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EAN : 9782081313545
Editions Arthaud (26/08/2015)
2.8/5   48 notes
Résumé :
« Peut-être voulait-elle sous le poids des souvenirs et de la solitude s'éloigner des anciennes extravagances parisiennes. Effacer par un voyage toute une vie. »Photographe et peintre surréaliste au style insolite et dérangeant, Dora Maar va croiser la route de Pablo Picasso. À ses côtés, elle va incarner la Femme qui pleure ; ce célèbre portrait qui témoigne de sa déconstruction dans l'ombre du génie auquel elle avait voué sa vie. Amante, muse et victime de l'artis... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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L'amour passion est très souvent destructeur mais il l'est assurément lorsque celui que l'on aime est un goujat !
Zoé Valdés nous raconte à travers " la femme qui pleure" l'amour passionnel que Dora Maar a voué à Pablo Picasso .
Je ne m'étais jusqu'à aujourd'hui jamais véritablement intéressé à la vie de Picasso. J'aime beaucoup certaines de ses oeuvres et j'avoue que je ne m'étais pas interrogée sur sa vie. le portrait que nous en fait Zoé Valdés est détestable , je n'ai cessé de dire durant ma lecture, mais quel c.. !!!
J'ai été aussi extrêmement déçue par Paul Eluard et ai beaucoup de mal à admettre que l'on peut écrire de si beaux poèmes sur l'amour et agir comme il l'a fait envers Max Jacob. Cela ne colle pas avec l'image que je m'en faisais !
Quant à Dora, on ne peut s'empêcher d'avoir par moment de l'empathie et donc de ressentir sa souffrance devant la tyrannie, le mépris et les actes d'humiliation subis de la part de Picasso. Toutefois, je n'ai pas éprouvé une réelle sympathie pour Dora Maar. C'est vrai que l'amour peut faire faire ou faire accepter beaucoup de choses mais vu de l'extérieur cela est difficilement compréhensible.
Pour toutes les choses que j'ai apprises j'aurais pu mettre 5 étoiles mais je n'ai pas trop apprécié la construction du livre qui m'a parfois embrouillée. Par ailleurs, je trouve regrettable que Dora Maar ne soit présentée qu'au travers de Picasso alors qu'elle est une femme aux multiples talents. S'il était indispensable de consacrer une grosse partie du livre à Picasso, son Dieu,, son maître, il aurait pu être intéressant d'avoir un angle de vue sur son engagement dans l'art.
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La messe est dite : Picasso était un salaud ! ça tombe bien je n'ai jamais particulièrement apprécié son oeuvre. Et Dora Maar, son amante pendant 10 ans, est une cruche doublée d'une folle. Ceci est la première impression à chaud. Ensuite, vient la nuance : Picasso reste un salaud mais n'en est pas moins un génie, Dora Maar est une femme certes frappadingue, mais touchante et fragile. Peut-on lui reprocher d'avoir tellement admiré son amant, ce génie, qu'elle a tout accepté : être traitée comme une moins que rien, rabaissée, maltraitée, souillée jusqu'à la rupture, jusqu'au point de non-retour ?
Zoe Valdès, dont je découvre la plume avec ce roman, s'attache à la figure torturée de Dora Maar qui fut la compagne de Picasso pendant 10 ans, durant les années 40/50. Et autant vous dire que ce n'est pas du joli. Certes, je connaissais plus ou moins la réputation sulfureuse de Picasso mais alors là, ça dépasse l'entendement. Cette femme mystérieuse, cette artiste-photographe de talent, amis des surréalistes, égérie de Man Ray, a d'abord ébloui le maître. Mais de cette femme fascinante et indépendante, Picasso en fera pourtant une loque, une amante soumise incapable de se détacher de son emprise maléfique (n'ayons pas peur des mots). Elle sera sa muse, cette Femme qui pleure, figure tragique qui l'a tant inspiré pour ses peintures. Parce que trop indépendante, trop dure, il n'aura de cesse de la faire plier pour qu'elle devienne cette femme éplorée qu'il possède et domine. de là vient sa jouissance. On découvre également un Picasso roublard, égoïste, mené par des pulsions sexuelles quasi morbides, qui n'hésite pas à abandonner son meilleur ami, le poète juif Max Jacob, qui réclame son aide alors qu'il est sur le point d'être envoyé à Auschwitz.
Zoe Valdès retrace cette histoire (d'amour ?) et revient notamment sur le voyage que fera Dora Maar à Venise, en compagnie de deux hommes dont l'écrivain James Lord qui sera sûrement le seul homme l'ayant vraiment aimée. Ce voyage sera sa dernière parenthèse de bonheur avant de se cloîtrer définitivement dans son appartement parisien jusqu'à sa mort. En parallèle, l'auteur se met également en scène dans la peau de l'écrivain/détective bien décidée à faire toute la lumière sur ces quelques jours en Italie qui ont été si déterminants. C'est aussi le travail de l'écrivain, ses obsessions dès lors qu'il tient un sujet, ses difficultés à se détacher de son oeuvre. Certains ont reproché à Zoe Valdès de s'être trop immiscée dans son roman. Je trouve au contraire que le roman n'en est que plus intéressant.
Ce qui pèche au fond dans ce roman n'est pas tant le fond (qui m'a plu) que la forme. le style de Zoe Valdès m'a semblé un poil trop chaotique et anarchique, me perdant notamment dans l'alternance des processus narratifs peu travaillés. Ce qui devait être un parti pris intéressant est devenu pesant et a dérouté la lectrice que je suis.
Reconnaissons pourtant à notre auteur cubain un talent certain dès lors qu'elle dépeint tout le panel d'émotions par lesquelles passent Dora Maar face à la cruauté de Picasso. J'ai lu ces passages en apnée, Zoe Valdès ayant su pleinement exprimer toute la puissance destructrice de ce couple infernal. En revanche, l'épisode à Venise a alourdi ma lecture et m'a clairement ennuyée. Je ne comprends pas d'ailleurs pourquoi Zoe Valdès a tant tenu à évoquer cet épisode. Selon moi, l'histoire de Dora et Picasso aurait suffi.
La femme qui pleure n'en demeure pas moins un roman très instructif sur cette période fascinante qui a vu s'épanouir le milieu surréaliste et bien évidemment sur la relation destructrice de ces deux artistes, deux âmes libres entrées en collision pour le meilleur et surtout pour le pire. Je remercie des éditions Arthaud et Babelio pour cette opération Masse Critique.

