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EAN : 9782863743614
672 pages
Fayard (11/01/2017)
3.75/5   12 notes
Résumé :
Baltimore, 2014. Le laboratoire de recherches en neurosciences du professeur Joe Cheyefski est saccagé par des défenseurs de la cause animale. Peu après, Joe apprend que les menaces qui pèsent sur lui et sur sa famille sont liées au fils qu’il a eu avec sa première épouse, devenu militant extrémiste, qu’il n’a pas revu depuis qu’il a quitté la Finlande deux décennies plus tôt en abandonnant femme et enfant. Joe s’inquiète également pour sa fille, Rebecca. Une grande... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Tout commence par l'échec d'un mariage. Joe a suivi sa jolie épouse finlandaise dans son pays, mais dans son esprit ce n'a jamais été qu'une étape avant de la ramener, elle et leur fils, aux USA. Il ne se fait décidément pas à la Finlande, son langage qu'il n'arrive pas à apprendre, sa mentalité d'insulaires dans un pays qui n'est pourtant pas une île....rien à faire, il y est malheureux. Un divorce plus tard, il rentre chez lui, et le moins qu'on puisse dire est qu'il ne fait aucun effort pour revoir son petit garçon. Une épouse américaine, deux filles américaines, un poste de recherches en neuroscience dans une université américaine et vingt ans de plus, et le voici cible d'activistes contre la recherche sur les animaux. Histoire de lui simplifier la vie, sa fille aînée accepte de jouer les cobayes pour le nouveau gadget révolutionnaire, la cervelle directement branchée sur le net....
C'est un roman long, dense, parfois un peu trop, et qui se dévore. Dans cette dystopie si proche, à notre porte on pourrait dire, comme si elle était pour après demain, on reconnaît notre chemin et on en tremble. Les sociétés finlandaises et américaines en prennent pour leur grade, mais aussi la bêtise humaine, reconnaissons qu'il y a beaucoup à dire, les activistes, les scientifiques, les sociétés, tout le monde a le droit à son tour dans un portrait du monde au vitriol.
Étrangement, vu l'épaisseur, je lui reproche une fin un peu rapide, il y aurait mieux valu sabrer dans la mise en place, car la révélation finale aurait mérité un meilleur développement.
Une bonne découverte.
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Joe est chercheur scientifique à Baltimore au sein d'un laboratoire utilisant des animaux en vue d'expériences diverses et controversées. Et pour cause, son lieu de travail est une nuit saccagé. La police s'oriente vers des animalistes radicaux et surtout son fils Samuel qu'il a eu avec sa première épouse en Finlande voilà bientôt une vingtaine d'années. Il n'a connu son fils que durant ses premiers mois et il apprend qu'il serait actuellement dur ke territoire américain. Joe a refait sa vie, il a deux filles dont Rebecca qui au lycée s'est fait harponnée par une société voulant tester un nouvel appareil connecté en permanence aux neurones de ses utilisateurs. Ils lui remettent et en échange elle devra promouvoir des produits et une nouvelle drogue contre l'anxiété sociale. Joe est perdu, sa vie prend l'eau, il ne sait plus comment faire pour s'en sortir.

Un sacré pavé très prenant sur sa première moitié puis trainant malheureusement par la suite en longueur. Trop de sujets sont abordés: les tests sur les animaux et ses alternatives, la recherche scientifique, les multinationales de plus en plus invasives, les objets connectés... finalement le récit semble brouillon et le lecteur s'y perd. Plusieurs thèmes mériteraient chacun un roman ! Concernant les personnages ils ne sont pas plus attachants que ça. Dommage...

J'ai tout de même été ravie de découvrir ce roman finlandais primé dans son pays de l'équivalent de notre Goncourt.

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Je ne savais pas vraiment quoi attendre ce roman traduit du finnois et publié en français par Fayard. le résumé m'avait en tout cas suffisamment intrigué pour me donner envie de le lire :

Baltimore, 2014. le laboratoire de recherches en neurosciences du professeur Joe Cheyefski est saccagé par des défenseurs de la cause animale. Peu après, Joe apprend que les menaces qui pèsent sur lui et sur sa famille sont liées au fils qu'il a eu avec sa première épouse, devenu militant extrémiste, qu'il n'a pas revu depuis qu'il a quitté la Finlande deux décennies plus tôt en abandonnant femme et enfant.

