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EAN : 9782253138549
128 pages
Le Livre de Poche (30/11/-1)
  Existe en édition audio
3.42/5   243 notes
Résumé :
On peut tomber amoureux à onze ans, et pour la vie. C'est ce qui est arrivé au héros de ce livre. Dix ans plus tard il a retrouvé Cheyenne, le temps d'une nuit trop brève à l'issue de laquelle elle a disparu. Le jour où il reçoit une carte postale d'Anvers, revêtue de son seul nom, il part pour la Belgique, ne doutant pas qu'elle l'appelle...

Prix Goncourt 1994 pour "Un aller simple", Didier van Cauwelaert nous donne ici une histoire d'amour où le sou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
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Les amours d'enfances sont indélébiles... Cela, Didier van Cauwelaert le ressent si fort et si bien, qu'il nous l'offre en 126 pages serrées-tassées qu'elles m'en ont semblé cinq fois plus nombreuses.
Cheyenne est une sorte de songe blond, qui revient frapper trois fois encore... de plus en plus faiblement. C'est doucement déchirant, impuissant et quasi-désespéré. Cheyenne, comme un mirage inatteignable, car si peu existant, si volatile comme une fragrance subtile qui s'évapore.
Trois petits tours et puis s'en vont! Un amour qui n'éclot pas, une vie qui fait trop mal, trop lourde, et Cheyenne disparaît. Peut de choses restent pour celui qui reste: Des images que sa mémoire va retenir de toutes ses forces, pour qu'elles ne s'effilochent pas comme une brume au soleil.
Car, impuissant, l'enfant de 1971 a laissé partir Cheyenne une fois de trop.
Il est des êtres qui nous échappent, nous dit Van Cauwelaert... Et ce sont ceux que l'on voudrait retenir. Et on a mal. Nous souffrons. Puis la vie reprend son cours. Et il naît un livre, sorte de miracle ténu comme une toute petite pierre précieuse.
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Ce livre se déguste comme un bonbon que l'on savoure et qui se mêle lentement à la salive et dont la subtile douceur se coule peu à peu pour tapisser la gorge et laisser un duvet chaud et moelleux.
Je m'explique. le style de l'auteur est à proprement parler délicieux. Truffé de bons mots, de jolies tournures et de traits d'humour, le personnage principal que l'on suit de l'enfance à l'âge adulte dans sa carrière d'écrivain au long cours. Et sa égérie, Cheyenne, cette femme mystérieuse, fascinante, exubérante et acidulée qui rend ce récit de vie, rêvée plus ou moins, complètement addictif.
Une belle histoire d'amour qui traverse le temps et l'espace comme on aimerait en vivre et comme Van Cauwelaert sait si bien les raconter.
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C'est l'histoire d'un coup de foudre, le vrai, l'unique. le narrateur a onze ans lorsqu'il rencontre Cheyenne, une hôtesse de l'air accompagnatrice sur l'avion qu'il prend seul.
Dix plus tard, ils se retrouvent à nouveau pour une journée qui marquera le petit garçon devenu jeune homme.
Vingt ans plus tard, Marc reçoit une carte postale de Belgique avec pour tout texte le prénom de ce premier amour. Il décide de faire le trajet Paris-Anvers avec ce rêve utopique de revoir celle qu'il n'a jamais oublié.
Chemin faisant, on découvre cette histoire d'amour insolite et romanesque. Van Cauwelaert nous raconte cet histoire avec beaucoup de charme, de sensibilité, le personnage de Cheyenne est touchant et terriblement séduisant. Même si comme souvent chez Van Cauwelaert, l'humour est présent, le ton est plus nostalgique emprunt d'une blessure mal cicatrisée. Un très bon roman.
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Je n'avais jamais lu de roman de Didier van Cauwelaert, pourtant en lisant sa biographie et le nombre de roman parut, je suis impressionnée par l'homme qui n'a jamais dévié de son rêve de gosse !

D'ailleurs ce roman a par certains traits un caractère autobiographique. le personnage principal est un écrivain qui reçoit une carte postale de son amour de jeunesse. Il décide de tout arrêter pour la rejoindre afin de la revoir encore une fois. Commence alors une rétrospective de sa première rencontre à 11 ans alors submergé par son désir de devenir un grand auteur renommé.
Didier van Cauwelaert a commencé a écrire à 8 ans et c'est la rencontre d'une femme qui lui donnera l'obstination de poursuivre son rêve.
Le personnage a d'ailleurs d'autres liens avec l'auteur, qui me conforte dans cette idée.

Outre, l'histoire qui est attendrissante, l'écriture de l'auteur est particulière. Son roman n'a pas de chapitre, les phrases sont structurellement lourdes. Beaucoup de virgules pour peu de point ! On passe du présent au passé. Il faut un petit temps d'adaptation pour comprendre le rythme donné par l'auteur.
Une fois passé cette première impression, il coule tout seul !

