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EAN : 9782344018910
376 pages
Glénat (30/11/2016)
4.55/5   77 notes
Résumé :
Orphelin. Immigré. Ferrailleur. Milliardaire. Collabo. Résistant. Criminel pour certains, héros pour d'autres... Joseph Joanovici fut tout cela et bien plus encore.
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Il était une fois en France tente d'éclaircir le mystère qui entoure la vie tumultueuse de Joseph Joanovici, le ferrailleur milliardaire au comportement trouble durant la seconde guerre mondiale. Mêlant fiction et faits historiques, cette captivante biographie en six tomes retrace l'ascension sociale fulgurante puis la chute brutale de cet homme complexe et ambigu.
Joseph Joanovici est un jeune juif roumain fuyant l'antisémitisme lorsqu'il arrive en France en 1925, sans un sous, illettré. Mais il est débrouillard, il sait compter et trier les métaux. Il deviendra ferrailleur avec son frère. Il fait fortune en collaborant avec les allemands durant l'occupation, puis il aide la résistance en sauvant de nombreuses vies. Acte opportuniste afin préparer sa sortie de la guerre ou véritable prise de conscience, nul ne le sera jamais vraiment.
Ce petit homme replet au regard perçant avait un sens des affaires hors du commun, une gouaille incroyable et surtout il n'avait pas froid aux yeux. Impitoyable, égoïste, son instinct de survie le mènera de la fortune à la misère avec à ses côtés, la fidèle Lucie-Fer, son bras droit, brisant la vie de ses proches.
Le petit juge de Mellun de ne lâchera pas, il aura sa peau….
Joseph Joanovici pensait que tout pouvait s'acheter mais une citation d'Oscar Wilde en exergue de l'album rappelle que « Nul homme n'est assez riche pour racheter son passé ».
La référence au film de Sergio Leone, Il était une fois l'Amérique n'est pas fortuite bien sûr, un climat mafieux violent et oppressant transpire à chaque page et rend la tension permanente, ne laissant aucun répit au lecteur. le scénario maitrisé de bout en bout tient le lecteur en haleine grâce à de nombreux flash-back et fait une large place aux nombreux personnages secondaires. Les dessins de Sylvain Vallée sont remarquables.
C'est ce qui fait tout le sel de cet éblouissant récit, une réussite totale.

Je vous recommande vivement le site de la série pour vous faire une idée :
http://iletaitunefoisenfrance.glenatbd.com/

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C'est réellement une agréable découverte à laquelle je ne m'attendais pas avec un titre pareil. Certes, le scénario est classique et un peu digne des grandes sagas familiales à travers les épreuves historiques du temps. Néanmoins, en l'espèce, c'est rondement bien mené. On est très vite happé par le récit et on a envie de découvrir la suite avec impatience. L'Histoire et la bande dessinée font quelquefois fois très bon ménage ensemble!

On s'attache à l'histoire d'un immigrant russe de confession judaïque qui fait fortune en France dans l'acier, juste avant la seconde guerre mondiale. J'ai bien aimé le début car on découvre la genèse de l'histoire en Bessarabie en 1905 au moment des pogroms puis la fin un peu tragique du magnat en 1965 au moment de l'élection présidentielle. Il est vrai qu'on est facilement ballotté d'une époque à l'autre avec de nombreux flash-backs. Cependant, je trouve qu'ils sont savamment orchestrés d'autant que cela va être de plus en plus limité par la suite.

Bref, la réalisation de cette bd est tout à fait convenable tout comme le dessin. Il faut dire que le dessin de Sylvain Vallée avec son style réaliste ne décrédibilise pas l'ensemble. Je suis véritablement conquis! Par contre, je pense que la filiation revendiquée avec Sergio Léone est pour le moins hasardeuse sauf à revendiquer un côté fresque. Que dire également des différentes couvertures qui se succèdent et qui respectent un cadre bien précis ! C'est réellement du très bon travail !