Lien : http://www.livreetcompagnie...
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Quel est le point commun entre Georges Bataille, Man Ray, Nush et Paul Eluard, Tanguy, Balthus, Louis Chavance, James Lord, Brassaï, Nicolas de Staël, Jacques Lacan et Picasso?

Deux yeux gris-verts, sombres et graves, un visage de médaille, un corps de déesse, un port de ...reine du Tibet, et surtout: des larmes.

La femme au chapeau rouge, aux gants ensanglantés. La femme-qui-pleure. Dora Maar.

Dora Maar, née Théodora Markovitch, croate, émigrée en Argentine, venue en France en plein essor du Surréalisme. Dora, la belle, Dora l'immense photographe surréaliste,Dora l'artiste moins connue, peintre de paysages presque abstraits de son cher Luberon,Dora la poétesse,Dora la Muse,Dora l'abandonnée, Dora la folle, Dora la mystique recluse du 4ème arrondissement.

De James Lord à Nicole Avril, en passant par Alicia Ortiz, Victoria Dexeus, Mary-Ann Caws, cette femme- qui- pleure, plus connue pour son statut de maîtresse de Picasso que pour elle-même, a suscité depuis une quinzaine d'années, bien des questions, bien des interprétations..bien des biographies.

Voici donc celle de Zoé Valdès.

Elle a choisi pour point de départ un voyage à Venise de Dora, en compagnie de deux amis homosexuels, auteurs et critiques d'art ,James Lord et Bernard Minoret, en 1958, longtemps après sa rupture avec Picasso, en 1944, et juste avant sa décision de se retirer du monde dans son appartement -mausolée du 4ème arrondissement, au 6 rue de Savoie.

le récit est un aller-retour constant entre le présent de ce voyage, vu par les différents protagonistes, James, Bernard ou Dora, et le passé qu'ont vécu, auprès de Picasso, James et surtout, bien sûr, Dora.