Joe s'inquiète également pour sa fille, Rebecca. Une grande entreprise l'a choisie pour être son porte-étendard au lycée : en échange de vêtements, de maquillage et d'accessoires, Rebecca doit promouvoir les produits de cette compagnie auprès de ses camarades, notamment une drogue contre l'anxiété sociale, Altius. Elle se voit aussi remettre un engin hyperconnecté relié directement à ses neurones, l'iAm, qui capte toutes ses données 24 h/24 et oriente ses choix, ses goûts, ses activités.

Joe découvre bientôt que la multinationale qui se trouve derrière tout ça a infiltré différents secteurs de la société, et que ses propres recherches ne sont peut-être pas pour rien dans son malheur.

J'aurais sans doute me méfier de ce résumé qui mêle plusieurs thématiques à la mode. On peut au moins reconnaître cette qualité à ce livre : son résumé est fidèle. L'auteur parvient en effet à aborder au fil du récit plusieurs sujets dans l'air du temps : notre rapport à la technologie, la défense de l'environnement, le terrorisme, la surveillance généralisée, les libertés individuelles, le port d'armes, etc. Si chacun de ces thèmes pris à part est intéressant et pourrait servir de sujet à un roman passionnant, la façon dont l'auteur les aborde successivement rend l'ensemble assez superficiel. En lisant certains chapitres, j'ai eu l'impression de parcourir une série de passages obligés, comme si l'auteur avait un check-list de thèmes à aborder et qu'il les cochait au fur et à mesure de l'écriture.

Malgré tout, le roman se laisse lire sans trop de mal. N'ayant eu l'occasion que de lire la traduction française, je ne peux pas juger le style de Jussi Valtonen. Je peux simplement dire que le roman se décompose en chapitres plus ou moins longs et plus ou moins intéressants. le rythme est un peu lent à mon goût, peut-être à cause des nombreuses digressions et réflexions dont je parlais plus haut. Les personnages m'ont globalement laissé indifférent.

Ce qui m'a sans doute le plus plu, c'est le regard croisé du personnage principal américain sur la Finlande, et vice-versa. Quoique parfois maladroit, ce point de vue original m'a séduit. J'ai également aimé cette découverte de la culture finnoise, que je ne connaissais pas du tout jusque là.

Dans l'ensemble, je ne saurais pas dire si je recommande la lecture de ce roman. Les thèmes abordés sont intéressés, le récit est un peu lent mais bien construit, les personnages sont plats sans être agaçants. C'est un livre qui me laisse un goût de léger gâchis, car il y avait sans doute beaucoup mieux à faire avec les idées qui lui servent de base. Je vais peut-être me renseigner sur la bibliographie de Jussi Valtonen pour voir si d'autres romans de cet auteur valent la peine d'être découverts.
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Ce pavé, dense par son poids, son volume, et son écriture, raconte l'histoire d'un chercheur américain, Joe. Celui-ci rencontre une jeune Finlandaise et part vivre avec elle à Helsinki. Ils se marient et ont un enfant, Samuel. Mais Joe ne s'habitue pas à la mentalité bien particulière des Finlandais, il ne trouve pas sa place au sein du laboratoire où il travaille. Alina, sa jeune épouse, ne veut pas quitter la Finlande alors qu'il s'était persuadé que ce n'était qu'un passage avant de retourner aux États-Unis avec femme et enfant.
Il décide donc de partir, seul, laissant Alina et Samuel encore bébé. Aux États-Unis, il refait sa vie, épouse Myriam, dont il a deux filles, Daniella et Rebecca.
Soudainement, il est pris pour cible par des activistes qui manifestent contre les traitements faits aux animaux lors de ses recherches. La vie de sa famille est mise en danger lorsque sa jeune fille, Daniella, ouvre un colis suspect.
Parallèlement, sa fille Rebecca inquiète Joe. Elle a en effet été contactée par une société pour qu'elle teste des produits censés aider les jeunes à lutter contre l'isolement social, ainsi qu'un nouvel appareil révolutionnaire permettant de « voir » des images, d'aller sur internet, d'écouter de la musique, tout cela sans écran, juste avec des électrodes qui activent le cerveau.