Le second tome traite de la période de la seconde guerre mondiale où il n'était pas bon d'être un juif dans un pays conquis. Aussi cet homme va tout faire pour sauver sa famille et son entreprise jusqu'à renier ses propres origines et se compromettre avec le mal. Fera t-'il acte de résistance ou bien de collaboration avec l'ennemi pour consolider son empire dans la sidérurgie? On tient là une grande série qui ne fait pas de complaisance.

Le troisième tome est un peu celui de la consécration. La série se poursuit toujours avec brio grâce aux talents des deux auteurs. On est au coeur de la Seconde Guerre Mondiale avec la période de l'Occupation où Joseph Joanovici navigue entre des affaires douteuses qui marchent bien et une collaboration de circonstance avec les nazis. Pour autant, il sent le vent tourner et investit peu à peu dans la Résistance. C'est difficile de jouer sur deux tableaux : c'est ce que semble démontrer cette série qui nous dépeint un homme pas complètement pourri.

Le quatrième tome est sans doute le plus fort car c'est le temps du passage à l'acte afin de sauver les meubles devant le débarquement alliés. Jamais notre homme ne sera autant au bord du gouffre avec son double jeu ! Cependant, il arrivera à s'en sortir non sans de terribles sacrifices. On découvre dans toute sa splendeur l'ambiguïté de ce personnage qui a pactisé avec le diable. La sympathie qu'il inspirait va s'effacer peu à peu. Reste à découvrir ce qu'il l'attend au tournant.

Le cinquième tome fait un retour sur le petit juge de Melun qui avait un peu disparu de l'intrigue. le personnage de Joseph devient de plus en plus détestable car sans moralité. J'en arrive même à espérer que le petit juge qui lutte contre un puissant réseau qui le protège pourra le coincer. Néanmoins, il faut se dire que c'est toute une époque troublée qu'il faudrait juger où des dignitaires ont d'abord collaboré avec l'ennemi avant de retourner leur veste.

Le dernier tome est l'heure pour notre anti-héros de payer l'addition remplie par une vie d'excès et d'argent facile. Les sombres prédictions se réalisent. On en vient à avoir de la compassion pour Joseph malgré tout ce qu'il a pu faire. Cette oeuvre se termine de façon magistrale. J'ai franchement bien aimé.

Un dernier mot pour dire que la narration est d'une remarquable fluidité malgré la complexité de l'histoire de ce personnage. C'est ce qui me fait dire que Fabien Nury est certainement l'un des scénaristes les plus doués de sa génération. Je crois que cette bd fera un jour un très bon film de cinéma ! Tout y est pour notre plus grand plaisir dans cette intégrale !
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Explorer l'histoire de la France durant la Seconde guerre mondiale est un exercice périlleux. Essayer d'en faire une synthèse pour servir de toile de fond à une intrigue fictionnelle l'est tout autant, et c'est pourtant ce qu'ont fait Fabien Nury et Sylvain Vallée pour retracer le parcours de Joseph Joanovici. le cas de cet homme est tout à fait intéressant, puisque Joanovici symbolise, à lui seul, la conduite du peuple français durant la guerre : s'attachant d'abord à survivre, il collabore activement avec l'occupant allemand tout en oeuvrant, très activement aussi, au soutien de la Résistance. En ajoutant à l'histoire de Joanovici celle de l'obsession du juge Legentil, Nury et Vallée offre une dimension intellectuelle supplémentaire à leur pavé monumental, en posant les questions de la responsabilité individuelle et celle, plus générale et intemporelle, de la séparation du Bien et du Mal. En l'occurrence, les auteurs rejettent tout manichéisme.