Mais le puzzle spatio-temporel se complique: Zoé Valdès elle-même se met en scène, elle rencontre Bernard puis James, avec la ferme intention d'obtenir d'eux le secret de la brusque rupture de Dora avec son passé,de comprendre le déclencheur mystérieux de cette réclusion volontaire de la fin de sa vie. entre religiosité et souvenirs.Déçue du résultat, elle devra se contenter de répondre elle-même à ces interrogations par le recours à la fiction...

Cette mise en abyme va très loin, puisque Valdès va jusqu'à nous raconter la "rencontre" muette et "adorante" qu'elle fait de son modèle, tous les jours, pendant de longues semaines, juste après son arrivée en France en tant qu'exilée du régime castriste- elle en avait été, il faut le dire aussi, une des figures de proue, artiste "officielle" et bien en cour...-

Ces "rencontres" de l'auteure et de son sujet -se succèdent selon le même rituel de muette adoration jusqu'au jour de la mort de Dora, foudroyée à 90 ans, par une attaque cérébrale, en pleine rue - un jour où , justement, Zoé Valdès avait manqué son rendez-vous rituel ..

Le personnage de Dora Maar était suffisamment dense, mystérieux, attachant, bouleversant sans s'encombrer de la présence invasive de l'écrivaine.

Elle s'identifie étrangement à son sujet, jusqu'à la dévoration, et jette sur les "grands noms" qu'elle évoque- Eluard, Picasso, Balthus, etc..- quelque chose de vénéneux, qui m'a mise, personnellement, très mal à l'aise.

Non pas qu'on doive traiter ces gloires artistiques avec une révérence obligatoire ni qu'il faille s'abstenir, à leur endroit, de tout saccage iconoclaste...Mais je n'ai pu m'empêcher de voir, dans son procédé d'écriture, une manière de phagocyter le réel, en le pillant et en le transformant au gré de ses propres fantasmes, et surtout, tant la désacralisation est rude, obscène même, d'y sentir une forme de médisance, de haine jalouse et féroce...

Ceux qui liront le livre me diront si je suis complètement parano ou si le livre de Zoé Valdès vampirise allègrement la pauvre Dora Maar pour nous parler..d'elle. J'ai pensé au dernier livre de Delphine de Vigan.. Valdès serait-elle une réincarnation de L. ?Mais à la différence de Delphine, jeune et bien vivante, Dora ne peut plus se défendre - ni Lord, ni Eluard, ni Picasso...

N'empêche qu'il me restera un gain inappréciable de cette lecture : la découverte des immenses talents de Dora Maar, l'artiste.

Ses gouaches et huiles magnifiques du Luberon, ses photos surréalistes, celles qu'elle prit de la création de "Guernica", valent largement qu'on lui consacre enfin une grande exposition, où elle ne serait plus là en tant que "maîtresse de" mais en tant que créatrice à part entière!!

Je remercie les éditions Arthaud et masse critique de Babélio d'avoir suscité, par cette lecture, mon désir d'en savoir plus sur Dora Maar, la femme et surtout l'artiste...
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Dora Maar (1907-1997) est une grande figure du surréalisme. Maîtresse et muse de l'écrivain Georges Bataille, puis du peintre Pablo Picasso de 1935 à 1943, sa carrière de photographe a été éclipsée par le génie et la célébrité du "Maître". On retient d'elle qu'elle fut son amante, qu'elle lui inspira des portraits de femmes en larmes. On oublie qu'elle fut une artiste à part entière, elle a aussi joué un rôle important dans l'élaboration de l'oeuvre magistrale Guernica, assistant Picasso en photographiant chaque étape de la création.

Dans cette biographie romancée de Dora Maar, Zoé Valdés nous immerge dans une histoire d'amour douloureuse, celle d'une passion à sens unique et/ou sado-masochiste. Picasso y apparaît comme un génie tourmenté et tortionnaire. Quoi qu'on pense de son oeuvre et de ses idées, on le voit ici en mufle, en porc, ou comme Dora Maar et l'auteur l'évoquent parfois, en taureau, une sorte de Minotaure réclamant son tribut de chair fraîche, masculine et féminine, se nourrissant d'eux pour créer et pour jouir de la vie. Un prédateur adulé par des proies consentantes, un Dieu à qui l'on sacrifie des offrandes, espérant être touché par sa grâce.

