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EAN : 978B08H23CL5K
386 pages
Librinova (31/08/2020)
4.05/5   11 notes
Résumé :
Au milieu des années 2000, dans le Paris des arts et de la nuit, deux êtres blessés en rupture avec leurs proches se débattent pour se trouver une identité et fuir en avant vers leurs idéaux. Cillian, bouleversé par la mort de son frère et dégoûté tant par sa famille que par la société, ignore encore tout d’Alice, étudiante au Conservatoire et habitée par des démons qui la dévorent à petit feu. Lui est attiré dans la nuit par Romain, un jeune homme charismatique et ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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De chair et de marbre est un roman comme j'aimerai qu'il y en ai plus. David Vall est un écrivain, artiste, qui s'intéresse à tout et cela ce ressent dans son roman. Si de multiples sujets sont abordés c'est dans la peinture de ses personnages en ombre et lumière qu'il excelle.
Paris est l'écrin de cette histoire avec ses rues, ses monuments et ces habitants. Ville aux différentes populations qui permet des rencontres improbables. Et nous allons y rencontrer des êtres que le hasard où pas fera se rencontrer et l'impact que cela aura sur leur vie.
Ne pas grandir, rester cette petite fille à la plage entourée de ces parents. Dernière image des jours heureux. Depuis, Alice impose une discipline de fer à son corps et ne vit que pour sa musique. Et comme bien souvent , malheur à celui qui reste, elle entretient des rapports houleux avec sa maman.
Cillian est dévasté, son frère vient de mourir. Il se retrouve seul au monde, n'ayant pas réussi à se suicider. Il décide de partir, quitte l'appartement famillial en quête d'une vie authentique. Erwan et lui s'étant toujours sentis rejetés par leurs parents. C'est un jeune homme cultivé, confiant, son frère a toujours veillé sur lui. Peut-être un peu naïf.
Que dire de Gena, Genoveva Doriega, artiste peintre, travaillant dans une galerie d'art, qui pose un oeil expert sur les autres et leur vie. Une jeune femme esthète qui peint des nus alors qu'elle-même ne peut exposer son corps. Elle est tout à la fois méfiante et généreuse.
Et enfin, Romain, le mystérieux, le secret, l'ambigu. Trop parfait, trop gentil, trop lisse, qui ne dévoile rien et semble tout savoir. Il va prendre Cillian sous son aile. Que penser de son altruisme et de sa gentillesse.
Tout ces personnages et quelques autres vont se rencontrer. Ils sont palpables. Ils sont en relief, on peut sentir leurs creux, leurs bosses, leurs aspérités, leurs plaies. Nous sommes dans les profondeurs abyssales de l'être. Pour chacun d'eux nous découvrirons soit l'absence, soit le désarroi de parents qui croyaient bien faire. Et par-dessus tout un manque de communication est à la clé. On pense mais on n'écoute pas, on ne demande pas.
David Vall possède une belle plume, un style fluide Il alterne des dialogues réalistes, amusants car il sait faire preuve d'humour ( les oreilles d'âne) avec des réflexions sur notre société. Étant lui-même artiste tout ce qui touche à la musique, à la peinture, à l'écriture est très réel, universel.
J'ai adoré m'imprégner de la vie des personnages, les suivre pas-à -pas, les découvrir, savourer cette histoire mais à un certain moment tout s'embrase : les coeurs, la situation et j'ai fini cette lecture ventre à terre.
Ce livre est un ÉNORME COUP DE COeUR. C'est un roman sur l'espoir « Ainsi que Cillian l'avait écrit, toucher une âme était un peu comme allumer une bougie. Peu importe combien de temps la bougie brûle. Peu importe combien de bougies nous avons éclairées durant notre vie. Une fois suscitée, la lumière d'une seule bougie peut voyager pour toujours et à jamais. ». Merci David pour ces sentiments, ces émotions, ces magnifiques citations et ces mots que vous posez sur des situations que nous peinons à exprimer.
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David Vall né en 1978 est directeur de recherche dans le domaine de la neuroscience du comportement et enseignant en université. A côté de cela, il peint et écrit.
De chair et de marbre est son premier roman publié.
Nous suivons deux personnages en souffrance, deux jeunes gens en quête d'ancrage et d'identité.