Il est curieux que le nom de Joanovici n'ait pas traversé le cours laps de temps - à l'échelle de l'histoire humaine - depuis la Seconde guerre mondiale pour parvenir jusqu'à nous. Ses faits de Résistance furent reconnus mais il faut croire que la collaboration était une marque bien trop vile pour que ce nom soit retenu. Pourtant, le parcours de Joanovici inspire le respect. Né dans l'actuelle Moldavie, il perd rapidement ses parents dans un pogrom. Il vient en France à l'âge adulte où il exerce le métier de ferrailleur. Il rencontre vite le succès et les affaires décollent. Lorsque la guerre commence, il met d'abord sa réussite commerciale au service de sa survie : sa judéité est un défaut que les nazis et les vichystes ne pardonnent guère. Cependant, l'Allemagne est un pays en guerre qui a besoin de métal : Joanovici le lui fournit. Il devient milliardaire mais, sentant le vent tourner, se met à investir dans la Résistance. Il rachète plusieurs prisonniers à la Gestapo et permet des livraisons importantes d'armes quo favoriseront la libération du pays. A la fin de la guerre, ses mérites sont reconnus mais de forts soupçons pèsent : sur sa collaboration économique avec l'ennemi, d'abord, sur ses agissements en tant que résistant ensuite, et notamment son rôle dans l'exécution d'un jeune résistant, Robert Scaffa. Poursuivi, condamné, ruiné, il meurt seul, ou presque, dans un hôtel de Mende.

Seul : en réalité, Joanovici l'aura été presque toute sa vie. Une solitude forcée, d'abord, et inhérente à sa réussite professionnelle. Il est le patron, l'homme dont l'avis importe, l'homme qui décide et qui, par ses dédisions, peut débloquer des situations inextricables. Pour ses ouvriers, il agit comme un père et pour les résistants, il est une chance. Tous ceux qui sont dans le besoin se tournent vers lui. Sa puissance financière lui donne une position inégalable, qui le sépare du reste des hommes mais sa solitude est aussi voulue, ou en tout cas assumée. Car Joanovici est aussi un père de famille, et c'est pour protéger celle-ci qu'il s'en coupe, notamment durant ma Seconde guerre mondiale. Toutefois, sa séparation avec sa famille tient aussi à la place dévorante qu'occupe le travail dans sa vie. Elle est aussi le fait de sa relation avec sa secrétaire, Lucie Schmidt, dite Lucie-Fer. Idem avec son frère, Marcel, qui endosse le rôle du père de famille en l'absence de celui-ci. Se tenant principalement dans l'ombre de Joanovici, ces personnages retrouveront leur autonomie au pire des moments pour Joanovici, qui pourra alors mesurer l'étendue de ses gains et pertes.

