AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782754307956
196 pages
Le Livre Actualité éditions (30/06/2019)
4.64/5   7 notes
Résumé :
Odessa... Ce n'est pas une valse à danser mais le souvenir d'une valse. Ce n'est pas une ville à habiter mais le sentiment d'un lieu. Nous sommes là au cœur du sentiment le plus intime. Odessa serpente comme une tentation. Odessa miroite au soleil. Mais Odessa du farniente n'existe plus. La réalité et le présent sont sombres ou mélancoliques. L'auteure voit net mais n'ose rien conclure, ce qui donne à son oeuvre le charme de l'inachevé. Après le cycle poétique « Sou... >Voir plus
Que lire après Souviens-toi de ton Odessa suivi d’autres poèmesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Chers babeliotes ! Si un livre est un repas, j'adore vous servir mes mises en bouche ! Je vous présente donc mon nouveau livre.

Comment changer de ton sans même faire un bond ? Je change de démon : je pense à Odessa ! Et j'entends des accords : l'alpha et l'oméga. Parce qu'avec ma terre, avec mon Odessa, j'ai coupé le contact sans couper le cordon. Je change de cantor, je change de temps fort, je comble des temps morts, je vais jusqu'aux transports. Je pense à mes mentors, les mouettes du vieux port, même au conservatoire, oui, qui m'a fait tant croire. Car avec le recul, l'amour ne fait qu'accroître…
Je dédie ce recueil de poèmes aux gens d'Odessa, des intellectuels enfouis dans leurs labos scientifiques ou camouflés dans la musique et ne pensant qu'à une seule chose : que Dieu nous garde des chaires, des postes, des responsabilités et d'autres corvées du pouvoir !
Quand un nom vous turlupine et vous lui cherchez des rimes cela vous mène très loin ou vous fait faire les foins. La rime est tel un reflet, un reflet de vérité, ou la valise à soufflet, car tout dépend du doigté. Odessa couci-couça, Odessa le mimosa… Je n'écoute que mon coeur et cela fait parfois peur. Un voyage sans voyage, un curieux pèlerinage, un travail de détective pour trouver l'île fictive. Un séjour dans le passé sans quitter ce cher présent, un refuge menacé contre mes anciens tourments. Tomber sur un vieil herbier me fait noircir du papier… sauf si c'est la clé du puzzle qui me transforme en rappeuse ! Cela n'a rien d'un système, dit votre air dubitatif, mais voici mon chant cursif qui est simple comme un ch't'aime. La naïveté qui sauve et qui fait tomber aux pièges, toujours la même matrice, c'est l'essence créatrice ! La naïveté qui flotte, tout comme un bouchon de liège, la naïveté qui ôte l'inaction aux griffes fauves…

Odessa… Ce n'est pas une valse à danser mais le souvenir d'une valse. Ce n'est pas une ville à habiter mais le sentiment d'un lieu. Nous sommes là au coeur du sentiment le plus intime. Odessa serpente comme une tentation. Odessa miroite au soleil. Mais Odessa du farniente n'existe plus. La réalité et le présent sont sombres ou mélancoliques. Je vois net mais n'ose rien conclure, ce qui donne à cette oeuvre l'apparence de l'inachevé.
Après le cycle poétique « Souviens-toi de ton Odessa », comme après un trou normand, s'ouvre une série de poèmes divers avec une prédominance du thème « le poète et la poésie ». Curieusement, le piano est omniprésent dans les deux parties de l'ouvrage. Est-il le refuge contre le trop de paroles ou une beauté absolue ?
Quand le poète et la poésie deviennent des héros à part entière, cela donne des poèmes très divers. Que d'événements dans un miroir lorsqu'il se charge de vision… Cela rappelle aussi Picasso dont le thème de prédilection était le peintre et son modèle. le poète aime dire « je » mais il parle de lui également en troisième personne. Parfois même, il se tutoie ! Vive sa verve satirique, sa verve chevaleresque, sa verve hystérique, sa verve carambolesque, sa verve capricieuse, sa verve aboyeuse, sa verve intarissable quoiqu'indébroussaillable ! Et si c'est une poétesse, de ses poèmes elle se confesse… Ses vers s'emboîteraient l'un dans l'autre comme des matriochkas, des poupées russes, si on les rangeait par taille dans l'ordre décroissant !
Je soumets à votre écoute et votre regard ces vers, blancs ou colorés de rimes, et parfois une prose poétique, accompagnés de mes photos maritimes. Mes souvenirs se cachent aux coins des coquillages éparpillés dans le monde selon une géométrie mouvante. Mes souvenirs se lisent et s'épurent dans les délicates nervures des pierres et du bois…
Commenter  J’apprécie          8916

