Je cligne des yeux plus souvent, tentant ainsi de me dissimuler un peu. Quinze secondes, je ne tiens plus, je voudrais regarder ailleurs, mais je me doute qu’il me testes mes joues chauffent, une bouffée de chaleur, que j’identifie, il me juge, ou tente de m’en donner l’impression.
Je vis désormais un cauchemar, tant de choses se dessinent autour de moi et je ne maîtrise rien, un peu étourdi par la panique qui commence à me gagner, je me demande : - C'est quoi cette histoire ? Vous dites : un mort ?
Citation d'introduction au roman :
On peut être gros, maigrichon, à grand nez,
petit, rase-moquette, ou grande perche,
roux, chauve, à tonsure ou frisé.
Grassouillet, petits seins ou gros cul,
stupide, ou premier de la classe.
Bégayeur ou pipelette, timide ou introverti.
Boutonneux ou à taches de rousseur,
au long coup ou à hanches larges,
affublé de varices ou de cellulite,
très beau ou à grandes oreilles,
pauvre con ou riche idiot,
impossible de nous citer, sans handicap nommer.
Finalement nous sommes tous pareils.
Nous avons tous fait face à la méchanceté de la norme.
Pourtant en y regardant de plus près,
si l'on se rassemblait tous,
où se situerait la norme ?
Alors qu'il quitte la pièce sans bruit, je reste immobile, fixant cette porte comme si elle se refermait sur un secret bien gardé. Mes pensées confuses s'entrechoquent, je compare, m'embrouille, percute puis doute à nouveau. Le sommeil ne vient pas.
- J'ai forcé un peu ma voix pour qu'elle ressemble à celle du mis en cause, je ne fais que répéter ce qu'il nous a déclaré vous avoir hurlé, vous vous souvenez de ces mots ?