Il s'agit de Cillian, jeune garçon de 20 ans qui perd tous ses repères lorsque son frère Erwan quitte accidentellement la vie. Tout son univers s'écroule sans aucun point d'attache auquel se raccrocher. Il est en rupture avec ses parents qu'il perçoit égoïstes et pauvres en sentiments. Il décide de fuir et au fil de son errance hasardeuse il fait la connaissance de Romain jeune homme mystérieux et charismatique qui va le guider tel un mentor.

Alice est une frêle jeune fille inscrite au conservatoire de musique sous la direction d'un professeur de piano très exigent. La barre est haute pour Alice, elle qui a tant d'exigences envers elle-même et a besoin d'avoir le contrôle sur tout, sur ses performances, son corps via la nourriture. Elle est anorexique et ne l'admet pas, elle est suivie psychologiquement mais se perd souvent et glisse dans les souvenirs d'enfance où il était possible d'être heureuse entourée de ses parents aimants. La réalité n'est plus aussi insouciante et le deuil de son père survenu bien trop jeune devient pathologique pour Alice et l'empêche d'avancer allègrement dans la vie. Les rapports avec sa mère sont conflictuels menant Alice à quitter le refuge familial pour mener sa propre vie et se construire loin de l'emprise d'une mère étouffante.

Ces deux personnages suivent chacun leur chemin en marge du soutien familial en quête d'assurance dans le but de se forger.
Alice est pianiste, elle rêve de devenir musicienne professionnelle, elle travaille énormément et se laisse peu de temps de loisir.
Cillian se cherche sous le regard de Romain qui le guide, lui trouvant un emploi à ses services.

Ces deux parcours que l'on pourrait qualifier d'initiatiques vont se rejoindre aux deux tiers de l'histoire pour former un chemin commun.
Je n'en dirai pas plus sur l'histoire pour ne rien dévoiler juste le fait que le suspense est présent, le fil conducteur nous tient parfaitement en haleine.

Je m'étendrai davantage sur ce qui m'a plu et aussi sur la valeur de cet écrit empreint de nombreuses réflexions psychologiques voire philosophiques qui en font un ouvrage de qualité.
J'ai beaucoup aimé la description des personnages, deux jeunes personnes, et les diktats auxquels la société les soumet à l'orée de la vie d'adulte. L'influence des parents m'a beaucoup interpelée en ce sens que nul n'est parfait en matière d'éducation parentale.
Le deuil est analysé de façon subtile et nous amène à nous questionner sur le fait de trouver les clés de ces différentes étapes que sont la colère, le déni, la douleur ou encore la dépression dans le but de pouvoir accepter de vivre heureux sans l'autre.

Certaines notions importantes du comportement des jeunes sont développées de façon érudite, on sent vraiment l'expertise de l'auteur dans ce domaine. Je citerai par exemple l'importance du besoin d'appartenance à un groupe dans sa façon d'être, « chaque détail avait valeur de langage ».
La quête de l'amour est omniprésente dans le roman, celle des parents que l'on a besoin de fuir pour suivre celle du sentiment, de la sensation amoureuse, charnelle.
En matière de musique, Chopin est à l'honneur et on apprend beaucoup de chose sur la pratique du piano, la mécanique des cordes frappées qu'actionne les touches blanches et noires sous des doigts savants.
J'ai beaucoup aimé le lien avec le pendule de Foucault, on apprend qu'il est possible de le trouver au Panthéon mais aussi au musée du conservatoire des Arts et Métiers.