Il était une fois dans un beau royaume (pas si) lointain une jolie petite fille à la longue tresse brune. de ce royaume tous disaient qu'il était merveilleux à tel point qu'il inspirait les plus illustres poètes et écrivains tels que Maïakovski, Essénine,Tchekhov et tant d'autres encore... Alors comment ce royaume aurait-il pu ne pas inspirer la petite fille devenue femme puisque toute jeune déjà elle avait compris qu'avec des mots et des notes de musique on pouvait rendre la vie moins ordinaire, plus merveilleuse ?
Un jour elle décida qu'elle serait une princesse. Une princesse pour toute la vie. Princesse des rimes qui nous raniment, anti-déprime ; princesse des coeurs contre la torpeur. Tantôt fragile, tantôt mutine mais toujours éprise de liberté, elle ne manquait jamais de répartie, ah ça oui, des doutes elle en avait plein son petit panier de plage mais elle prenait bien soin de les recouvrir avec des coquillages et dans ses poches, des poignées de sable et des rimes joyeuses car ce qu'elle préférait c'était transformer ses doutes en de jolis rêves colorés car elle avait aussi compris une chose importante : c'est que la tristesse à défaut de pouvoir s'en débarrasser, elle pouvait la rendre joyeuse. Je crois bien qu'elle avait trouvé là le moyen de rendre la vie plus merveilleuse.

La promesse sans promesse

Mon coeur, rappelle-toi
Tes premières caresses
Brûlant tes bouts des doigts,
Tes tendres maladresses

Oublie tes duos bastringues
Songe au goût de meringue
Refais ton odyssée
Au courant inversé

Avec une paresse
Tes souvenirs se tressent
Car ton amour les presse
Les tient par la promesse

Ta peau s'est déplissée
Ton dos s'est redressé
Et tu n'aspires qu'à
Revoir ton Odessa,

Cette enfant à la tresse
Que tu étais là-bas
Toujours tenue en laisse
Mais rêvant des trois-mâts

Tu écoutais Pouchkine
Et non des voix mesquines,
Pensais au grand amour
Mastiquant le boulgour

Tu avalais les pages
Rêvant des équipages,
Haute-formes en fleurs,
Charades en couleurs...

Souviens-toi de ton Odessa, souviens-toi des jours là-bas, cherche bien en toi, ton âme d'enfant tu retrouveras, jamais tu ne la perdras, elle est la clef de ta poésie. Souviens-toi de la petite fille, serre la fort dans tes bras, elle aimait tant contempler la mer, la mer Noire d'Odessa qui recouvrait ses pas et sa tristesse.

Je suis la mer

Je suis la mer, nagez en moi
Je suis la mer, crachez en moi
Mer d'Odessa, j'ai l'habitude
Je suis mer Noire

Maisons construites sur mes rives
Telle l'acné me défigurent
Je suis la mer et non la soupe
Je vous pardonne

Je suis la plage, ensablez-vous
Et imprégnez-vous de mon sel
Promenez-vous, inspirez-vous,
Respirez- moi !

Caressez-moi, sillonnez-moi
Je suis l'amour, je suis la femme
Il restera toujours ma voix
Voix de la mer


Avec ce magnifique recueil de 189 pages, illustré de photos marines, Maryna Uzun rend un hommage vibrant à ses racines, à Odessa, à ses habitants, à ses proches aussi. Elle convoque la petite fille qu'elle était (qu'elle est toujours) pour nous offrir une poésie joyeuse et débridée. Sa mélancolie ? Elle l'enrobe d'un grain de folie pour en faire des petits bonbons sucrés recouverts de papier de soie dont le froissement se veut doux à nos oreilles. Plutôt que des larmes elle préfère nous laisser des sourires, des regards complices. Ses peines et ses regrets ? Elle les garde pour elle, évoquant à demi-mot et avec beaucoup de pudeur les absents...
J'ai été plus que touchée par cette belle poésie au swing thérapeutique, il y a des mots qui font du bien quand on sait y mettre la bonne couleur, le bon ton, Maryna Uzun a indéniablement ce talent là.

