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3,57

sur 542 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Et si l'on dédramatisait un peu la mort ? Si je devais retenir une seule qualité de la vie interdite, ce serait celle-ci.

Quand Jacques Lormeau se réveille ce matin-là, quelque chose cloche. Il flotte au-dessus de son corps, dans la caravane où il avait élu domicile, au pied de la maison où habitent sa femme Fabienne et son fils Lucien. Il semblerait qu'il soit mort dans la nuit, dans les bras de Naïla, mais personne ne s'en est encore rendu compte. Naïla partie sans se douter de rien, c'est finalement Mlle Toussaint, une vieille cliente de la quincaillerie familiale, qui le découvre mort… Et Jacques regarde tout ce petit monde s'agiter tandis que son esprit a du mal à quitter la caravane : sa femme qui est plus atteinte qu'elle ne le prétend, sa maitresse qui se fait discrète, son fils qui cache son chagrin, son père qui reprend du service à la quincaillerie, trop heureux d'aider Fabienne, et le bon Alphonse, l'éternel vendeur-nounou qui l'a pratiquement élevé et qui est avec la soeur de Jacques une des rares personnes à le défendre…

C'est avec ce roman, lu sur les conseils d'un ami, que j'ai découvert Didier van Cauwelaert. Et quel plaisir ! Même sur un sujet aussi tragique, il est arrivé à me faire rire, tout en rendant son personnage attachant. Car Jacques est un doux rêveur, passionné de peinture, qui est à côté de la plaque à la quincaillerie, et plus généralement dans la vie quotidienne. À Aix-les-Bains, chacun le respecte parce qu'il est le fils du patron, mais on sait bien que c'est Fabienne qui tient la boutique. J'ai savouré cette aventure ésotérique et la truculente galerie de portraits qui l'accompagne, car nombreux sont ceux à se presser au chevet du défunt qui n'a jamais été aussi populaire de toute sa vie. Ma préférence va sans hésiter à la vieille Mlle Toussaint, qui a quitté clandestinement le bénitier pour Bouddha et s'efforce de libérer l'âme de Jacques pour le faire progresser malgré lui dans son karma. À mourir de rire ! (OK, OK, elle était facile, celle-là)

Cependant, si l'histoire démarre assez fort, avec une mise en situation à la fois intense et burlesque, j'ai ressenti un petit coup de mou dans le dernier tiers du livre, comme si l'auteur ne savait pas comment finir et tournait en rond avec son âme en peine. Oui, « L'éternité c'est long. Surtout vers la fin. »
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Chaque roman de Didier van Cauwelaert est toujours une surprise en soi car la fantaisie de l'auteur s'exerce sur de nombreux tableaux. Avec "Une vie interdite", son imagination nous entraine dans l'univers de la vie après la mort.

Jacques, le narrateur, 34 ans, se réveille un matin dans la caravane qui lui sert d'atelier pour ses talents de peintre amateur et où il a pris l'habitude de dormir depuis que sa femme a décidé de faire chambre à part. Quand il voit d'en haut sa maitresse reposer à coté de son propre corps, puis le quitter pour aller au travail, il doit se rendre à l'évidence : il est mort et Naïla ne s'en est pas aperçu. Tout le monde s'active dans la quincaillerie familiale voisine sans se soucier du patron. Il faut dire qu'il n'y est pas très productif et que depuis longtemps c'est sa femme Fabienne qui en a pris les rênes. Jacques s'inquiète : qui va enfin s'apercevoir de son décès brutal ?

Reconnaissons que cette situation d'être un esprit observant les vivants sans pouvoir intervenir est assez inédite. L'auteur nous en livre sa propre vision. Le chemin pour rejoindre l'au-delà n'est pas facile. Si je puis m'exprimer ainsi, il faut partir "l'esprit tranquille" et pour le moment, les regrets perturbent l'âme de Jacques, surtout vis à vis de son jeune fils Lucien. Il l'a laissé grandir sans vraiment lui montrer son affection, avec comme prétexte celui de ne pas l'étouffer. Il se rend compte également qu'il est passé à côté de sa femme par manque de dialogues dans le couple. Il avait aussi des choses à dire à son père, à sa soeur... Ce qui fait le charme de ce roman c'est que l'humour y côtoie l'émotion. Malheureusement, à part Lucien le fils, je n'ai pas trouvé les personnages très attachants : Jacques est un fainéant de première classe, sa femme est au début du livre aussi amène qu'un général d'infanterie. Comble de moralité, le père rêve de prendre la place de son fils auprès de sa belle-fille désormais veuve. Bref un monde assez loufoque à la Didier van Cauwelaert.
Malheureusement, passée la découverte de la nouveauté, j'ai trouvé que la situation commençait à tourner en rond aux 3/4 du livre. Comme Jacques dans l'attente de gagner son paradis, le lecteur commence à s'ennuyer dans ce monde transitoire entre morts et vivants. La poésie qui nous a accompagnés tout au long du récit, grâce à la passion d'Alphonse qui a élevé Jacques pour le poète Lamartine, prend une dimension irréelle pour nous offrir une fin inattendue, mais décidément bien longue à venir. Cette transmission de talents assez réussie ne rachète qu'à moitié mon impatience d'en finir et j'accorde un 11/20 à ce roman qui a quand même une belle morale : profitons de la vie et de ceux qui nous entourent tant qu'il est temps, après il sera sans doute trop tard.
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Je trouve les romans de cet auteur toujours agréables à lire, amusants et celui-ci n'échappe pas à la règle. Pourtant l'ennui m'a gagné plusieurs fois en suivant Jacques Lormeau dans sa mort. Plutôt que de l'abandonner, j'ai lu ce livre par petites tranches ... c'était un peu long mais ce fut un bon moyen de retrouver régulièrement ce roman avec plaisir. J'ai tout de même beaucoup de mal à partager les appréciations dithyrambiques des médias en 4° de couverture ....
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"Je suis mort à sept heures du matin. Il est huit heures vingt-huit sur l'écran du radio réveil, et personne ne s'en est encore rendu compte."

