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Dans une nature aussi rugueuse que douce, accessible que mystérieuse, où hommes, animaux, végétaux luttent, face à l’incertitude de l’avenir, Ada Maria a compris qu'il faut se laisser guider par son instinct pour donner une chance à une joie future. Forte de cette compréhension indicible du monde, elle est prête pour accueillir dans son coeur un jeune Allemand, oublié au fond de la forêt.

Comme un tableau impressionniste Magnifica célèbre la nature et l’amour par touches successives dans un hymne poétique à la vie. Un conte méditatif, esthétique, un peu lent, qu'on apprécie à condition de n'opposer aucune résistance, de se laisser porter par les mots et les images qu'ils enfantent.
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Dès la prise en main de l'ouvrage, l'oeil est séduit par la douceur de la couverture illustrée par « The Soul Of The Rose » toile d'un maître incontesté du préraphaélisme : John William Waterhouse. Il y une telle osmose entre la mélancolie magique de ce courant pictural et le romantisme jaillissant de ce roman que l'on a l'impression que l'image a infusé par assemblage le texte.
Choix, particulièrement judicieux.

Par ailleurs, je n'ai aucune connaissance pour juger de la qualité d'une traduction mais je demeure subjugué par le caractère poétique des phrases qui éveille les sens au romantisme et à l'amour, véritable trame de ce merveilleux roman.

En fait, tous ces préambules ne sont qu'un prétexte à masquer mon embarras à entrer dans le vif du sujet.
Comment parler de délicatesse sans en manquer ?
Comment distiller des finesses sans en dévoiler
les secrets ?

A pas feutrés, vous découvrirez Ada Maria, son univers sauvage mais bucolique, douloureux mais apaisé.

A pas de fourmis, vous vous imprégnerez de ses peurs, de ses attentes, de ses doutes, de ses joies enfin.

A pas de loups, vous ferez la connaissance de son entourage :
Son père, égoïste et détestable.
Sa mère douce, morte tellement présente.
Son frère, ours attendrissant et attentionné.
Sa belle-mère, mésestimée et bienveillante.
Et puis il y a Benedikt, notre héroïne en deviendra totalement « addict », le verdict réellement tragique.

A pas de géants, vous prendrez grand plaisir à égrener ces pages empreintes de poésie où le souffle amoureux est toujours embusqué après un point, derrière une virgule, dans vos yeux qui se plissent en tournant juste la page.
Parfois les mots sentent bon comme le fumet d'un plat de grand-mère.

Grâce et lyrisme côtoient la rudesse d'un milieu rural reculé, de la mort qui rôde, horrible, menaçante.
L'intensité du roman n'est dans pas dans l'action mais dans l'ascension de la soif de vivre.
Laissez-vous entraîner, Magnifica, frêle, belle et pâle vous tendra les bras.
Elle ressemble à une fine marguerite débordante de pétales.
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5 étoiles et plus encore...
« Magnifica » est un roman d'une délicatesse infinie, à l'instar de sa couverture qui attire l'oeil au milieu des nouveautés de cette rentrée littéraire 2018.
« Magnifica », c'est la grande histoire d'une lignée de femmes dans un petit village d'Italie.
Nous sommes dans les années 50, la jeune Ada Maria grandit avec un père volage, une mère fragile et un petit frère.
A la mort de sa mère, elle s'enfuie, s'enfonce dans la forêt et rencontre un ancien soldat allemand qui vit caché dans une grotte.
De leur amour naît Magnifica, « Une frêle enfant à la peau transparente, une petite fille qui était venue au monde entourée de papillons.»
« En la regardant encore, encore mieux, elle la trouva magnifique et l'appela Magnifica ».

J'ai tout aimé dans ce roman.
L'écriture subtile et romanesque de Maria Rosaria Valentini rappelle celle des grandes romancières anglaises. Elle a l'art de nous entraîner dans la psychologie et les pensées intimes de ses personnages, nous faisant partager les émotions qui les assaillent.

