Rubrique mi-sérieuse autour de la médecine et ses nombreux sujets connexes. Vue avec un humour particulier, on se surprend à rire ou sourire. Ce livre démystifie sans faire trop de politique, apporte une vision qui relativise ce sujet parfois épineux, appréciable.
Commenter  J’apprécie         10
bon livre de la part de ce médecin connu qui fait le ménage dans certains mythes qu'on entretient face à notre santé et certains médicaments. Ça nous fait réfléchir sur l'usage abusif des antibiotiques, et son effet a long terme. On en apprend beaucoup.
Commenter  J’apprécie         10
L’excès d’entraînement apparaît néfaste pour le cœur, causant notamment une plus grande incidence d’arythmies. La courbe liant la quantité d’exercice à la mortalité est donc en U, c’est-à-dire que le gain maximal se situe au milieu. Si la sédentarité est pire que tout, se surentraîner vaut mieux que rien, mais s’entraîner avec modération est ce qu’il y a de mieux. Et c’est tant mieux, parce que l’Iron Man, ce n’est pas pour moi.
Je ne suis donc pas un maniaque du sport, juste un adepte banal, ce qui est déjà beaucoup. Mais ainsi, dans mes bonnes semaines, je reste au milieu de la courbe, là où le gain est maximal, en allant deux à trois fois courir une quinzaine de kilomètres au total, accompagnant le tout d’un peu de travail musculaire et de quelques étirements à contrecœur, parce que la charpente vieillit plus vite que le cœur après 50 ans.
L’exercice le plus accessible est la marche. Elle est efficace, peu coûteuse et ne requiert presque pas de volonté. Il est en effet possible pour la plupart d’entre nous de sortir une demi-heure par jour afin de s’y consacrer. On peut même, comme mon père jadis durant les froidures de l’hiver, marcher deux kilomètres dans les couloirs de son bloc-appartements, en changeant d’étage régulièrement pour ne pas avoir l’air perdu. Pour qu’une telle marche soit bénéfique, le mieux est d’y aller plus vite que pour une promenade rêveuse, afin que la respiration s’accélère un peu.
Certes, Hippocrate avait eu jadis l’immense mérite de la dégager des causes surnaturelles − même s’il prêtait alors serment «par Apollon, Asclépios, Hygie et Panacée, et par tous les dieux et toutes les déesses» −, puis de poser les bases du raisonnement clinique et de l’observation des malades, et enfin d’inventer la déontologie médicale. À sa suite, le non moins brillant Galien avait renouvelé en profondeur les connaissances en anatomie, en pathologie et en physiologie, colligées dans ses ouvrages majeurs ayant traversé les époques. Mais toutes ces notions, élevées au rang de vérités absolues, pétrifient durant deux millénaires ceux qui s’en font les défenseurs, comme s’ils avaient croisé le regard de la Méduse elle-même. Jusqu’au XIXe siècle, il manque aussi à la médecine et à la chirurgie les approches scientifiques requises pour bien évaluer les faits et mesurer l’impact réel des interventions. Le temps fera toutefois son œuvre, alors que ces cousines mal accordées subiront ensemble les profondes transformations qui bouleverseront aussi la plupart des champs de la pensée.
En 1885, le père de la microbiologie, Louis Pasteur, sauve un enfant de la rage en lui administrant son vaccin, démarrant une des plus grandes avancées de l’histoire de la médecine en matière de prévention. Dix ans plus tard, Wilhelm Röntgen crée la radiologie en appliquant ses fameux rayons X sur la main de son épouse, ouvrant ainsi la voie aux techniques d’investigation les plus utilisées actuellement. En 1896, Scipione Riva-Rocci met au point le tensiomètre, qui permet de mesurer la pression artérielle, un des gestes médicaux les plus souvent posés encore aujourd’hui. En 1903, Willem Einthoven invente l’électrocardiographie, cette étude de l’électricité produite par le cœur, dont les principes restent essentiellement les mêmes durant tout le XXe siècle.
Nous sommes notre nourriture, au sens propre comme au figuré; au propre, parce que les molécules qui nous constituent proviennent des aliments que nous ingérons; au figuré, parce que nos habitudes alimentaires influencent notre état de santé, notre risque de maladie et notre longévité. Mais nonobstant ce rôle central de l’alimentation, on complique souvent les discussions sur le sujet, consacrant beaucoup de temps à des réalités plus ou moins inutiles, comme les déficits vitaminiques, les superaliments ou l’évaluation des nutriments contenus dans une biscotte. Il y a pourtant moyen de mieux réfléchir aux aliments que par l’analyse comparative des contenus en polyphénols d’une pomme grenade et d’un bleuet, fussent-ils bioniques.