Cela fait beaucoup de choses à traiter dans un seul roman : le monde de la recherche, l'opposition Finlande/USA, les activistes pro-animaux, l'hyper-technologie. C'est une des raisons qui font que ce roman donne un peu le tournis. L'écriture est très maitrisée, très agréable à lire, mais très dense, allant dans les moindres détails. L'analyse psychologique des personnages et des situations est remarquable.
La partie sur l'appareil révolutionnaire branché sur le cerveau est vraiment bien traitée, très intéressante. On en aurait voulu plus. Voire que le roman entier soit basé sur cela. Au lieu de cela, il y a les autres sujets, certes très bien traités, mais plus « ordinaires », déjà vus.
L'ensemble est très agréable à lire car l'auteur a vraiment une belle plume, d'une grande finesse psychologique (ainsi que le traducteur) mais on ne sait finalement pas comment résumer ce roman, tant il parle de sujets différents.
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Pour un auteur finlandais, pour une fois, il ne s'agit pas d'un thriller ou d'un policier qui se déroule dans le froid scandinave. Ici on aborde donc différents sujets sensibles et actuels tels que la recherche scientifique, les tests sur les animaux, l'intelligence artificielle.

Jussi Valtonen est donc finlandais et parvient à nous livrer un aperçu de la Finlande très subjectif en ce qui concerne le domaine de la recherche scientifique (je suppose que cela colle de près à la réalité même si c'est un roman et non un documentaire). J'ai appris plein de choses à ce sujet : la communauté soudée de chercheurs, les recherches plus ou moins pertinentes, le systèmes des publications scientifiques, les lobbys…De l'autre côté il nous fait découvrir sa vision des États-Unis via l'état du Maryland et la ville de Baltimore grâce à ses connaissances vivant là-bas.

En ce qui concerne l'histoire on alterne entre les points de vue de Joe Chayefski, un chercheur américain de religion juive, Alina, son ex-femme finlandaise en pleine introspection et Samuel, l'enfant qu'ils ont eu ensemble. Ce roman couvre donc une vingtaine d'années au cours desquelles apparaissent Internet, les mails, Facebook…de manière générale de nouvelles manières de communiquer (dont nous ne savons pas toujours ce que nous en faisons..). On a le ressenti des personnages qui doivent s'adapter à ces nombreux changements. Notamment des deux filles du second mariage de Joe qui, elles, font partie de la génération dite des Digital Natives et s'approprient donc rapidement cette technologie qu'est l'iAm, un appareil de communication futuriste créé par l'auteur.

Ce livre est très dense, très complexe dans le sens où le fil directeur de l'histoire n'est pas toujours très clair cependant M. Valtonen prend le temps d'approfondir la psychologie de chaque personnages, ses pensées, ses doutes, ses peurs…Je ne saurai comment décrire son style d'écriture mais il est très particulier : on est rarement dans l'action présente mais plutôt dans le détail des actions passées qui ont amené cette situation, elles sont très détaillées. Ce style a fait que je n'ai jamais mis autant de temps à finir un livre tout en n'ayant pas envie de l'abandonner.

On peut parler de feel-bad book car l'auteur nous relate ce que l'on pourrait appelé une dystopie très très proche de nous, tout en situant son roman en 2014 donc à une époque déjà révolue. Il y a de longues tirades sur la manipulation des informations, la protection des données, l'endoctrinement des jeunes à l'école, le port des armes (aux États-Unis), les lobbys scientifiques, l'utilité ou non de faire des tests sur les animaux…qui sont très bien décrites et argumentées mais elles m'ont fait froid dans le dos tellement elles collent à notre réalité d'aujourd'hui.

Exemple à un moment donné où Joe est en manque de l'iAm, il se demande par exemple comment il acceptait « avant » de ne faire « que » pipi, d'attendre « uniquement » que le poulet soit cuit…il voudrait être connecté en permanence au détriment des ses interactions sociales réelles. Je me dit que certains sont déjà très proches de ce stade et c'est ce genre de malaise qui m'a suivi pendant tout le livre, se dire que tout ce qui est décrit est malheureusement déjà arrivé ou en train d'arriver.

D'ailleurs dans les remerciements il aborde un peu les sources qu'il a utilisées, toutes issues de grandes revues scientifiques, véridiques.

