récit des carnets, mais je les ai lus en ultra diagonale, les jugeant peu intéressants par rapport à l'intrigue dix-neuvièmiste, passionnante, elle. Même si j'ai bien compris l'intention louable de l'auteur de dénoncer les violences faites aux femmes du XXIème siècle face à une loi des hommes qui perdure depuis des siècles malgré des avancées certaines.
Commenter  J’apprécie          1342
Le fossoyeur d'un petit village français, en déplaçant une tombe, trouve une mallette avec dedans un manuscrit anglais datant du XIXe siècle. Et à partir de là, on veut tout savoir, notre curiosité est attisée. Il demande à sa fille de lui traduire ces feuillets et ça nous plonge dans les bas fonds de Londres, dans la vie des plus démunis, des lupanars et de sa main d'oeuvre. On y suivra un inspecteur de Scotland Yard nommé sur une enquête afin d'éviter un scandale qui impliquerait les plus grands du royaume. Il n'y a pas grand chose de joli dans ce récit. le clivage social, la grande pauvreté, le travail des enfants et surtout le trafic des petites filles ...C'est tout au long des interrogatoires de suspects que nous découvrirons ce monde sombre, de discrimination et de privilèges où certains se croient, non sont au-dessus de tout . Mais surtout , ce récit nous fait le portrait du sort épouvantable, insupportable des femmes de cette époque et c'est d'une tristesse...
Commenter  J’apprécie          390
Alors oui, ce thriller historique est efficace.

On a envie d'en savoir plus sur le contenu de ces pages rédigées en anglais, retrouvées par le cantonnier Jacques dans un cercueil qu'il lui a fallu déplacer. Dès lors qu'il apparaît qu'il s'agit des mémoires d'un inspecteur de Scotland Yard sur une enquête menée dans le plus grand des secrets, on se laisse happer car on se demande où cela va nous mener.

C'est l'occasion d'en apprendre sur les bas-fonds du Londres de la fin du dix-neuvième siècle où cohabitaient la misère et la prostitution et où le beau monde venait s'encanailler et s'autoriser des comportements proscrits par la loi. L'application de la justice n'avait rien d'impartial en fonction du milieu dont étaient issus les prévenus.

Toutefois, les réactions de notre homme, comme celles de l'enquêteur dont il découvre l'histoire, m'ont semblé disproportionnées et empreintes de naïveté.
Que le premier oublie ses principes puis ment à sa femme, perd le sommeil et ne vit plus que pour cette intrigue me semble exagéré.
Que le second, a priori professionnel reconnu et compétent, mettent autant d'affect et de sentiment dans son investigation est peu crédible.
La psychologie des personnages ne m'a pas convaincue.

Enfin, l'ouverture finale sur le peu d'avancée et même le recul de l'arsenal législatif quant à la question du consentement d'un enfant de 11 ans, suite à la réforme de 1980, est tout à fait louable. Ce sujet a largement occupé les débats depuis. Mais il est amené lourdement et maladroitement et, vu son importance, en ressort traité hâtivement.

Dernier point, anecdotique, mais qui m'a interpellée, je n'ai pas compris où voulait nous emmener l'auteur en mettant en exergue le fait que le nouveau copain de Aude est noir. Je serais preneuse de vos avis sur l'intérêt de cette information et la manière dont il la traite.

