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Citations sur L'histoire littéraire (7)

La notion de romantisme sert très généralement à désigner le courant esthétique qui domine progressivement l’Europe à partir du xviiie siècle (et la France après la Révolution) ; la « modernité », que Baudelaire a popularisée mais que Balzac a nommée dès 1822, renvoie aux bouleversements culturels découlant de cette même Révolution, ainsi que du système socio-économique qui en est résulté (grosso modo, le capitalisme industriel) ; enfin, ces bouleversements ont été fréquemment décrits en terme de déclin, de « désenchantement » (dixit encore Balzac) ou de crise.
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Enfin, le vieil artisanat littéraire reposait sur une éthique de bien dire, qu'avait encore renforcée depuis le XIXème siècle la surévaluation moderniste de l'art d'écrire et du style : l’œuvre littéraire se justifiait d'abord par sa singularité formelle, au détriment d'autres valeurs comme le devoir de témoignage ou l'engagement. Or, il semble bien que, pour de multiples raisons dont participent sans doute la mondialisation et le développement des nouvelles technologies, cet idéal de "littérarité" et d"autotélisme", qui est le socle de toutes les idéologies littéraires modernes et aussi, d'ailleurs, de notre doctrine scolaire et universitaire, soit lui-même en train de vaciller, et qu'on en vienne ou revienne à un rapport à l'écriture plus spontané et plus fonctionnel. D'où l'accusation répétée en boucle par la critique journalistique et universitaire à l'encontre de ces nouveaux écrivains, qui ne sauraient plus écrire.
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Selon un dernier cliché, apparemment plus favorable à l'histoire littéraire, il reviendrait à celle-ci la mission, noble mais essentiellement mémorielle, de préserver le lien avec le passé, d'entretenir le souvenir des grands auteurs, des grandes œuvres ou des grandes périodes de la littérature -- et l'éloignement temporel magnifiant les choses, tout texte a vocation à finir dans ce vaste mémorial ; au contraire, la théorie aurait en charge l'étude des constantes formelles de la littérature -- par voie de conséquence, tous ses possibles, et, en particulier, son devenir. Pour le dire simplement, les historiens seraient les passéistes, les théoriciens, les modernistes. C'est encore là une fausse évidence.
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L’histoire littéraire paraît s’être remise en route, comme si rien ne s’était passé. C’est le grand retour à la tradition  : l’érudition, le biographisme, l’édition savante. Même si les méthodes ont évolué et que le vocabulaire s’est modernisé, on retrouve la même confiance dans le monographisme, dans une recherche construite autour des grands textes et des grands auteurs, dans une contextualisation centrée sur l’histoire des idées.
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La prospérité de l’histoire littéraire est donc un signe de santé littéraire. D’autre part, les bouleversements de la littérature rendent obsolètes les vieux schémas historiques, obligent à trouver des modèles explicatifs bien supérieurs, capables de rendre compte à la fois de l’ordre ancien et des réalités nouvelles. C’est pourquoi les moments de mutation culturelle sont toujours propices à la pensée historique, parce qu’ils lui jettent un défi redoutable – si l’histoire littéraire ne veut pas se contenter du plaisir nostalgique d’évoquer les temps anciens, qui paraissent alors d’autant plus désirables qu’ils sont lointains.
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L’histoire littéraire, comme savoir et comme science, souffre en fait d’être annexée à des pratiques sociales qui ne la concernent pas directement. Sur le terrain scolaire, elle a essentiellement une fonction pédagogique de vulgarisation : elle offre à l’élève des cadres et des certitudes rassurantes, au professeur des notions claires et nettes qui légitiment et cautionnent son enseignement.
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Il ne faut jamais oublier que la vraie raison d’être de l’histoire, sa seule justification sociale et intellectuelle, est que la connaissance du passé sert à éclairer l’avenir, à guider l’action : les historiens sont donc – ou du moins devraient être – intéressés au premier chef par le présent. Ce qui est vrai de l’histoire en général l’est aussi bien de l’histoire littéraire : les deux périodes récentes où il s’est passé en France les évolutions les plus décisives pour la conceptualisation de l’histoire littéraire (l’après-Révolution romantique et la Belle Époque lansonienne) sont aussi celles où la littérature elle-même a paru changer brusquement de visage.
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