« Magnifica » est un livre à savourer lentement pour en découvrir toutes les subtilités.
Lire « Magnifica » et se laisser glisser dans un monde de douceur, d'amour et de poésie !
Et si c'était ça le bonheur ?
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J'ai d'abord choisi ce livre pour la couverture qui a attiré mon regard. Puis le fait que ce soit un roman écrit par un auteur italien a conforté mon choix mais je n'avais jusqu'à présent jamais entendu parler ni de ce livre ni de l'auteur. Bien qu'il s'agisse d'une traduction, il faut souligner la qualité de la plume pleine de poésie et de délicatesse. L'histoire n'en n'est d'ailleurs pas dépourvue. Magnifica est une histoire d'amours entre homme et femme, entre mère et fille, entre frère et soeur, amours qui ne seront jamais simples ni totalement heureuses, mais en est il différent dans la vraie vie ? c'est aussi un livre qui se lit en appréciant la nature, les odeurs, les images,. C'est un livre qui se lit dans le calme, lentement, en prenant le temps de savourer toute cette poésie et cette mélancolie. Je terminerai en disant que la couverture est à l'image de l'histoire.
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Nomen omen peut-on lire dès les premières lignes de Magnifica, roman de Maria Rosaria Valentini paru en toute discrétion dans la chaleur du mois d'août. C'est une référence au doux prénom de l'une des héroïnes, mais c'est également le roman dans son intégralité qui se fait l'écho de la locution latine.
Magnifica possède un stylo doré qui est devenu pour elle une véritable obsession et sans lequel « elle se sent nue ». Avant d'être un stylo, c'était une petite boîte en bois enveloppé dans du lin blanc, et cette petite boîte, avant d'être dans sa main, se trouvait dans celle de son fils, Andrea. Avec ce stylo, des dizaines de petits billets laissant apparaître le fil d'une écriture familière. « Ton histoire, la mienne ». Et Andrea est parti, laissant sa mère en proie à de nombreuses interrogations. Parce que l'espérance comble l'attente, il devient urgent de se souvenir, de reconstituer le passé et de guérir, par cet acte, la mélancolie. Réécrire l'histoire et dénouer le fil. L'anecdote du stylo prend dès lors une valeur symbolique. Le lecteur est invité à remonter le temps pour découvrir l'histoire de trois femmes – Eufrasia, la grand-mère, Ada Maria, la mère, et Magnifica, la fille – histoire dont le coeur est constitué par l'éveil sensuel et amoureux d'Ada Maria. Trois destins qui s'entremêlent, avec leur cortège de disparus et de papillons…
Laissez-moi vous dire ce que je pense de ce roman : c'est une petite merveille. La première de couverture l'annonce – quel choix intelligent, le tableau de Waterhouse est sublime – et la quatrième de couverture n'est pas mensongère, le résumé du moins est conforme au contenu, il tait juste la délicatesse du style qui, de fait, est une vraie belle surprise. Car c'est le véritable point fort de ce roman : une écriture poétique qui exalte les sensations et transforme l'anecdotique en oeuvre d'art. C'est un texte profondément sensible qui déroule une histoire somme toute assez simple, où l'émotion transcende l'action, et où l'événement ne se situe pas en dehors mais à l'intérieur des êtres. Chaque thème – l'amour, la mort, la fraternité, la guerre – est traité avec beaucoup d'élégance. A découvrir !

Lien : http://aperto.libro.over-blo..
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«  On éprouve de la honte—— trop souvent ——- à parler d'amour.
De la peur aussi , sans doute.
De la culpabilité » .

Extrait de ce roman dégusté lentement , emprunté à la médiathèque grâce à sa première de couverture bucolique et délicate ….
Nous sommes dans les années 50.

Lorsqu'on entre dans ce roman élégant , Andrea , le fils de l'héroïne écrit un billet qui dit «  Dans cette encre il y a tout.
.Ton histoire et la mienne. Celle de ceux qui viendront , de ceux qui existent et de ceux qui n'ont jamais existé » …

Un long pèlerinage, dans l'attente et l'espérance .