Les premiers mots du livre nous plongent immédiatement dans l'aventure rocambolesque de Jacques Lormeau, mort à 34 ans. le héro du livre va alors être promené de souvenir en souvenir, de l'esprit de sa femme à celui de sa maîtresse ou encore de son propre fils... Mais comment, une fois mort, protéger nos chers de la douleur et des mesquineries?

Un roman très drôle, touchant et séduisant, même si la chute nous laisse sur notre faim... Les déceptions, les non-dits, les ratés :autant d'erreurs qui ne heurtent le personnage principal qu'après sa mort et nous donne envie de réaliser nos rêves avant qu'il ne soit trop tard ! J'ai été émue et surprise par cette petite histoire, qui, finalement, nous parle bien plus de la vie que de la mort.

Céline
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Avec Didier Van Cauwelaert , la surprise est toujours au rendez-vous. Une imagination débordante et une capacité à vous entrainer dans ses mondes d'émotions et d'idées mêlées, extravagants parfois, avec humour ou profondeur (la femme de nos vies). Ici c'est le monde de « la vie après la mort » traité avec humour mais dont s'échappe une profonde angoisse, la solitude errante. Il nous laisse libre d'imaginer la suite … Est-ce un intermède avant autre chose, une sorte de purgatoire ? Les questions que ce livre soulève nous renvoient tout autant à la vie, à notre façon de vivre. La mort en est-elle le reflet ? Si la réponse est oui, gardons-nous de l'ennui surtout s'il doit être éternel !
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L'histoire est originale, nous suivons un personnage mort qui vit à travers ses souvenirs et la vie de ses proches. La lecture est agréable si on accepte d'errer dans les souvenirs du défunt mais elle peut parfois paraître longue ... sans réels rebondissements... Mais le sujet s'y prête, peut-être que la "vie après la mort" est un passage tranquille ?
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C'est humoristique, plein d'optimisme malgré la mort du personnage principal dès la première ligne (allons, ce n'est pas vraiment un spoiler...), et vivant.

On a toute la verve de Didier van Cauwelaert, toute sa maîtrise de la langue française, du verbe clair et du mot juste.

On passe sur toutes les facettes de la vie du personnage. Des parents qu'il quitte à sa compagne qui le pleur (dans un premier temps).

Mais... mais... mais... on se lasse. Au bout de 50, 100, 120 pages, j'ai fini par réclamer davantage, autre chose. de la surprise, une explosion de quelque chose d'imprévu... et ce n'est jamais venu.

Alors, j'ai fini le livre. C'est vite lu car bien écrit. Mais les traces sont faibles. Par rapport à Un Aller Simple, c'est moins nourrissant. Il y a moins de contenu, moins de matière à réfléchir. Mais cela reste divertissant.
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J'ai déjà lu une vingtaine de romans de Didier van Cauwelaert et celui-ci ne m'a pas trop emballée. Cela commençait bien, l'idée était originale mais le rythme est très lent et l'histoire un peu terne. Bref, j'ai fini par m'ennuyer un peu et je me suis dépêchée de le finir pour passer à autre chose. L'atmosphère du roman est assez pesante. Je voulais le lire avant de me plonger dans le dernier livre de cet auteur qui évoque le même héros dans" la vie absolue". Je vais lire quelques autres auteurs avant de me le procurer . J'espère que l'intrigue de " la vie absolue" sera plus palpitante.
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Durant ma lecture, j'ai été particulièrement troublée par le fait que cela soit un mort qui raconte sa vision. En effet, il ne me semble pas avoir déjà lu des livres de ce style.

Alors tout commence lorsque Jacques se rend compte qu'il est mort aux côtés de sa maîtresse, qui d'ailleurs ne se rend pas compte de ce qu'il s'est produit à côté d'elle. Puisque même en repartant, elle l'embrasse et pense qu'il continue de dormir.

Nous pensons donc que cette lecture va être lugubre, triste et délicate mais finalement non ! On voit comment la vie reprend finalement le dessus. Comment Jacques essaie d'accompagner ses proches, malgré qu'il n'arrive pas à rentrer en contact avec eux. Il y a d'ailleurs plusieurs passages qui m'ont bien fait marrer lorsqu'il essaye de rentrer en contact avec son fils et qu'il n'y parvient pas...
Il se rend compte aussi de pas mal de choses qu'il ne comprenait pas lorsqu'il était en vie.

Finalement, c'est comme s'il était presque heureux que tout se passe pour le mieux après son départ...

Ce livre pose donc la question de la vie après la mort. Je ne vais pas créer de débat dans les croyances après celle-ci mais j'avoue que cette lecture m'a laissée un goût de curiosité...
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l'histoire se déroule à Aix les Bains, Tresserve, l'auteur doit être de la région ? En tous cas il a vécu dans le coin, il connaît trop de détails qui ne peuvent s'inventer. La vie après la mort, l'incommunicabilité avec les vivants, le bilan dérisoire de sa vie, le mystère de l'après vie ? Que se passe-t-il réellement ? Autant de questions auxquelles l'auteur apporte ses débuts de réponse, sans ridicule avec une écriture simple et concise, gaie.
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