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Critique de lozere


"A ceux qui nourrit de grec et de latin sont morts de faim
Je dédie ce livre"
Nous retrouvons donc Jacques Vingtras dans le Bachelier, prêt à partir pour Paris, libre : "je n'ai qu'une petite malle, mais j'ai mon éducation".
Si Paris représentait dans L'Enfant une certaine forme de liberté, en-dehors de la main mise parentale, ce retour de Jacques dans la capitale va devenir une nouvelle aliénation. Son souhait initial de devenir imprimeur se confrontera vite à la réalité de classe : un homme éduqué ne devient pas ouvrier.
Incapable de trouver une place fixe, de par son manque d'entregent, mais aussi à cause de son refus du compromis, Jacques erre de place en place, de gourbi en taudis, et tire le diable par la queue, toujours en manque d'argent et sur le départ.
Sa vie se résume à compter ses sous, dans l'espoir de ne pas mourir de faim le lendemain, ou de ne pas céder au suicide, hors quelques parenthèses, dont celle où Jacques revient au Puy, et imagine ce qu'aurait pu être sa vie si ses parents étaient restés paysans.
Le Bachelier est bien la suite de L'Enfant, où Jacques était de trop entre ses parents, il est à présent trop tout court, trop éduqué, trop lucide sur la société qui l'entoure, trop pauvre pour que sa voix porte, trop idéaliste pour accepter son sort.
Ce deuxième opus poursuit l'édification d'un pan de l'Histoire mal connu à travers cette trajectoire singulière. La précarité de Jacques, mot sans doute pas encore utilisé, est telle qu'on rirait presque de la nôtre. Et en effet, c'est le rire qui sauve ces romans désespérants de Jules Vallès : Jacques est drôle dans son malheur. "L'humour est la politesse du désespoir", comme disait l'autre.
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