En lisant cet ouvrage aussi fascinant que dérangeant, on s'étonne que Dora Maar, en dépit de sa grande intelligence, de son talent, de son indépendance et de sa force de caractère, se soit laissée soumettre, maltraiter et briser à ce point et si longtemps par Picasso - le seul homme qu'elle ait aimé parmi tous les amants/maîtresses qu'elle a connus. On s'étonne aussi que tant de proches du peintre se soient laissés fasciner, éblouir et aient vécu à travers lui - tel Eluard qui semblait préférer voir sa jeune épouse Nusch s'abandonner sous les coups de boutoir de son ami, plutôt que dans ses bras...
« Dora ne comprit jamais pourquoi Eluard obligea Nusch à coucher avec Picasso sous ses yeux. Mais ces choses, supposa-t-elle alors, les femmes devaient les accepter, au nom de l'amitié, de la poésie, du surréalisme. » (p. 133)
Mystères de l'amour et de la puissance attractive d'un génie, d'un homme de pouvoir...

J'ai adopté lentement l'écriture puissante de Zoé Valdés. Mais ma curiosité a vite été éveillée, je me suis passionnée pour le destin de Dora et j'ai beaucoup appris sur l'univers des surréalistes, notamment dans les années 30-40, leurs relations troubles, leurs rapports à la politique dans une Europe en pleine tourmente... J'ai rarement autant consulté Internet au cours d'une lecture, pour aller lire des biographies, mettre des visages sur des noms inconnus et surtout voir des photographies et peintures de surréalistes.

Une biographie passionnante (malgré quelques longueurs sur la fin) à mettre en perspective avec d'autres textes sur Dora Maar ; on aimerait croire que son martyre aux côtés du "Grand Génie" ne fut pas si terrible, que cette vision romancée est bien pessimiste - mais je crains que non, hélas.

• Un grand merci à Babelio et aux éditions Arthaud (Flammarion) pour cette belle découverte.