En résumé, ce roman est d'un genre indéfinissable car il rassemble différents courants à certaines étapes du cheminement de l'histoire.
Le pari de tenir l'appétit du lecteur en éveil est gagné car je peux dire que j'ai dévoré ce livre.
L'écriture est recherchée, la syntaxe agréable au service d'un récit qui nous mène sur les traces de deux jeunes personnes en mal de vivre, en quête de liberté et de joie.
Un roman à lire, on y apprend beaucoup.
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J'ai adoré le deuxième roman de David Vall, "l'enfant mandragore", que je ne peux que vous conseillez vivement. le problème quand ensuite on lit le premier roman d'un auteur dont on a adoré le second roman, c'est que peut-être on en attend trop.
L'écriture est toujours aussi belle, voluptueuse presque dans ce roman. J'ai adoré toute la longue première partie où on découvre les deux héros, Alice et Cillian. On les voit se croiser, se frôler, s'apprivoiser. J'adore ! En plus en diagonale, la musique, la peinture.... Vraiment je me suis régalée.
Mais la fin m'a parue trop abrupte, trop brutale. En fait j'étais lancée dans cet effleurement de deux êtres et j'ai basculé dans complètement autre chose (difficile d'être claire sans divulgâcher !). Ce basculement, déroutant, peut plaire celles et ceux qui aiment action et mouvement. Je me rends compte que le côté contemplatif me plait davantage et j'ai été un peu trop bousculée.
Dans tous les cas, un livre à découvrir. A noter la magnifique couverture qui correspond tellement au fond du livre. Bravo ! et merci à l'auteur pour ce beau cadeau qu'est son premier roman.
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De David Vall, j'ai lu et adoré "L'enfant Mandragore", je découvre ce roman qui est le premier publié de l'auteur.

Le problème de lire un premier roman après le second, c'est que l'on ne peut s'empêcher de faire la comparaison entre les deux ouvrages.

Si j'ai retrouvé le style riche et les références aux arts qui semblent être l'empreinte de l'auteur, j'ai moins apprécié "De chair et de marbre".

Il demeure cependant un livre d'une grande richesse, superbement bien écrit et avec une évocation des émotions des personnages très finement rendue.

J'ai toutefois moins adhéré à ce récit qu'à celui de "L'enfant mandragore", bien que ces deux romans soient très différents, mais comme je le dis plus haut, il m'a été difficile de ne pas mettre en parallèle les deux ouvrages.

Quoi qu'il en soit, ce roman, d'une indéniable qualité, même si il est loin du coup de coeur que fut "L'enfant mandragore", est certainement très supérieur à la moyenne des romans de littérature blanche habituellement publiés, y compris par les grands éditeurs de la place.