Pour conclure j'emploierai le mot « magistral », en effet je ne pense pas qu'on puisse ressortir indemne de cette lecture.
Lien : http://bookowlic.fr/ne-saven..
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critiques presse (1)
LeFigaro
17 février 2017
Un scientifique est harcelé par des militants de la cause animale. Ses recherches en font un homme à abattre.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
P40 : "Alina n'avait jamais eu de relation d'un soir mais elle savait ce qu'on attendait d'elle. Elle était fière de se comporter comme il fallait. Elle laisserait la relat-ion être ce qu'elle était ; elle résisterait à la tentation de remplir les vides en inventant des histoires. Elle savait qu'elle ne reverrait plus Joe. Il fallait le laisser poursuivre son chemin, disparaître. Une part d'excitation résidait là, et c'était justement ce que les hommes recherchaient.
P58 : l'internet, c'était comme une ville nouvelle fondée par l'Etat dans un pays communiste, un lopin de techno arrogance de synthèse sans vie où personne n'irait, même sous la contrainte.
P116 : Le problème s'était récemment aggravé quand l'un des grands éditeurs avait vendu son activité académique à Freedom Media
P177 : Joe apprit que Samuel avait retrouvé progressivement une élocution normale. Les enfants sont faits pour s'en sortir. Heureusement.
P303 : invité à donner une conférence : son enfant faisait partie de ceux qui osaient. Une remords nuança aussitôt sa fierté. On dit toujours que dans les situations contradictoires, il faut écouter son coeur, mais le problème était bien là : le coeur avait deux vois. Laquelle avait raison ? Tout dépendait de qui écoutait.
P320 : Mais si tu avais été différente toi aussi ? tonna un moteur de camion démarrant sur un chantier devant lequel elle passait : la même que maintenant ! Seriez vous toujours ensemble ? Aurais-tu été heureuse ? Maintenant que tu es différente ?
Mais je ne l'étais pas, point barre.
P405 : Le grand père estimait que le plus grand devoir de sa vie était de parler de ce numéro tatoué. Joe constat que la chaîne avait dû se briser avec lui.
P434 : Tout ce que faisaient les adultes était la preuve éclatante qu'ils n'avaient aucune idée du prix que leurs tâtonnements coûtaient à leurs descendants dans l'univers impitoyable de la cour du collège.
P541 : Mais çà n'existe pas ! s'exclama Joe. Il n'y a rien de tel qu'une problématique générale. La recherche toute entière est faite de recherches particulières, s'inscrit dans un domaine de recherche particulier, résout des questions particulières, et on y applique des méthodes particulières, toutes celles sui sont disponibles.
P557 : en général, sans le faire exprès, on plaçait ses espoirs trop hauts.
P639 : Où était le problème, en fait ? Aucun d'eux ne voulait posséder une arme, et encore moins l'utiliser ou laisser quelqu'un s'en servir dans la maison. Aucun non plus ne souhaitait vivre dans une société où c'était nécessaire. Et pourtant, voilà où on en était.
P661 : la seule personne à qui elle pourrait manquer, à l'hôpital, c'est son père : mais pour lui, chaque jour est une éternité et l'éternité n'est qu'une journée.
P830 : l'amour se sentait, avait-il dit, au fait qu'il ne donnait pas de choix ou d'exigences et qu'il n'vait pas de prix. L'amour se sentait, disait-il, au fait qu'il emplissait le coeur de lumière. L'amour se sentait, disait-il, au fait qu'il détournait l'attention de soi et de ses propres désirs. L'amour, disait-il, savait agir spontanément.
P850 : Lors d'une tempête sur l'océan, les vagues ne déferlent qu'en surface : dessous, la mer est calme.
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Le taux de pollution du golfe de Finlande par les hydrocarbures augmentait sans cesse. Il s'était souvenu d'une organisation qui cherchait des volontaires et les formait à la lutte contre les marées noires. Au premier abord, l'idée était motivante. Mais était-ce vraiment une façon de prévenir les dégâts causés par bientôt plus de deux cent millions de tonnes annuelles de fuites d'hydrocarbures ! Avec les petites mains d'un mec de dix-neuf ans? Serait-ce la seule amélioration possible, face à une inéluctable bombe à retardement, qu'une bande d'ados astiquent un par un les oiseaux mazoutés par les géants pétroliers? D'un autre côté, construire tout seul chez soi de nouvelles infrastructures de production énergétique, de navigation et de sécurité maritime pour le pays, c'était une sacré gageure.
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N'y avait-il personne au monde qui puisse faire quelque chose ?
Pour la rassurer, Joe voulut énumérer quelques grands changements politiques qui s'étaient produits dans le bon sens ces dernières années. Mais tous les exemples qui lui venaient à l'esprit remontaient aux années 1960, ce qui n'arrangeait rien à l'affaire.
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