Le jeune homme vivait dans la maison de sa mère et de sa grand- mère Ada Maria.
Il désire vivre ses rêves , dérouler sa propre vie à l'écart de ces femmes et de leurs histoires .
Le lecteur entrera dans le passé où se tissèrent et se dénoueront des histoires , celle d'Ada Maria, fille d'un couple sans amour, son père Aniceto, égoïste, aigri par la guerre, bourru, taiseux, occupé à la taxidermie dans son atelier ,amant de Teresina , sa maîtresse , dEufrasia, sa mère ,fragile femme au foyer morte prématurément , celle de Pietrino , frère d' Ada Maria ,de Benedikt, soldat allemand réfugié dans sa grotte .

L'auteure nous emmène sur des sentiers de montagne , à travers les courses répétées d'Ada Maria, sur les sentiers, un cabanon, une grotte, une forêt de hêtres ,des papillons , le cycle des saisons ,la ronde des mois, un univers bucolique et douloureux ,sauvage , pétri de chaleur et d'ombre , de soleil éclatant où la rudesse côtoie la grâce et la splendeur de cette nature, les lumières et les parfums , les deuils et les mariages ,, la tristesse et la mélancolie , la profonde lassitude d'Eufrasia ,la tendresse d'un frère , Pietrino ,une petite fille aux yeux clairs…

C'est un ouvrage beau , doux ,mélancolique.

Il remonte le temps ,fait revivre les morts ,pour se délivrer du poids du temps ,rythmé par le cycle lent des saisons , sous les frondaisons , ravive les amours et les douleurs à travers l'Histoire , les moments heureux et malheureux.

L'auteure a l'art de conter l'histoire d'une fratrie : amour filial , amour fraternel, amour charnel , douleur du deuil ,retour dans le petit village des Abruzzes , souvenirs chers au coeur , à l'aide d'une écriture infiniment poétique , subtile ,romanesque ,décrivant à merveille la psychologie , les sentiments et les émotions des personnages .
Une oeuvre lente , lumineuse , ciselée , débordante de mélancolie et d'espoir .

«  Elle s'est laissé aller.
Le stylo sous son oreiller , ce miel dans sa tête .
Dans le sommeil , l'espérance. »





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Une très belle histoire de femmes sur plusieurs générations dans une région pauvre et isolée d'Italie .

Des mères comme Euphrasia , dépérissant sous l'emprise de son mari jusqu'à la naissance d'un fils , dix ans après l'ainée Ada Maria qui sera pour l'enfant la mère de substitution .

Des amantes, comme Térésina, qui devient , elle aussi , une confidente et un soutien .

Une jeune femme, Ada Maria, lumineuse dans sa simplicité et son amour pour le soldat allemand qui vit toujours dans une grotte dix années après la fin de la guerre .

Tout est pudeur , peu de paroles sont échangées mais on s'émerveille des couleurs de la campagne observée par une fenêtre et chacun est présent lors des veillées des morts comme chacun s'extasie à la naissance d'un nouveau né . La vie est rude en cette moitié du vingtième siècle et les villages se vident , peu de femmes ont accès à l'éducation mais aucune ne se plaint .

Un roman au rythme lent sans que le lecteur ne s'impatiente, savourant le style et la profondeur des sentiments .
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Un titre évocateur… message d'amour, de grandeur, de beauté, d'espoir, de dignité. Ce roman est un peu tout cela à la fois.
Je ressors de ma lecture comme si j'avais fait un beau voyage dans le temps et l'espace, plus exactement, en Italie après la seconde guerre mondiale.
La magnifique couverture, une reproduction d'un tableau de John William Waterhouse intitulé « L'âme de la rose », retranscrit à merveille l'ambiance contemplative, sensorielle, sereine, romantique où se mêlent douceur, simplicité, mélancolie et drames de la vie.
*
Maria Rosaria Valentini, pour son premier roman, nous propose une belle histoire qui parle d'amour, d'indifférence, d'incertitude, d'absence, de deuil.
Comme un peintre disposant sur sa toile de petites touches de peinture, lentement, avec délicatesse, l'auteure nous conte le destin d'une famille qui s'égrène sur trois générations de femmes.

*
Le roman s'ouvre sur Magnifica inquiète de la disparition de son fils.