Merci à David Vall pour la confiance dont il m'a honoré en m'offrant ce livre !
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De chair et de marbre nous fait suivre le destin en parallèle de Cillian, qui vient de perdre son frère dans un accident et Alice, jeune pianiste anorexique. A travers le roman, on va être les témoins de leur émancipation et de leur rencontre. Entourés par une galerie de personnages attachants et bien croqués, ils vont devoir trouver leur voie.
L'intrigue de ce roman est bien menée et offre assez de mystère pour nous inciter à tourner les pages de ce livre, de plus en plus vite. L'auteur gille aussi dans ses pages un soupçon de mystère grâce au personnage de Romain, qui va donner une (petite) dimension policière à l'histoire de Cillian.
Si le roman est un peu long à démarrer et la fin un rien frustrante, la lecture de ce roman a été un vrai plaisir.
Je remercie chaleureusement les éditions Librinova pour la lecture de ce roman.
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Il y a quelque chose de fascinant dans la façon dont bouge une colonie d'oiseaux dans le ciel ou un banc de poissons dans l'océan, dit Cillian. Il existe une telle harmonie, un tel synchronisme lorsqu'ils se déplacent au gré des vents et des courants que l'on dirait que tous, ils ne font qu'un. J'ai lu un jour que le plus fascinant dans tout ça, c'est qu'il n'y a pas besoin pour l'individu d'avoir une vue d'ensemble du tout pour savoir comment réagir, échapper à tel prédateur ou attraper tel courant porteur. Il suffit à l'individu de n'être conscient que des mouvements de ses proches voisins pour coordonner les siens propres. C'est ainsi que naît le parfait accord dans le déplacement et qu'apparaissent ces soudains changements de direction, ces ruptures instantanées de cap, comme si tous ils étaient aiguillés par le même esprit. Imagines-tu ce que l'Homme serait capable de faire s'il s'efforçait de prêter attention à ses prochains et de se comporter en harmonie avec eux ? Imagines-tu les grandes choses dont serait capable l'humanité ? Au lieu de ça, chaque individu, chaque nation, recherche son propre intérêt sans se soucier de ceux et celles qui les entourent. C'est pour ça que tous ils se heurtent et se cognent, s'assomment en plein vol, perdent des plumes et finissent tous un jour par tomber en chute libre, et par s'écraser au sol.
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Les gens qui éprouvent le besoin impérieux de lire lorsqu'ils se trouvent au coeur d'une foule ou dans les transports en commun ne savent pas qu'ils adoptent un parangon de l'attitude autistique.
...
La lecture est un repli sur le monde intérieur de l'imagination et de la représentation mentale ; en lisant un livre en public, on se coupe de la réalité qui nous entoure parce qu'elle nous agresse par ses bruits, ses odeurs, ses images, ses mouvements spasmodiques ; lire en public, c'est refuser le contact avec autrui. Bien sûr, lire un livre permet de passer le temps tout en se distrayant ou se cultivant. Mais au coeur de la masse mouvante du peuple, lire un livre équivaut souvent à protéger sa bulle individuelle, à fermer les frontières, à ériger des barrières et à tenir à distance les quidams indésirables. Et pourtant qui osera dire que lire est un comportement pathologique ?
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"Je crois que quand les écrivains écrivent, ils ne pensent pas à toute ces choses. Ils écrivent et puis c'est tout. Ils suivent leurr cœur, leur tête... parfois leurs couilles, ajouta-t-il en lâchant un petit rre contenu qui incita la jeune fille à sourire de nouveau.
_ Et les écrivaines, alors !
_ Elles suivent leurs couilles aussi ! C'est Nathalie Sarraute, je crois, qui a dit un truc genre : un écrivain se doit d'être à la fois homme et femme, sinon il risquerait de ne pas comprendre la moitié de l'humanité. C'est une question de mentalité, pas d'anatomie.
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_" Un vajra. C'est du sanskrit. Ça veut dire éclair, d'Indra. Au japon, on l'appelle Tokko, foudre. C'est un peu l'ancêtre du coup de poing américain, en plus redoutable."
Cillian s'assit etl'étranger le laissa examiner le curieux objet. C'était un cylindre de métal ornementé, terminé à ses extrémités en boules ouvertes en formes de pinces aux trois pointes recourbées en un rostre unique.
"Symbole de la puissance spirituelle et de la connaissance dans le bouddhisme ésotérique. Jadis, une terrible arme de poing entre les mains des serviteurs du culte. Je ne m'en sépare jamais."
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Le garçon acquiesça en silence et la jeune fille au piano commença à jouer, tout en apesanteur, comme un susurrement au creux de l'oreille, d'une légèreté infinie, mais aussi empreinte d'une douleur intense et sous-jacente. Le chant calme et parfaitement cadencé de la main droite était accentué par l'usage du troisième doigt, le plus puissant au piano. Cillian se laissa bercer par cette poésie sans mot qui le laissait lui-même coi.
Le premier épisode lent et sombre du morceau laissa la place à un nouvel élément encore plus lent parsemé d'accords égrenés et arpégés qui apportaient comme un espoir. Mais peu à peu, l'agitation gagna les doigts de l'interprète tandis que le volume sonore s'accroissait sur des figures obsédantes de triolets et de doubles croches en octaves qui s'accéléraient progressivement en montant sur le clavier, jusqu'à libérer comme un pavot qui éclate, un dernier passage passionné. Avec fébrilité et désespoir, le thème final se détachait maintenant avec une basse aux contours de plus en plus romantiques et tourmentés. Cillian retint son souffle jusqu'au final qui résonna dans sa poitrine comme une longue plainte.
Il n'osa reprendre sa respiration que lorsque les mains de la jeune fille quittèrent le clavier pour venir se nicher dans son giron.
"C'est une musique si triste, dit le garçon....."
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