Ma devise d'Odessa

Sans efforts, notre vie
Est une vie sans défis
Se tirer vers le haut
Est au prix des tensions
Tu peux toujours pencher
Sans jamais relâcher
Si tu ramasses des pelles
Recommence de plus belle !

Et même si Odessa n'est plus celle que tu as connue, il restera toujours Odessa de ton enfance, Odessa de tes souvenirs. La barbarie des hommes, petite fille, mais tu le sais déjà, abîme tout. En refermant ce recueil je pense à l'Ukraine...

Mon Odessa des catacombes,
Des labyrinthes souterrains,
Mon Odessa des résistants,
Et Odessa du Luna Park
Mon Odessa des souvenirs
Mon Odessa pour alunir...

Je ressors heureuse de cette lecture, j'ai ramassé tous les coquillages éparpillés entre les pages de ce recueil, je les ai déposés un à un, au fil de ma lecture, dans mon petit panier de plage, j'y ai rajouté quelques accords au piano (Brahms, Liszt) et j'ai recouvert à mon tour tous mes doutes. Maintenant voyez comme mon cerveau devenu cerf-volant se balance dans les airs, cerveau-rêveur polyvalent, il était temps ! Merci infiniment Maryna pour votre confiance et surtout de m'avoir permis de découvrir une poésie qui me touche, dans laquelle je me sens incroyablement vivante tout simplement.


Commenter  J’apprécie          8259
« Souviens-toi de ton Odessa, cette île fictive, cette île qui commence par des mouettes, cette silhouette qui te fuit.
Odessa et le son d'un piano désaccordé, l'escalier de Richelieu aux bras majestueux, la dernière entourloupe de Sonia Main d'Or.
Souviens-toi de cet enfant à la tresse que tu étais là-bas, quand tu étais ce gamin qui rêvait des trois-mâts, quand tu te voulais fifre, quand tu avalais les pages de Pouchkine.
Revoir ton Odessa, ce pays où l'herbe est bleue, et le ciel jaune, l'Odessa des gentlemen, des violonistes, de l'insouciance et des rêveurs de vivre.
Mais l'amour de tes vingt ans te revient délavé, et la musique si douce et nonchalante s'est envolée.
Les moindres souvenirs, on les traîne partout. Ils vont, ils viennent, aussi fragiles et éphémères que ces coquillages ballotés par la mer. »
Mon Odessa à moi n'est pas celui de la fée Maryna. La mer est absente, mais la pluie vient toquer aux carreaux. Il y a ces rues étroites et tortueuses d'une cité déjà vieille au temps des vikings que tu dévalais en courant. Sur les quais de Seine, l'imposant Dumas vient effacer Pouchkine.
Merci à Maryna qui, à travers son Odessa, m'a fait aussi souvenir du mien.
Nous avons tous notre Odyssée à refaire.

Commenter  J’apprécie          873
Je suis allée plus loin dans la découverte des poèmes, de quelques textes en prose de Maryna Uzun .
Cette fois, un peu de nostalgie douce vient se faufiler dans les pages; des regrets aussi, des constatations amères sur les valeurs véhiculées dans cette ville, une partie de l'histoire de l'auteure avec Odessa qui lui a tant donné comme son apprentissage du piano qui a évolué vers la maîtrise de cet art ; un attachement à des valeurs de l'humain plutôt qu'à la course des financiers qu'elle observe dans la ville.
Parmi les photos de sculptures, j'ai beaucoup admiré celles qui sont couchées sur la plage à la merci de la marée : les personnages sont formés par des cailloux et des coquillages, leurs cheveux par des algues.
Parmi les poèmes, j'en ai plusieurs que je préfère comme " Je veux être un arbre" , " Les sculptures éphémères"...et aussi un texte "L'odessitude" avec ses deux paragraphes qui montrent deux faces d'Odessa.
Le livre a été édité en 2019. C'est donc un témoin de la ville d'Odessa avant les horribles évènements de ces derniers mois que Maryna Uzun nous livre.
Un ouvrage bien intéressant pour sa poésie et pour une réalité vécues.
Commenter  J’apprécie          601
23 juin 2022

Mon cher " Livre de chevet" du moment , source de moult émotions et aussi de plaisir pour les yeux !

