AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de April-the-seven


Contes revisités, antihéros… des thèmes qui me parlent et m'inspirent. Je savais – avant même de l'avoir commencé – que ce livre allait toucher la corde sensible chez moi. Et il l'a fait dès que j'ai tourné la première page.

Tout le monde connaît l'histoire de la Belle et La Bête, un conte déjà remanié un nombre incalculable de fois, interprété de différentes manières sous forme de livre ou de film… Mais êtes-vous un peu curieux/se de découvrir qui était la Bête avant de devenir une bête ? Qui se cache derrière cette épaisse fourrure et ces crocs acérés ? Serena Valentino nous livre sa version de l'histoire, et elle est renversante !

C'est au travers d'une plume fluide et agréable que l'on découvre la genèse de la Bête. Prenez un Prince séduisant et bouffi d'orgueil, une sorcière blessée dans ses sentiments les plus purs, un trio de foldingues, et vous avez L'histoire de la Bête. Je ne m'attendais pas à une version à la fois fidèle et innovatrice. Contre toute attente, Serena Valentino se base sur le célèbre dessin animé de Disney pour tisser le vécu du Prince.

Étape par étape, on le suit dans un déclin inéluctable. L'histoire est charmante, entraînante et simple aux premiers abords, mais elle cache bon nombre de sous-entendus. Et assister à la transformation de ce prince pas si charmant en un monstre a quelque chose de prévisible, mais aussi d'assez triste.

Je n'ai pas pu m'empêcher de prendre ce personnage en pitié. On le voit prétentieux et présomptueux, condescendant et superficiel, et c'est très vite insupportable. Pourtant, on sait ce qui l'attend, à ce grand gaillard qui pense que tout lui est dû, sous prétexte qu'il est bien né. de fait, on ne peut pas s'empêcher d'avoir un peu de peine, car derrière cette pédance affichée, il n'a jamais appris à aimer véritablement. Pour quelqu'un habitué à tout posséder, il ignore ce que c'est que d'estimer quelqu'un pour ce qu'il est, et non par pour ce qu'il possède. Cet antihéros en puissance est particulièrement rafraichissant. On peut le trouver un peu caricatural, mais on ne tombe jamais dans le ridicule pour autant.

Les autres personnages sont également très attachants. Je pense notamment aux serviteurs qui l'ont vu grandir et s'affirmer. Ces serviteurs qui voient à quel point le Prince peut se montrer capricieux, mais qui l'aiment quand même et prennent soin de lui. J'ai également eu un gros faible pour Tulipe, la fiancée du prince, qui cache une richesse surprenante. Sans parler de Circé qui a jeté la malédiction, ainsi que ses harpies de soeurs. Excentriques et complètement frappées, elles m'ont fait sourire à plusieurs reprises.

À mesure que la malédiction progresse, le Prince, lui, s'humanise. On le comprend beaucoup mieux dans sa détresse que dans son bonheur égoïste. Dans cette version, sa punition ne se tisse autour de lui qu'à cause de ses actes répréhensibles. Ce sont eux qui sont la cause de sa lente déchéance.

Dans le conte de la Belle et la Bête, on parle beaucoup de rédemption, d'affranchissement, de libération. Et parmi toutes les valeurs véhiculées, il y en a une qui ressort bien plus que les autres dans cette version : l'importance de ne pas s'arrêter à l'apparence. le Prince est beau et charmant vu de l'extérieur, mais ce qui émane de lui est laid et repoussant. Sa fiancée, Tulipe, tient le rôle de la bonne potiche, mais au fond, ce n'est qu'une personne profondément gentille qui a soif de connaissances, dans un monde où la seule chose que l'on attend d'une jeune fille, c'est qu'elle se taise et soit jolie. Serena Valentino nous encourage à gratter un peu la croûte de vernis pour découvrir le vrai visage des autres.

Ma seule petite déception, c'est que j'aurais aimé que l'auteur table également sur l'arrivée de Belle et approfondisse ces passages. Même si on connaît tous cette histoire (qu'on s'est gavé du dessin animé toute notre enfance), j'aurais voulu que la connexion entre Belle et la Bête soit plus palpable. La fin était beaucoup trop précipitée à mon goût, comme si l'histoire s'était brusquement transformée en patate chaude pour l'auteur.

Ce n'est qu'à la fin que j'ai appris qu'il existait d'autres livres du même cru. le précédent raconte l'histoire de Maléfice et le prochain à paraître concernera Ursula. Une belle brochette de « méchantes », que je suis impatiente de dénicher ! En plus, le roman est truffé de références à ces deux personnages, raison de plus pour craquer, puisque tout est lié !

En résumé, L'histoire de la Bête m'a emportée à des milliers de kilomètres de chez moi, au coeur d'un château bordé d'une roseraie magnifique. Une histoire dotée d'un charme indéniable, pour un roman qui se lit à une vitesse affolante. J'ai tout bonnement adoré ce livre, j'ai découvert l'homme qui se cachait derrière les traits disgracieux de la Bête, un homme dont l'égo ne demande qu'à être flatté. Cette histoire a bercé mon enfance, et c'est un peu de cette enfance que j'ai retrouvé l'espace de 200 pages, mais avec plus de relief et de profondeur.

Lien : http://april-the-seven.weebl..
Commenter  J’apprécie          10



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}