«
Neo Hominum » est le premier roman de
Science-Fiction de
Tristan Valure . Mais l'auteur nous avait déjà offert plusieurs livres dans le domaine de la fantasy. C'est dire que l'auteur sait conter une histoire et accrocher son lecteur jusqu'au bout. On pouvait toutefois se demander s'il pourrait maîtriser un genre dont les « codes » ne sont pas les mêmes que ceux de la fantasy.
Eh bien qu'on se rassure, mission accomplie
! Et l'expérience ne s'arrêtera vraisemblablement pas là, la fin du roman étant très « ouverte ».
le pitch ? Une jeune femme Salila est embauché par un mystérieux équipage pour récupérer une épave de vaisseau. La réalité est plus complexe et elle v devoir venir en aide à un ancien show man de télé réalité Max e qui va l'entraîner dans une aventure échevelée accompagnée de deux aventuriers pittoresques Mana, une pilote et Andoval, une brute plus subtil qu'il n'y paraît.
En dire plus, serait vous retirer une bonne partie du plaisir. Disons qu'on ne s'ennuie pas un paragraphe dans cette improbable aventure.
La fin arrive trop vite. On n'a plus qu'à espérer une suite rapide pour dénouer tous les fils d'une intrigue très habilement troussée
Il y a de l'humour, du suspens, du fantastique, un zeste de romance et même un peu de satire politique. le secret que vont découvrir Max et ses amis peut même prendre une résonnance insolite si l'on songe à certaine pandémie récente.
Les décors du récit sont très bien rendus ; Même lorsqu'ils sont simplement esquissés, ils sont évocateurs et alimenteront sans problème l'imagination du lecteur.
Mention particulière au vaisseau administré par Quanti (amusant personnage secondaire, mon préféré) et surtout au Venus Luxuria, sorte de ville réservée aux nantis ou vous naviguerez entre la fascination, l'horreur et l'écoeurement.
L'atmosphère du récit et notamment ‘évolution des rapports entre les personnages et leurs réactions vis-à-vis du monde qu'ils côtoient est l'une des forces essentielles du récit.
Tristan Valure nous met du côté de personnages pas toujours reluisants sans avoir l'air . On comprend que leur personnalité est façonnée par un environnement délétère.
Les personnages, justement. Ils sont assez dissemblables et n'auraient jamais dû, a priori se rencontrer. Mais bien sûr c'est leur relation conflictuelle qui va déboucher sur un groupe soudé et cette évolution constitue un sous-texte qui est l'une des grandes qualités du récit. Ou comment on passe d'une association pécuniaire à une amitié réelle
Les Personnages ? Nul doute que l'insupportable Max rappellera à nombre de lecteurs certain animateur barbu. La prétention, le tempérament blagueur hors de propos, l'arrogance paraissent trop vrais mais finalement Max apparait nettement plus sympathique que son modèle réel et il me tarde de le retrouver.
Andoval va beaucoup plus loin que son profil de grosse brute. C'est plutôt un « Porthos de l'espace », diablement réjouissant et drôle. Mon préféré.
Les deux rôles féminins sont à contre-emploi. Il est amusant de voir Mana la pilote s'extasier devant les performances d'un vaisseau qu'elle utilise. Quant à Salila, son évolution de timide ingénieur en aventurière intrépide est très bien décrite et apparaît tout à fait vraisemblable. Dans l'ensemble ces dames ont d'ailleurs nettement plu le sens de réalité que des messieurs qui répondent plus à leurs instincts.
Voici donc un roman à dévorer. Un space-opéra un peu déjanté rappellera aux anciens, les romans qui paraissaient au Fleuve Noir Anticipation et qui révélèrent des
Laurent Genefort, Michel Pagel Ayerdhal, Roland Wagner entre autres.