De nombreuses fois, j'ai déjà eu le plaisir de lire des extraits poétiques de Maryna Uzun; cette fois, le bonheur de lire un recueil entier, de textes en prose ou en vers...au titre actuellement terriblement présent aux yeux du monde !

Évidemment ma lecture aurait été fort différente de celle que j'aurais pu faire en 2019, à la parution de cette très belle publication....

Beau livre par son contenu , bien sûr , mais aussi pour les photographies singulières, de l'auteure même,tour à tour familières et mystérieuses. Des mises en scène faussement enfantines de coquillages, algues, constructions de personnages sur les rochers, les plages , dessins Éphémères sur le sable...accompagnant, prolongeant harmonieusement les textes...

Poésie ainsi démultipliée entre les images et les mots, sans omettre les nombreux clins d'oeil à l'indispensable Monde de la musique où " notre" poétesse excelle également !

Dans les rythmes très divers de ces textes...on ressent l'âme omniprésente de la Musique et de l'Art, dans sa totalité...

Il y aurait beaucoup à dire de ces poèmes qui sont de multiples hommages: à la ville de l'Enfance, Odessa, Ode à la vie, à la Culture, au monde de l'enfance,à l'Art, à l'importance vitale de la Littérature, aux artistes dissidents, etc

Vladimir Maïakovski
Ô toi le phare à feu tournant
Tu chauffes mon coeur hivernant
Sans la vodka ni le whisky

Chantes-tu la révolution
Ou seulement l'ébullition ?
Dormir la tête sur la bûche
Et travailler comme à la ruche !

Qu'il est plaisant de se baigner
Dans ton pinceau si lumineux
Tu me signales des entrées
Et des parages dangereux

Il faut trancher, il faut trancher
Et non toujours compter les pieds !
Se contredire mais aimer
Et non toujours vouloir rimer !

Mon phare reste à Odessa
Ou je l'emporte avecque moi
C'est pareil car il est de taille
À m'éclairer sans le compas !"

Même si le choix des extraits insérés à cette chronique restent dans la gravité, l'auteure sait aussi manier avec brio, l'ironie, la malice, les pieds de nez , l'humour...la Joie de vivre...quoi !!...et de " créer " du Beau pour dépasser la douleur...

Je terminerai sur un poème consacré à cette ville - nourricière,magnifiée : Odessa :

"Escaliers

L'escalier phénicien
Chaque marche un soupir
L'escalier d'Odessa
Chaque soupir un poème
Odessa Sacré-Coeur
Chaque poème un aveu
L'escalier d'Odessa **
Escaliers sont nombreux

C'est un peu mon Montmartre
Mon Montmartre amoureux
Odessa basilique
Odessa babélique
Odessa mon village
Odessa mon sillage
Odessa mon mouchoir
Odessa mon échappatoire ?"


(*** L'Escalier d'Odessa doit sa renommée à une scène du film " le Cuirassé Potemkine" de Sergueï Eisenstein, qui y fût tourné en 1925")
Commenter  J’apprécie          400

Citations et extraits (45) Voir plus Ajouter une citation
Ce qui me passe par la tête


Ce qui me passe par la tête
Qui me dépasse et qui m'inquiète
Qui me tracasse à tous niveaux
Tout en restant en arrière-plan

Ce sont mes innommables peurs
Mes peurs voilant dans leurs vapeurs
La pauvre noix de mon cerveau,
Rendant celui-ci somnolent...

Je le préfère en cerf-volant
Qui se balance dans les airs,
Cerveau-rêveur, polyvalent,
Et non en lent cerveau polaire !

C'est ça, c'est ça, ce n'est pas ça
C'est ça mais ce n'est pas que ça
Tout sert à tout, rien sert à rien
Je m'en souviens, je m'en souviens

Rappelle-toi ton Odessa
Et les tricots de Raïssa
Mon Odessa, ma forteresse...
Et ma tristesse fait ses tresses

Celui qui dit qu'il n'a pas peur
Est-il plus fort ou inconscient ?
J'ai peur des moteurs rugissants,
Des lois, des réseaux, des bipeurs

Ma peur s'accumule en congères
Peur d'une mère est indicible
C'est infernal, c'est impossible
De la ranger sur l'étagère...