En fait, tout pourrait se résumer à cela : qu'a-t-on gagné et qu'a-t-on perdu ? Les choses ne sauraient être si simples. D'abord parce que l'on ne peut prévoir les conséquences de ses actes et ensuite parce que l'on n'est pas seul à décider. C'est en substance ce que dit Joanovici au juge Legentil, à la fin du sixième tome, lorsque la partie est finie. Legentil serait le pendant légal et bien sous tous rapports de Joanovici. Il n'a pas fui les pogroms, est de religion catholique, est un époux et père aimant et il exerce une profession, socialement respectée et élevée. Son obsession pour l'affaire Scaffa va pourtant détruire sa vie. le parallèle que construisent les auteurs entre Legentil et Joanovici montre bien quelles monstrueuses difficultés se posent à l'homme qui veut pourtant agir pour le bien, et quelles monumentales erreurs celui-ci peut commettre. La différence réside peut-être dans le fait que Joanovici sait qu'il n'est pas blanc comme neige, et que ses actes - notamment de collaboration avec les Allemands - peuvent lui valoir de mérités reproches. La frontière entre le Bien et le Mal apparait ainsi terriblement ténue. Elle l'est d'autant plus dans un contexte aussi troublé que celui de la France sous l'Occupation. Lorsque la priorité est de survivre, et de faire survivre les siens, il est au lieux difficile, au pire prétentieux, de dire que l'on aurait fait - à chaque moment, dans chaque situation - les bons choix. Au-delà se l'homme, c'est aussi sur une époque et sur la société qu'on peut porter un jugement : car la collaboration économique de Joanovici n'est pas un cas isolé, car pour survivre à la guerre, ils sont nombreux ceux qui ont, à leur propre échelle, contourné les règles, car la France d'après guerre n'est pas beaucoup plus belle que celle sous l'Occupation. Joanovici a-t-il eu le tort supplémentaire d'être juif ? Quelques indices semblent aller en ce sens. Mais avoir tort, ou raison, est-ce seulement un critère opérant pour survivre à une guerre ?
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Six tomes, six chefs-d'oeuvre. Rien ne manque dans cette saga. Si ce n'est un certain goût de "déjà fini !" au terme de l'histoire.
Très cinématographique dans son esthétique et sa narration. Sylvain Vallée joue beaucoup sur les "trognes", les ambiances et les contrastes.
Parfaitement en symbiose avec le scénariste Fabien Nury et ses personnages tout en nuance, inspirant autant l'empathie que le dégoût. Ces deux-là ne pouvaient que se rencontrer.
Une valse entre l'ombre et la lumière, dans une période trouble, révélatrice des instincts de la nature humaine (aussi horribles soient-ils).
Il serait vain de chercher un quelconque héros dans cette histoire, les auteurs préfèrent nous dire que L Histoire n'en possède pas.
À lire et relire pour ceux qui aiment les résistants qui collaborent à un pouvoir en place... et vice-versa.
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Joseph Joanovici est un petit malin. Mais un malin parfois trop malin. Orphelin juif originaire de Bessarabie roumaine, il débarque en France en 1925. À force d'ingéniosité et d'opportunisme, cet immigré que rien ne prédestinait aux hautes sphère devient ferrailleur, puis se taille au fil des ans une place de choix dans le commerce international des métaux. Sauf que la Seconde guerre mondiale fait tout à coup irruption, et avec elle son cortège de compromissions, d'arrangements plus ou moins louches et de coups tordus. Collaborant avec l'occupant nazi, Joseph Joanovici s'enrichit en approvisionnant le IIIe Reich en matières premières. L'orphelin juif devient milliardaire. Toujours plus retors, toujours plus prudent, bien décidé à assurer ses arrières. Puis le voilà s'associant à la résistance française, jouant un double jeu dangereux au détriment de sa vie familiale et de sa propre moralité...

Saluons l'initiative des Éditions Glénat d'enfin publier l'intégrale des six tomes de cette saga distillés par Fabien Nury et Sylvain Vallée entre 2007 et 2012. Voilà une bande dessinée qui donne matière à réfléchir autant qu'elle emporte le lecteur dans un récit palpitant aux multiples rebondissements. Car au-delà du destin hors normes de notre protagoniste, ce sont les périodes troubles de la guerre et de ses crimes que fouaillent les deux auteurs de leur crayon. le dessin de Sylvain Vallée est certes loin d'être virtuose, trop classique diront certains, mais le scénario machiavélique échafaudé par son colistier Fabien Nury nous happe sans jamais nous lâcher. Collabos ? Résistants ? France passive ? Nul ne fut tout blanc, nul ne fut tout noir. Les zones d'ombres de la petite comme de la grande Histoire restent parfois encore impénétrables ou inavouables.

Prix de la Série au Festival d'Angoulême 2011, Il était une fois en France plaira à tout à chacun, qu'il soit ou non amateur de BD. "Criminel pour certains, héros pour d'autres... Joseph Joanovich fut tout cela, et bien plus encore." indique la quatrième de couverture. Lancez-vous sans attendre à la (...)
Lien : http://leslecturesdares.over..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Il était une fois une forêt enchantée, où vivaient tout les personnages de contes. Nous les connaissons bien... Ou du moins nous le croyons. Un jour ils se retrouvèrent piégés dans un monde où les fins heureuses n'existait plus.
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Il y a un dicton, chez moi, en Roumanie...... Un dicton qui dit :"mieux vaut une vache à traire, qu'une vache à tuer".
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Vidéo de Fabien Nury
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