« Quand Magnifica glisse ses doigts dans le bocal, celui qui contient les billets laissés par Andrea le jour de son départ, elle a l'impression de fouiller dans son utérus. D'une main elle tient le récipient, de l'autre elle explore jusqu'à toucher le fond et tourne, en regardant ailleurs. Une extraction douloureuse. »

Cette disparition l'amène à remonter le fil du temps jusqu'aux années 50 et a retracé l'histoire de sa famille. Souvenirs du passé. Souvenirs d'une époque. Souvenirs d'enfance. Souvenirs d'êtres chers disparus. Souvenirs joyeux. Souvenirs douloureux, parce que la vie n'est pas faite que de bons moments. Un roman de transmission où chaque femme passe le relai du souvenir à la génération suivante, avec pour chacune des valeurs, des expériences intimes, des messages à transmettre.

*
Ce que je retiens, ce sont avant tout, ces superbes portraits de femmes. Les différentes épreuves qu'elles traversent les rendent terriblement touchantes et très attachantes.

Eufrasia, la grand-mère, discrète, petit oiseau fragile, blessé par l'indifférence de son mari.
Ada-Maria, sa fille, sensible, profondément meurtrie, brisée, mais qui pour sa fille Magnifica se montrera un petit bout de femme forte et combative.
Magnifica, la plus jeune, lumineuse, curieuse et vive.
Et enfin Teresina, méprisable, mais qui par sa simplicité, sa douceur et sa présence indéfectible, se fera aimer et se révèlera le ciment de cette petite famille.

*
Et puis, la nature toujours présente, écrin de beauté qui enveloppe les protagonistes, qui évolue au fil des saisons et orchestre le déroulement de leur vie. L'auteure met toute sa poésie pour nous décrire Faggeta del Monte Cimino et ses magnifiques paysages montagneux couverts d'une incroyable forêt de hêtres majestueux. Et ces papillons, symboles de liberté, qui volettent tout au long du roman, nous rappelant que la vie est belle, mais aussi éphémère.

« Quand sa soeur se penchait vers lui, Pietrino avait l'impression que tous les papillons du cabanon s'échappaient de leurs cages de verre dans un grand frou-frou et s'envolaient, soudain happés par la liberté. »

Les jours passent, formant « une petite chaîne » marquées par les naissances, les deuils.
« La vie, donc, doucement, retrouvait son rythme. Au-delà de la douleur. »

Le village des Abruzzes se soude autour des familles endeuillées, participe aux réjouissances lors des moments heureux. J'ai aimé les valeurs véhiculées de bienveillance, de tolérance, de chaleur humaine, de solidarité, même si je n'y crois pas trop. Mais ça fait du bien.

*
Ce roman féministe nous parle de transmission, de la puissance des liens du sang, d'amour. L'auteure décline l'amour sous toutes ses formes, variations d'intensité, d'expression, de pigmentation, de pulsation. Amour maternel, amour filial, amour fraternel, amour qui dépasse les liens du sang, amour passionnel, amour-amitié, amour conjugal, amour-adultère, désamour.

Ce mélange d'amour, de drames, de complicité, d'entraide, de tendresse, de jalousie, de peur est beau et triste à la fois.

« L'amour est un oiseau rebelle que nul ne peut apprivoiser. »

La dernière page est émouvante, porteuse de lumière et d'espoir.

*
L'écriture, subtile, mélodieuse, poétique, n'est pas tournée vers l'action, mais plutôt vers la contemplation, détaillant, avec beaucoup de finesse, les émotions, les sentiments, les liens qui unissent les membres de cette famille. le choix des mots, les métaphores, les nombreuses images, les descriptions créent une ambiance où la nature est un baume sur les blessures, les peines.