Challenge ABC 2020/2021 ( il fallait trouver un auteur en U)
Commenter  J’apprécie          271
Jacques, cantonnier dans une petite ville du Nord de la France découvre dans une tombe, le manuscrit écrit par J. Wallace Hardwell, ancien inspecteur à Scotland Yard. Avec l'aide de sa fille pour la traduction, il se jette dans la lecture de confession-testament.
Nous voici donc dans l'Angleterre victorienne. Wallace doit absolument éviter qu'un scandale n'éclate qui éclabousserait la couronne. Il a trois témoins sous la main. le hic, c'est qu'il ne sait pas de quoi il retourne.
Par des entretiens menés à la suite les uns des autres, il découvre les liens qui unissent les trois personnages retenus par la police, leurs secrets, leurs magouilles sur fond de prostitution enfantine.
De fil en aiguille il se rapproche des clés du scandale potentiel, trop probablement au point d'en payer lui-même le prix.
Dans un style agréable quoiqu'un peu artificiel à mon goût, ce récit est censé révéler, dénoncer les horreurs concernant les violences faites aux enfants pauvres notamment les fillettes.
J'ai eu du mal à croire Wallace naïf au point de découvrir ce qui se passe entre les bas-fonds et les hautes sphères de la société.
J'ai eu du mal aussi avec les interruptions continuelles de Jacques qui ne cesse de nous rappeler à quel point il est subjugué par sa lecture, ses petites querelles avec sa femme Mireille, si étonnée de le voir tellement absorbé par sa lecture qui va lui prendre des semaines (cela ne m'a pris que quelques heures). le ton des disputes « bienveillantes » m'a agacé.
Bref, une lecture qui n'est pas déplaisante mais qui m'a déçue car j'en attendais beaucoup (trop sans doute) après avoir lu des critiques excellentes.
Commenter  J’apprécie          240
Jacques est cantonnier. Il découvre le journal d'un anglais dans une tombe. Et, avec lui, nous allons découvrir la vie de cet enquêteur de Scotland Yard, notamment sur une affaire à scandale de prostitution sur mineurs et homosexualités dans les années 1889. La plume est très agréable et on se prend au jeu de l'enquête. C'est très bien fait, addictif dit-on. L'auteur en profite pour décrire la législation pauvre sur le sujet dans ces années-là. D'ailleurs, les retours entre le passé et le présent n'ont pas grand intérêt, sauf peut-être pour insister sur le fait que ladite législation sur les abus sexuels sur mineurs n'était pas meilleure (jusqu'en 2018, en France) que la période concernée par ce livre. Un bon polar sur un vide juridique honteux.
Commenter  J’apprécie          221
Ce roman policier qui dénonce, par le biais d'une enquête dans les bas-fonds de Londres au 19ème siècle, la marchandisation des plus pauvres au profit des plus riches, les violences sexuelles sur les enfants et l'odieuse impunité des puissants, est louable, bien évidemment ! Cependant, la narration très verbieuse et la psychologie peu crédible des personnages principaux ont quelque peu atténué mon plaisir de lecture et, alors que je suis plutôt du genre à dévorer mes livres, celui-ci, je l'ai plutôt grignoté ! En effet, j'ai trouvé que les chapitres passé/présent, Wallace, l'inspecteur anglais/Jacques, le cantonier francais s'articulent entre eux de façon abrupte ; ainsi, alors que la majorité du récit se passe en Angleterre au 19ème siècle, les quelques chapitres se déroulant de nos jours se font plus en plus rares au fur et à mesure du roman...ce qui fait que lorsque je me retrouvais de temps à autres et sans crier gare, dans la cuisine de Mireille et Jacques (que j'avais fini par oublier !) le rythme était brisé ! Au-delà de ces réserves, je reconnais une ferveur chez l'auteur qui semble sincère et engagé mais cela n'a pas suffit à m'emporter.
Commenter  J’apprécie          220
Un roman policier historique, qui m'a presque convaincue ...

Notre époque. Jacques est ouvrier communal dans le Nord. Il attend la retraite auprès de sa femme; sa fille est adulte , elle vient de divorcer et la maison semble bien calme, entre deux parties de pêche et trois corvées à accomplir au travail.
La corvée du jour, justement, c'est de faire de la place au cimetière. Vider les concessions les plus anciennes de leurs occupants, et préparer le terrain pour les futurs trépassés.
Jacques n'aime pas du tout faire ça, mais nécessité fait loi; il grimpe donc dans son engin, et tâche de déloger les défunts le plus délicatement possible. La tombe de l'Anglais, notamment. Une sépulture que plus personne n'entretient, un type nommé J. Wallace Hardwell dont nul n'a le souvenir.

Jacques s'affaire autour de la tombe, et parvient à soulever la dalle sans trop de soucis, lorsqu'il découvre un coffret métallique rongé par le temps. Mû par la curiosité, il l'ouvre et découvre, entre autres choses, un manuscrit ... Une confession rédigée en anglais, que la fille de Jacques traduit pour lui jour après jour, et qui va le plonger dans les bas-fonds de Londres à l'époque victorienne. Car Wallace était policier, et des meilleurs. Un policier lancé sur la piste d'un mouchard capable de faire vaciller le trône, détenteur qu'il est d'un secret d'État.
Misère, vice et sévices: c'est ce que découvre l'inspecteur, et nous avec lui. Plus l'enquête avance, plus on s'enfonce dans les méandres de la capitale britannique, dans les milieux interlopes où la morale n'est qu'un joli mot, dans ces quartiers où règne la loi des hommes, ceux où les femmes vendent leur progéniture au plus offrant.

Une enquête bouleversante, donc, et rédigée avec talent dans le style des romans du XIXe siècle. le seul bémol de ce roman, de fait, ce sont les passages où l'on retrouve Jacques , rédigés au présent de narration, avec un vocabulaire assez commun et presque pauvre, et qui contrastent vraiment trop avec le récit du policier: on en vient presque à les enjamber comme des digressions indigestes, et en définitive la lecture s'en trouve heurtée, hachée.