Je titube comme un pigeon
Un coup de bec par-ci par-là
Sans jamais retrouver le la...
Vivement le temps des bourgeons !
Commenter  J’apprécie          5925
Une allée aux peupliers
Une allée aux beaux colliers
Une boule de coton
Que me lance un rejeton

Les passants cachent leur nez
Les visages détournés
Les passants vont éternuer
Les flocons partent en nuées

Le coton des peupliers
La cohue au poulailler
Le combat des oreillers
Je les prends sans bouclier !

Le nuage de poussière
La fumée de doux pollen
La nuée de flocons de neige
Bénéfiques sortilèges !

La volée de pissenlits
De pétales de pommier
Ou de bulles de savon
Favorables tourbillons !…

L’enfant lance avec son pied
Le coton des peupliers
Ce brouillard m’est familier
C’est mon brouillard primordial

Ou c’est un voile nuptial
Le rideau de mousseline
Une bonne adrénaline
Ma petite idée maline

Et mon vers né du pollen
Dépourvu d’instinct bestial
Une simple cantilène
Dort dans son berceau royal
Commenter  J’apprécie          722
Ce qui me passe par la tête

Ce qui me passe par la tête
Qui me dépasse et qui m'inquiète
Qui me tracasse à tous niveaux
Tout en restant en arrière-plan

Ce sont mes innombrables peurs
Mes peurs voilant dans leurs vapeurs
La pauvre noix de mon cerveau ,
Rendant celui-ci somnolent ...

Je le préfère en cerf-volant
Qui se balance dans les airs ,
Cerveau-rêveur , polyvalent ,
Et non en lent cerveau polaire !

C'est ça , c'est ça , ce n'est pas ça
C'est ça mais ce n'est pas que ça
Tout sert à tout , rien sert à rien
Je m'en souviens , je m'en souviens

Rappelle-toi ton Odessa
Et les tricots de Raïssa
Mon Odessa , ma forteresse...
Et ma tristesse fait ses tresses

Celui qui dit qu'il n'a pas peur
Est-il plus fort ou inconscient ?
J'ai peur des moteurs rugissants ,
Des lois , des réseaux , des bipeurs

Ma peur s'accumule en congères
Peur d'une mère est indicible
C'est infernal ; c'est impossible
De la ranger sur l'étagère ...

Je titube comme un pigeon
Un coup de bec par-ci par-là
Sans jamais retrouver le la ...
Vivement le temps des bourgeons !
Commenter  J’apprécie          3313
J’entends des sons secrets
À ma fenêtre en rhombe
Le Tombeau des regrets
Du grand Sainte Colombe

Les flocons qui voltigent
Poussés par un courant
Sur mes lèvres se figent
Baiser désaltérant

Ces flocons, c’est le ciel
Qui me fait ses aveux
Ce n’est pas essentiel
Qu’un amour soit verbeux

Les flocons sont mortels,
Les étoiles déchues,
Ces flocons fondent tels
Des atomes crochus

J’entends des sons secrets
Du Tombeau des regrets
Jean de Sainte Colombe
Archets tournent en trombe
Commenter  J’apprécie          610
LES HAÏKUS DES RÊVES

Mon menu minceur,
Mon menu douceur :
Nuage cru,
La pierre de taille
De la cathédrale
De Chartres !
Le nuage est tombé
Sur l’herbe pour moi
Et je l’enfourche…

Pas de chocolat
Pas de cet or brun
Qui trompe !
Jus des réverbères
Du quai des Orfèvres
Me grise,
Murs des cathédrales
Sont désaltérants
À mes yeux prismes…

Le soleil a mis
Ses bottes de pluie
Et sort voir
S’il fait toujours beau
Ou s’il fera nuit
Sur terre.
Mes rêves, mes salles
De cinéma muet
C’est du Luis Buñuel…

Tu ne passes qu’en
Coup de vent léger
Dans mon coeur.
Buis des labyrinthes
Et des cathédrales
Me frise.
Un homme se cache
Dans un tas d’acier
Aux yeux cubistes…

Je ne fouette plus
L’imagination
Qui bosse
La nuit toute seule,
Pas comme le jour,
Maligne !
Le meilleur poète,
La meilleure diète,
Amour et rêve…
Commenter  J’apprécie          290

autres livres classés : ukraineVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (16) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1220 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}