Le meilleur a été découvert loin d'ici

Beaucoup de non-dit et de silence dans ce roman graphique, trop! le récit est celui d'une auteure qui se réfugie dans un couvent pour écrire dans le calme et le silence, pour réfléchir à sa vie (particulièrement sur le deuil et le recueillement). Elle s'y remémore des souvenirs de voyage en Allemagne, de rupture, de famille... Elle évoque ses regrets sans jamais les nommer ni les expliquer. Les dessins tout en douceur et le noir et blanc accentuent cette impression. L'atmosphère est rendue... mais c'est tout.

On ne comprend pas trop ce personnage silencieux, triste, plein de regrets. On ne sait pas ce qu'elle veut, ce qu'elle cherche; on effleure le personnage sans jamais gagner en profondeur. le lecteur a aussi du mal à faire le lien entre les différents souvenirs, puis entre eux et le thème annoncé: le deuil et le recueillement, enfin entre ce qu'il lit et le titre (à part une référence au poème de Paul Éluard qui contient cette phrase). En fait, le seul bout que j'ai trouvé vraiment beau du récit est justement le poème d'Éluard. C'est pour moi la seule chose qui ait eu du sens.

Pour terminer, à part des questions sans réponses à propos de tout, je ne retiens pas grand chose de ma lecture: pourquoi l'enfant du personnage principal est-elle aussi peu présente dans les pensées et dans la vie du personnage? Pourquoi cette rupture en début de récit? Pourquoi cette mélancolie et cette déception à Berlin? Qu'attendait le personnage principal de ce voyage au juste? Pourquoi les errances au cimetière? Pour qui? Enfin, nous avons juste le goût de prendre le personnage et de la secouer par les épaules pour lui dire de se bouger, de faire quelque chose de sa vie, de sortir de sa torpeur qui semble lui plaire (ou encore de l'amener chez le psy).