Je ne m'attendais pas réellement à cela, je dois l'avouer. Non pas comme on ne s'attend pas à quelque chose et qui nous déçoit, mais bien l'inverse.
D'habitude, les romans qui nous plongent dans un contexte historique donné endossent presque l'objectivité historique ou en tous cas se réclament régulièrement d'une prose relativement neutre.
Là, c'est à tout le moins différent !
Zoé Valdès nous immerge dans le monde de la protagoniste, La Cucca, celle qui se meurt d'amour, celle qui s'éprendre d'un seul homme pour toute sa vie.
Mais surtout, à travers cette attente de l'homme aimé, à travers ce retour tant espéré, la Cucca a le temps de nous plonger dans la Havane et l'histoire révolutionnaire cubaine.
Comme elle attend des années, des décennies, eh bien, on attend avec elle. La plume incroyablement imagée nous permet de presque sentir sur notre peau l'air salin de la Havane, on entend presque la musique, et bientôt, on se mettrait à danser en rythme.
Alors oui, la prose est parfois grossière, vulgaire, colérique, mais elle vibre, elle est vivante. le terme "immersif" prend ici tout son sens et je me suis trouvée emportée à Cuba pendant plusieurs heures, transpirant à leurs côtés, vivant au rythme de la Havane, arpentant ses rues sans sortir de mon canapé.
Bref, un roman époustouflant !