Lien : http://lesciblesdunelectrice..
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Ce livre a beaucoup de qualités. Il joue avec les genres, en étant une autobiographie, mais aussi un roman écrit à la première personne, il joue avec le récit, en alternant les retours en arrière et les moments de l'énonciation et il présente une histoire charmante, forte, où les personnages sont vrais et puissants. Il a tout du roman d'apprentissage, pour le personnage principal, qui découvre l'amour et l'écriture et se découvre à travers ses expériences. Il a enfin les défauts d'un roman d'adulte pour la jeunesse,avec histoire un peu navrante et moralismes éculés mais on les oublie vite car quand on relit avec attention le texte, on réalise qu'il est truffé de références, de réflexions sur la vie qui n'en fait plus pas seulement un roman à lire avec plaisir mais aussi une véritable autobiographie dans les règles de l'art.
L'auteur change de style avec l'âge, il est cet enfant boutonneux et prétentieux qui juge les autres puis l'adolescent rêveur et idéaliste et enfin l'adulte résigné et lucide. A chaque fois on entre un peu plus dans sa pensée et on vit l'histoire au plus près.
J'ai étudié plusieurs années ce roman avec des élèves de troisième qui ont beaucoup apprécié la vigueur, la mélancolie et le côté sulfureux des descriptions amoureuses. C'est vraiment un texte de qualité, malgré quelques défauts, qui devrait plaire à ceux qui aiment encore...
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
[ Incipit ]

Il roule au mois d’août sur une nationale vide, à bord d’une ancienne épave repeinte qui peut faire illusion. Pour tout bagage, il emporte une trousse de sinistré Air France, avec sa mousse à raser durcie, son chocolat momifié, et l’addition à demi effacée d’un bar devenu depuis la succursale d’une banque.
La voiture est une vieille anglaise, endormante, un monde clos, décalé, dépassé qui s’efforce encore de tenir la route. Il fait trente degrés à l’extérieur, et la climatisation « d’époque » lui pleut sur les chaussettes. Il s’arrêtera dans un magasin avant la frontière ; les élans du cœur vont mal avec les pieds mouillés. Il roule vers un souvenir d’amour, un rendez-vous, peut-être un piège, sans doute une désillusion, mais il n’a eu ni le courage, ni la lâcheté, ni la désinvolture d’ignorer l’appel. Il a reçu une carte postale, deux heures plus tôt. Vingt ans plus tard. Leur histoire se résume à un coup de foudre et deux anniversaires.
Avant de prendre le volant, tout en faisant chauffer le moteur, il a fait le compte de leur vie commune. Il est arrivé, en gros, à vingt quatre heures. La première fois, c’est lui qui est parti, la deuxième fois c’est elle, la troisième ils se sont séparés d’un accord tacite ; on peut dire, d’une certaine manière qu’ils sont quittes. Il ne se demande presque pas si elle sera au rendez-vous. Elle ne sait d’ailleurs pas qu’il va venir.
Cet homme qui roule vers un passé mal éteint n’a plus guère de ressemblance avec celui que j’étais ce matin - l’anxieux, le débordé, l’impatient a laissé la place au rêveur de jadis, au timide qui se cachait sous des audaces trompeuses. J’ai trois cents kilomètres devant moi pour refaire connaissance.
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Ce n'est pas cheyenne que je suis venu chercher dans ce port inconnu, c'est le petit garçon que j'étais. C'est lui qui m'a écrit cette carte postale, qui m'a touché en plein coeur en m'appelant d'un passé dont je n'avais plus de nouvelles. Mais j'ai beau me pencher sur cette eau sans reflets, l'enfant reste une absence et je demeure prisonnier d'un présent qui s'arrête en bout de quai, dans le tournoiement lent des nappes d'huile où se diluent les heures.
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Quand je lui ai demandé les raisons de son prénom, elle m'a répondu que sa mère défendait la cause des Indiens. Baptiser son enfant Cheyenne ou Cherokee était le symbole d'une lutte. Les tribus n'en voyaient peut-être pas l'effet, d'ailleurs sa mère était partie avec un Suisse, et son père l'avait toujours appelée Marie, son deuxième prénom. Elle n'aimait pas son père. Le jour de ses dix-sept ans, elle avait repris son nom de guerre et quitté le monde des Visages-Pâles.
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Je roule vers un lieu inconnu, un décor de carte postale. Je roule vers toi, mon point de départ. Dans les taches de lumière du pare-brise défile tout ce que j'ai perdu depuis, abandonné, conquis. Le poids dérisoire d'une vie, Cheyenne, quand on revient aux sources...
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Je crois que j'ai tout dit sur toi, Cheyenne. Tu avais raison : il n'y avait rien à comprendre. Il serait temps que je te laisse tranquille.
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