La situation est révoltante. Tous deux savent comment les femmes qui cherchent des solutions par elles-mêmes, clandestinement, sont peu respectées par nombre de médecins, ce qui ajoute de la douleur inutile à leur honte. Comme si la culpabilité ne suffisait pas. Comme si porter seule le poids si lourd d’un être si léger dans ses entrailles n’était pas en soi déjà une punition, quand l’enfant n’est pas désiré. L’acte se fait au pluriel, mais les conséquences sont toujours au singulier. Et au féminin.
La première chose à savoir sur Lucette, c'est qu'elle est d'une grande fidélité : elle visite les morts aussi souvent que les vivants. Jean préfère les vivants, car ils finissent toujours par lui offrir des cerises à l'eau-de-vie ou un café au lait avec une grosse part de tarte.
Les petits bonheurs simples "font le sel de la vie".
Ceux que tu aimes le plus vont et viennent, repartent et reviennent
Tu sais, ce n est pas évident pour moi. Quand on est une femme, on nous autorisé soit le rôle d épouse pondeuse, soir celui de femme légère égoïste. Tout b est pas blanc ou noir, jamais. J espère que tout cela changera. Pour moi, c est trop tard, mais il y a une chance pour ta fille, si tu en as une un jour. Je souhaite qu elle soit libre. De ses choix, de son corps. Libre de vivre ses rêves.
On ne choisit pas les surprises de la vie, mon petit. On fait avec, souvent, c est pour le meilleur.
Mais tu ne vas pas te priver d'aimer de peur de devoir souffrir un peu ? Tout ce bonheur ne vaut-il pas un petit pincement au coeur?
Encore une fois, Lucette a les chocottes et sursaute sans arrêt en jurant : tous les noms d'oiseaux qu'elle connaît y passent. Jean découvre, par la même occasion, que Mémé est une sacrée ornithologue !
(page 117 ligne 5)
Par dépit, il se jette sur la collation que sa grand-mère lui a préparée : même ses gâteaux préférés ont un arrière-goût de périmé. Ce doit être ce goût-là, la tristesse. (Fin de la page 18)
Comme tous les enfants, jean n est du côté de personne. Il a bien compris que ça n'apporte rien de bon. Seulement, à cet instant, il se rend compte que toutes ces disputes vont changer sa vie et l'éloigner de son père pour toujours. Jean ne peut s empêcher d'en avoir gros sur le cœur. (P.39)