*
Pour conclure, j'ai été émue par l'écriture à fleur de peau, poétique, sensible et délicate de l'auteure, dans laquelle transparaissent l'empathie, une profonde humanité et le bonheur d'une vie simple, malgré les tourments de leur vie. Un beau roman qui se laisse savourer, lentement, au rythme du vol des papillons.
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Le roman commence par un exercice d'écriture et de mémoire qui n'est pas sans rappeler Toi sanglante enfance de Michele Mari.
La narratrice nous fait part de sa hantise de perdre son stylo, pas un quelconque Bic, Stypen ou autres, mais "the stylo à encre", celui qui "affleure sur la bave écumeuse de l'urgence".
Elle se remémore les positions des doigts sur le stylo, réminiscence de ces portes-plume d'autrefois qui comportaient un "Trépied pouce, majeur index"
j'avoue que ce retour dans mes propres souvenirs m'a fait chaud au coeur et révélé une fois de plus le mystère de la relation auteur-lecteur...Comment Maria Rosaria Valentini connait-elle tout cela ?
Faiblesse coupable du lecteur conquis !
"Sans ce stylo, elle se sent nue" et "dans l'encre il y a tout"
N'en jetez plus !
"Alors elle imagina ce qui arrive à une boite de conserve lorsqu'elle passe dans les cylindres d'une machine à recycler"
Le livre est une somme de minuscules histoires qui s'interpellent mais qui peuvent se lire indépendamment les unes des autres.
Les écorces d'orange sur le poêle.
Les poux cafteurs.
Puis, viennent les personnages :
Eufrasia la femme d'Aniceto le naturaliste qui donne vie aux oiseaux, leurs enfants Ada Maria, Pietrino, et Teresina l'amante du père.
"La parenté relève souvent de l'imagination"
Enfant, Piétrino n'aime pas l'école :
"Le garçon plongea sa plume dans l'encrier, et quand pour la première fois il vit le souffle de l'encre envahir et imprégner le papier, pris de stupeur il pissa dans son pantalon"
Pour y échapper, il se réfugie dans le cimetière et en deviendra plus tard le fossoyeur...
Le stylo et l'écriture qu'il induit, amène Magnifica fille d'Ada Maria à raconter l'histoire de sa mère dans l'immédiat après guerre alors que des soldats allemands se terraient encore dans des grottes près de la Faggeta, dans une partie isolée des Apennins, "de pauvres diables qui, (...) n'avaient pas été capables de sortir de leur cachette pour aller chercher la vie"
Cette vie Ada Maria va la donner à l'un d'entre eux, Benedikt.
Elle l'apprivoise autant que lui peut l'apprivoiser, ils finissent par s'aimer, par apprendre leurs langues respectives. S'en nourrissent :
"Car quelquefois les paroles sont comme le pain, l'eau, la viande."
Un amour à l'état brut, loin des conventions comme un destin tracé par une main invisible.
Et le retour de cette histoire auprès de Magnifica va l'entraîner à nouveau vers la Fagetta, "Chaque hier devient un aujourd'hui", et plus loin, vers la fin,
"Mais au fonds, existe-t-il une manière intelligente de mourir ?"
Je n'ai qu'un mot :
Waouh !
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1956, un village italien reculé aux lendemains de la seconde guerre mondiale.
Une famille où deux enfants observent chaque jour la dislocation du mariage de leurs parents, une mère qui devient évanescente, un père qui trouve l'amour dans les bras d'une autre femme du village.
Et la vie qui continue avec cette rencontre amoureuse improbable pour un homme des bois caché depuis la fin du conflit.

On a parfois l'impression de lire un conte au décor tourné vers la nature, empreint de l'âpreté des villages ruraux italiens, dans les foyers où les êtres sont taiseux, les discussions banales, les douleurs muettes, les sentiments cachés.
Et au fil des pages, une saga familiale où les femmes dominent déploie sa banalité de vie et mort et son étrangeté par des personnages décalés, immobiles. L'histoire va suivre l'évolution des temps sur quatre générations, et s'extraire peu à peu de la pauvreté des régions à la traîne économique de l'après-guerre, oser l'inconnu, oser partir.

J'ai trouvé cette lecture empreinte d'une tristesse mélancolique, soutenue par une écriture riche, descriptive, évocatrice. C'est d'un esthétisme très littéraire, Il faut s'immerger mais c'est parfois étouffant. L'amour entre les êtres est présent, constamment, mais si peu lumineux, voire même douloureux. L'essentiel se dit entre les mots en narration douce-amère.
Peut-être un peu trop poétique pour mon goût.
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