J'ai retrouvé «
La fête » après l'avoir lu il y a plus de trente ans. Plaisir intact. Belle écriture. Moment de maturité et de liberté. Duc – l'auteur - a vécu, multiplié les expériences et est toujours « allé à… ». Il a conquis tout au long de sa vie sa souveraineté, souveraineté sur lui-même, souveraineté à partager avec les êtres aimés et, au premier titre, avec sa femme, Léone, tout aussi souveraine. Enlisé dans la rédaction d'un roman, il doit aller à, aller à quelque part, à quelqu'un. Et il ira à Lucie, pour bâtir une fête. Pour découvrir une femme, peu importe laquelle sans doute. Lucie est le prétexte à
la fête qui seule importe en réalité. Et entre eux, seul Duc est souverain. Il fixe les règles du jeu, en définit la durée de trois jours et retournera le dimanche soir chez Léone, toujours complice et souveraine.
Roger Vailland parle de lui, en plein et en creux. Il y a exprimé un désenchantement sobre par rapport à ses combats passés, qu'ils soient politiques et littéraires, mais sans renoncer pour autant à l'accomplissement intime, à la nécessité de toujours se fixer un chemin à parcourir… Il faut toujours créer, toujours aller à.