( quelques photos : http://www.canelkiwi.com/archives/2015/10/21/32800309.html )
Lien : http://www.canelkiwi.com/arc..
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Ce livre est le récit assez glauque de la passion qui unit la photographe Dora Maar à ce génie tourmenté et incontrôlable qu'était Picasso. On ne croisait pas impunément le chemin du grand homme sans en ressortir différent, voire detruit, semble-t-il. À la fois sa muse et sa statue de Pygmalion, Dora Maar fut à Picasso celle qui lui inspira " La femme qui pleure" et assista à la création de Guernica. Elle était photographe, il la voulut peintre, et la modela selon sa vision jusqu'à la détruire ou presque ou tout au moins à l'envoyer quelques temps en asile psychiatrique. Zoé Valdés recréé ici une femme qui sacrifia sa carrière et sa vie à la passion amoureuse, et finit seule avec pour toute compagnie un mysticisme à la mesure de la perte que Picasso lui fit subir en l'abandonnant. Cruel, brutal, violent, ce livre décrit avec minutie les rapports tourmentés et presque sadomasochistes de deux personnages à la fois complémentaires et opposés, deux grands artistes pour qui la vie n'était sans doute qu'un jeu cruel prétexte à la création. Je suis ressortie de cette lecture un peu trop longue mais fort intéressante avec un sentiment assez bizarre de malaise et d'admiration. L' écriture de Zoé Valdés est percutante et va droit au but. On comprend parfaitement l'evolution de Dora Maar et l'ambiguite de ses relations avec Picasso. Mais peut-être délaye t elle trop son propos en digressions redondantes, et les personnages censés faire contrepoids aux deux artistes finissent par apparaître falots, voire inintéressants. Leur présence n'éclaire guère la personnalite de Dora Maar, que Valdés recréé à sa manière à partir de faits réels, avec intelligence dans une démarche qui me semble sincère mais très (trop?) personnelle.
Un grand merci à Babelio et aux éditions Arthaud pour ce livre lu dans le cadre de Masse critique.
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critiques presse (1)
LeFigaro
08 octobre 2015
Zoé Valdés met en scène la muse de Picasso après leur douloureuse séparation.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (49) Voir plus Ajouter une citation
Le jeune poète homosexuel [René Crevel] avait demandé à Eluard de le rapprocher d'André Breton, afin de gommer les divergences entre surréalistes et communistes, ce qu'Eluard laissa sans suite. Ce fut le début des ruptures et des persécutions.
Les communistes suspectaient les surréalistes, les accusant d'être traîtres et trotskistes. Dora signait des pétitions, des lettres, courait ici et là en dénonçant cette politique destructrice, mais sans perdre une once de confiance dans l'art et l'idéologie à laquelle elle s'accrochait comme à une planche de salut.
Dora, la grande artiste, la muse du surréalisme, allait même devenir extrémiste et totalitariste. Cette époque étriquée [années 1930] s'y prêtait, mais l'on pouvait aussi tomber plus bas et flirter avec le fascisme. Elle avait adopté le communisme comme seule arme, avec cette naïveté propre aux artistes culpabilisés de ne se vouer qu'à la création.
(p. 185-186)
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Dora, comme à son habitude, se tenait là-haut immobile, juchée sur une chaise déglinguée et photographiait en piqué l'atelier de Picasso. Eluard et Nusch [récemment mariés] passèrent par là, "furtivement", dirent-ils. Nusch, très belle, se montra séductrice devant l'objectif. Dora appuya sur l'obturateur pour l'emprisonner ainsi, drapée dans un halo blanchâtre.
Eluard eut un geste complice que Nusch interpréta aussitôt. Elle se déshabilla et, toute nue, se plaça devant le peintre. Picasso, qui n'avait pas cessé de peindre, en voyant la jeune femme s'offrir à lui, ôta le peu de vêtements qu'il portait et se précipita sur Nusch qu'il jeta sur son lit de fortune.
Dora ne comprit jamais pourquoi Eluard obligea Nusch à coucher avec Picasso sous ses yeux. Mais ces choses, supposa-t-elle alors, les femmes devaient les accepter, au nom de l'amitié, de la poésie, du surréalisme. Nusch était aussi libre qu'elle-même l'avait été à l'époque de [Georges] Bataille.
(p. 133)
[...] presque tous ces hommes souhaitaient que Picasso s'intéresse à leur femme. Picasso, le mal - mâle - ludique.
(p. 135)
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J'étais tentée de lui parler un peu plus de moi, de Cuba et de l'exil. Lui dire que je ne pleurais plus, que j'avais épuisé mon stock de larmes, malgré ma rage intérieure et brûlante. Lui dire surtout que je me sentais très seule et très fragile, sans l'appui de personne. Mais je ne l'ai pas fait et me suis tue. Mes larmes, je les ai transformées en écriture. Tout ce que j'ai voulu pleurer se retrouve sur le papier. Tout ce que j'ai voulu pleurer, je l'ai écrit.
(p. 32)
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Les communistes suspectaient les surréalistes, les accusant d'être traîtres et Trotskistes.Dora signait des pétitions, des lettres, courait ici et là en dénonçant cette politique destructrice mais sans perdre une once de confiance dans l'art et dans l'idéologie à laquelle elle s'accrochait comme une planche de salut.
Dora, la grande artiste, la muse du surréalisme, allait devenir extrémiste et totalitariste.
Cette époque étriquée s'y prêtait, mais l'on pouvait aussi tomber plus bas et flirter avec le fascisme.
Elle avait adopté le communisme comme seule arme, avec cette naïveté propice aux artistes culpabilisés de ne se vouer qu'à la création.

( Arthaud poche, 2016, p.186)
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Il s'agissait de cela, c'était cela la vie, juste aimer une autre personne, faire l'éloge de l'autre, pour ensuite l'assassiner. Elle s'était trompée, elle avait confondu l'amour avec l'érotisme à l'époque où elle avait connu Georges Bataille, celui qui la consacrerait comme amante avide, éperdue d'ardeur ; pour laisser place à un autre type d'amour, l'artistique, l'amour avec le surréalisme ; enfin vint l'amour définitif, le grand amour, l'amour avec Pablo Picasso, et pour finir, l'amour avec le communisme. Après tous ces excès, seule la désillusion pouvait finalement l'attendre.
(p. 51-52)
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Vidéo de Zoé Valdés
Reportage sur la romancière Zoé Valdés dans la chaine France 24.
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