L'ensemble, malgré tout, laisse bonne impression, et je pense chercher d'autres livres du même auteur pour continuer ma découverte.


Commenter  J’apprécie          120
Dans le registre misère, crasse, inhumanité et prostitution dans les bas-fonds de Londres au XIXe siècle, l'offre de romans, entre Charles Palliser, Michel Faber et Michael Cox, est abondante.
Faisant partie des lectrices qui apprécient ces univers sombres, j'ai tenté la lecture de "La loi des hommes".

Certes le roman correspond aux attentes en nous plongeant dans une enquête autour de la prostitution d'enfants, filles et garçons, victimes de prédateurs sexuels qui se livrent à leurs méfaits en toute impunité. La critique politique est bien présente et les puissants, soutenus par les institutions qu'ils dirigent, ne sont jamais inquiétés alors même que les intermédiaires sont sévèrement punis.
Les femmes font tourner les rouages de ce système, réduites à mettre les autres femmes en esclavage pour échapper à la misère et à la violence des hommes. Ici pas question de sororite ou même de solidarité entre femmes. Si Myrtle prend Rebecca et son fils sous sa protection, c'est pour mieux les exploiter.
Mais tout n'est pas si glauque dans le monde de Wendall Utroi. Ce n'est pas tant la nature humaine qui est responsable de cette noirceur, mais les conditions d'existence de ces femmes qui doivent se battre pour survivre. La rédemption est donc possible, comme le prouve Myrtle qui va consacrer les dernières années de sa vie à sauver des fillettes de la prostitution.

Ce qui ne fonctionne absolument pas dans ce roman, c'est le va-et-vient constant entre passé et présent.
Le procédé du manuscrit retrouvé, procédé classique dans la littérature, n'est pas en cause. Jacques, le cantonnier, aurait pu trouver le manuscrit et disparaître jusqu'à l'épilogue.
La volonté de l'auteur de mettre en parallèle une histoire de prostitution au XIXe siècle et l'affaire Weinstein est extrêmement maladroite et d'un opportunisme dérangeant. Il n'est pas nécessaire de recycler un épisode du système patriarcal dans l'histoire , que personne ne va contester, pour dénoncer des pratiques d'agression sexuelles.
Sans vouloir remettre en cause la sincérité de l'auteur, la lourdeur de la démonstration nuit en tous cas à son contenu.

Commenter  J’apprécie          90
Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce livre ne peut pas laisser indifférent.
Jacques est cantonnier dans le nord de la France et à l'occasion du nettoyage d'une tombe, il découvre un livre de mémoires écrits en anglais.
Cette tombe est celle de J. Wallace Hardwell, un inspecteur des moeurs de Scotland Yard pendant l'époque victorienne.
Tout d'abord intrigué, Jacques va faire traduire ces mémoires et découvrir un pan de l'Histoire victorienne qui fait froid dans le dos.
Il va y découvrir des crimes et la misère sociale dans tout ce qu'elle a de plus dérangeant.
Ce livre est cruellement d'actualité par les sujets qu'il aborde. Mais je ne vous en dis pas plus, à vous de le découvrir!
L'écriture de Wendall Utroi est très agréable, les chapitres courts permettent de donner un rythme intéressant au récit.
Les yeux d'Ava, du même auteur, attend déjà dans ma PAL!
Merci à Babelio et au Livre de poche pour l'envoi de ce livre.
Commenter  J’apprécie          90
La loi des hommes est un roman polyphonique, nous suivons le quotidien de Jacques, cantonnier dans le nord. Au cours d'une exhumation de tombe dont la concession était dépassé, il trouve une boîte en fer contenant un manuscrit. Les pages sont en anglais langue que Jacques ne connait pas mais sur une impulsion il décide de garder ce manuscrit. Il demande à sa fille Aude de le traduire. le lecteur découvre en même temps que lui une histoire qui s'est déroulé en Angleterre au siècle précédent. La famille royale a été impliqué dans un scandale et l'auteur, enquêteur sur cette affaire a soigneusement retranscrit tous les interrogatoires.Dans un Londres glauque et nauséabond, la vie des misérables est particulièrement bien restituer, celle des nantis également profiteurs des plus démunis pour assouvir leurs moeurs sordides...
A travers ce livre l'auteur interroge la société et ses lois en matière de sexualité et de consentement. le parallèle avec notre actualité est très intéressant mais je suis moins convaincue du procédé littéraire choisi.En effet les retours entre les deux époques suivent un chemin déjà emprunté et le personnage de Jacques m'a paru un peu insipide.Peut-être que j'aurai tout simplement préféré un "polar historique". Par contre son analyse de la vie et es coutumes à l'époque victorienne est très bien documentée.
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (798) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2859 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}